Forum de FilmDeCulte

Marina, la trentaine, est psychologue pour enfants. Mais elle se cherche encore, dans son travail comme dans son couple. A l’issue d’une journée d’errance, elle se fait agresser par des policiers. Elle n’a dès lors plus qu’une obsession, se venger.

J'ai enlevé la dernière