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MessagePosté: 07 Déc 2007, 00:28 
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Je suis exactement comme Bliss.

J'ai pris extrêmement cher au niveau ennui et j'ai eu l'impression d'avoir une note d'intention devant moi. Je trouvais le projet excitant à mort mais j'ai toujours eu le sentiment d'avoir devant moi un objet toc et arty, trop branché pour le pauvre paysan que je suis et évoquant le destin de Dylan comme celui d'un Dieu. J'ai pas d'accroche particulière pour le chanteur, j'aime beaucoup de ses chansons et je trouve la BO du film à tomber, mais comme le dit mieux Bliss, le film se cantonne à la perf. La séquence docu est édifiante à ce niveau. Le petit plan de coupe de Julianne Moore qui vire son chat du fauteuil... On a l'impression que Todd Haynes va dire: "on la refait, le chat est mal placé!"

Sur les différentes sections, je trouve celle du petit black la plus intéressante. Probablement avec mes prédispositions pour le blues... Mais surtout parceque le reste m'apparait ultra faux. La Palme à Blanchett, tout dans la technicité, l'imitation des mimiques... BRRRR. Et puis cette séquence est d'un long. Les réfs aux Beatles et aux Stones dans ce simili swinging London fantasmé. Souffrance physique. La séquence de Gere m'aurait paru plus "sensée" (cette évocation poétique de l'enfance de Dylan... si j'ai bien compris...) si elle n'était pas arrivée après 2h de film et que je n'attendais plus que la fin, espérant au détour de chaque plan un générique final qui n'arrive jamais.

Non non non. Ca ne m'a pas plu du tout.


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MessagePosté: 07 Déc 2007, 00:37 
Bon, ok, je vais me tourner vers le docu de Scorsese. Paraît qu'il est beaucoup mieux.


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MessagePosté: 08 Déc 2007, 01:09 
Enfin vu...
Totalement impressionnant et totalement frustrant.

3/6

(et 6/6 pour la musique)


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MessagePosté: 08 Déc 2007, 10:18 
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Hal5 a écrit:
0,5/6


Wow :shock:
Tu pensais quoi des autres Haynes ? Que j'anticipe, soit c'est une différence de goût, soit le film craint vraiment.

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MessagePosté: 08 Déc 2007, 11:01 
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Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
Un peu surpris par les avis également. J'adore Haynes, cinéaste protéiforme et talentueux (il y a un abysse entre Velvet Goldmine et Safe, mais ce sont deux merveilles). Peut-être qu'il s'est laissé manger par son propre-concept (le plus gros problèmes de films concept). J'attends de voir ça mais je suis super inquiet quand même :?

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CroqAnimement votre


Dernière édition par Art Core le 08 Déc 2007, 11:21, édité 1 fois.

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MessagePosté: 08 Déc 2007, 11:17 
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Art Core a écrit:
Un peu surpris par les avis également. J'adore Haynes, cinéaste protéiforme et talentueux (il y a un abysse entre Velvet Goldmine et Safe, mes ce sont deux merveilles). Peut-être qu'il s'est laissé manger par son propre-concept (le plus gros problèmes de films concept). J'attends de voir ça mais je suis super inquiet quand même :?


L'inquiétude est grave.
Pourtant se film sonnait comme un retour aux sources, un entrelacement d'histoires et de temporalités comme dans Poison. J'ai peur.

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MessagePosté: 08 Déc 2007, 14:02 
the black addiction a écrit:
Pourtant se film sonnait comme un retour aux sources, un entrelacement d'histoires et de temporalités comme dans Poison. J'ai peur.

Ca arrive aux meilleurs de se casser les dents... Reste que c'est un ratage assez passionnant qui montre bien la difficulté de construire un tel personnage au cinéma, même avec des partis-pris aussi originaux.

Le film porte très bien son titre : Bob Dylan n'est pas là.


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MessagePosté: 08 Déc 2007, 20:09 
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Bah à ma grande surprise, j'ai plutôt bien aimé.
Je connais mais alors QUEDALLE à Dylan, si ce n'est les trois-quatre chansons les plus célèbres et c'est tout...quant à Haynes, j'ai aucun souvenir de Velvet Goldmine et je mets 4,5/6 à Loin du Paradis.

En fait, je me suis pas ennuyé une seconde, malgré quelques longueurs dans la deuxième moitié.
En fait, je trouve le concept bon, voire fascinant, je voulais constamment voir ce qui arrivait après, tout le premier acte est super entraînant, notamment avec ce gamin (qui dans 40 ans sera Denzel Washington à moins d'un manque de chatte comme beaucoup d'autres enfants acteurs) que j'aurai cependant aimé voir davantage, au même titre que le Dylan-Bale dont le parcours passe trop pas les mots d'autrui plutôt que par des images à lui, surtout qu'il est le seul à être vu à DEUX époques différentes...ce qui est un peu TROP déroutant.

D'ailleurs, je trouve le film moins bon quand il se fait trop décousu par la suite, avec aussi certains passages "délires" auxquels j'accroche moyen (la première partie du "clip" Mr. Jones notamment). Et les deux derniers monologues sont vraiment un peu trop lourdingues.

Mais le reste, je trouve ça assez intéressant à suivre, comme une espèce de film-schizophrène polyforme qui va de Ray à Forgotten Silver à JFK à Pat Garrett et Billy le Kid, etc...avec une galerie d'acteurs tous très bons (ne connaissant pas Dylan, le mimétisme de Bale et Blanchett ne m'a pas gêné) comme le gamin donc mais aussi mon pote Heath Ledger et même Gere.

Enfin voilà...le côté expérimentalodémonstratif est peut-être aussi ce qui, malgré la pertinence, empêche de rentrer à fond dedans vu que t'es constamment en train de recomposer le puzzle d'où mon regard presque clinique (même s'il y a des scènes très belles tout le long).

4/6

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MessagePosté: 09 Déc 2007, 14:34 
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Successful superfucker
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La bonne blague.
Curieux de ne pas voir autre chose que de la créativité débridée et de la passion humble pour son sujet... Quand on lit vos avis, le film devrait presque s'excuser de sa virtuosité, dire mais non je ne suis pas si bon toi aussi tu peux le faire à la maison. Parce que la progression, la manière d'aller d'un point A à un point B, bien comprendre que la fin est dans cinq minutes, c'est très important tout ça.

Et encore une fois quel montage de fou, quelle bande originale qui fait parler la poudre. Pas déçu une seule seconde.

5/6


Dernière édition par DPSR le 09 Déc 2007, 18:50, édité 1 fois.

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MessagePosté: 09 Déc 2007, 15:30 
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Robot in Disguise
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Deuxième vision et je confirme, je trouve ça brillant et pas DU TOUT prétentieux, alors que c'est vraiment ce que je redoutais.

Le film est finalement tout simple et tout beau. Contrairement à ce que disait, euuh je crois que c'est Hal5, au contraire, pour moi Dylan est là tout le long.

Le film parvient à réussir le truc incroyablement casse-gueule d'ILLUSTRER l'univers du chanteur, et on retrouve dans le film tout un tas de truc fascinants qui donne l'impression de voir les chansons à l'écran.

Vraiment je trouve ça brillant. Et en plus il y a tellement de scènes superbes, à tomber.

Sinon moi mon Dylan préféré reste le Richard Gere. Je le trouve incroyable, j'adore l'univers dans lequel il évolue, le parti-pris formel qui l'accompagne, ainsi que la fin de son parcours. Et vous ?

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Liam Engle: réalisateur et scénariste
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MessagePosté: 09 Déc 2007, 17:33 
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DPSR a écrit:
Quand on lit vos avis, le film devrait presque s'excuser de sa virtuosité, dire mais non je ne suis pas si bon toi aussi tu peux le faire à la maison. Parce que la progression, la manière d'aller d'un point A à un point B, bien comprendre que la fin est dans cinq minutes, c'est très important tout ça.


Pardonne nous d'être teubés, ô spectateur éclairé.


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MessagePosté: 10 Déc 2007, 01:09 
DPSR a écrit:
Quand on lit vos avis, le film devrait presque s'excuser de sa virtuosité, dire mais non je ne suis pas si bon toi aussi tu peux le faire à la maison. Parce que la progression, la manière d'aller d'un point A à un point B, bien comprendre que la fin est dans cinq minutes, c'est très important tout ça.

On va se calmer et on respire un peu.


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MessagePosté: 12 Déc 2007, 10:52 
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Noony a écrit:
Je suis exactement comme Bliss.

J'ai pris extrêmement cher au niveau ennui et j'ai eu l'impression d'avoir une note d'intention devant moi. Je trouvais le projet excitant à mort mais j'ai toujours eu le sentiment d'avoir devant moi un objet toc et arty, trop branché pour le pauvre paysan que je suis et évoquant le destin de Dylan comme celui d'un Dieu. J'ai pas d'accroche particulière pour le chanteur, j'aime beaucoup de ses chansons et je trouve la BO du film à tomber, mais comme le dit mieux Bliss, le film se cantonne à la perf. La séquence docu est édifiante à ce niveau. Le petit plan de coupe de Julianne Moore qui vire son chat du fauteuil... On a l'impression que Todd Haynes va dire: "on la refait, le chat est mal placé!"

Sur les différentes sections, je trouve celle du petit black la plus intéressante. Probablement avec mes prédispositions pour le blues... Mais surtout parceque le reste m'apparait ultra faux. La Palme à Blanchett, tout dans la technicité, l'imitation des mimiques... BRRRR. Et puis cette séquence est d'un long. Les réfs aux Beatles et aux Stones dans ce simili swinging London fantasmé. Souffrance physique. La séquence de Gere m'aurait paru plus "sensée" (cette évocation poétique de l'enfance de Dylan... si j'ai bien compris...) si elle n'était pas arrivée après 2h de film et que je n'attendais plus que la fin, espérant au détour de chaque plan un générique final qui n'arrive jamais.


Je serai sur la même ligne. C'est superbe, virtuose, très bel objet, acteurs formidables, pas de souci, à exposer dans toutes les bonnes salles d'art contemporain. Le souci de ce kaleïdoscope qui se targue de brasser 20 ans d'histoire américaine et 20 ans de Dylan, c'est qu'il ne sort pas vraiment du montage malin pour raconter une histoire, une vraie. Comme je l'ai compris, c'est précisément le sujet du film : I'm not there, Dylan n'est jamais où on l'attend, l'Amérique est une mosaïque plus qu'un ensemble fini et résumable, et tout ça sent l'arnaque à plein nez, tant pis pour ceux qui y croient et qui veulent y plaquer leurs propres fantasmes. Sauf qu'in fine on a l'impression de regarder un tableau impressioniste de trop près, et les patés de couleur ne font pas sens. Le film ne me semble pas tendre avec Dylan, qui, neuf fois sur dix, est présenté comme un poseur nombriliste qui ne répond que par des aphorismes faciles et des propos pseudo-nihilistes qui ne passeront pour des traits de génie qu'auprès de ceux qui en sont déjà convaincus - la lecture des dialogues doit dégager une impression de fatuité assez complète. Encore une fois, c'est peut-être le but du film, d'avancer que Dylan et l'Amérique sont inabordables et que les apparences ne sont que du vent, sauf qu'on se demande où est la substance. J'en suis sorti à la fois ébloui par la maitrise graphique et sonore et en me demandant "so what ?". Un peu comme ces films qui traitent si bien de l'ennui qu'on s'y fait chier comme des rats morts. Mais bon, s'il fallait noter, je mettrais un 3/6 quand même, pour le bel objet.


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MessagePosté: 12 Déc 2007, 17:26 
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Bon alors je suis partagé.
Comme Bliss et Nonny je trouve que l'on ressent un peu trop la note d'intention, la poesie se perd par moment.
Par contre il y a des séquences d'une fulgurance magnifique, par exemple la scène d'amour entre l'acteur et charlotte gainsboug (que je rouve assez en place) où le montage s'emballe aux premières notes de I Want You. C'est là qu'on prend conscience de la déclaration d'amour en train de se faire sous nos yeux. Dylan sert Haynes autant que l'inverse, la musique est libératrice de formes multiples.
Bref...Je comprends ceux qui n'adhèrent pas au trip expérimental de Haynes mais il a au moins le mérite de pousser son dispositif au maximum. je pense qu'il ne faut pas oublier la phrase présente au début du film, c'est un film inspiré de la musique de Bob Dylan, ce n'est pas biopic total. C'est plus la transmission de la vision d'un artiste que Haynes à voulu faire passer.
Bon c'est vrai que l'ennuie m'a touché aussi a certains moments. Ce n'est quand même pas le grand film que j'attendais tant (trop?).

4/6

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Dernière édition par the black addiction le 13 Déc 2007, 13:31, édité 1 fois.

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MessagePosté: 12 Déc 2007, 17:37 
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the black addiction a écrit:
Par contre il y a des séquences d'une fulgurance magnifique, par exemple la scène d'amour entre l'acteur et charlotte gainsboug (que je rouve assez en place) où le montage s'emballe aux premières notes de I Want You.


C'est un joli moment, mais c'est aussi un des plus simples (justement - peut-être), après je me suis surtout dit qu'avec ce passage amoureux-là, illustré par une chanson aussi géniale, et Charlotte Gainsbourg, bah faudrait vraiment être un cancrelat poisseux pour foirer la scène (un peu comme quand Love Will Tear Us Apart arrive dans Control). Bon ben au moins elle est belle, ça je lui retire pas.

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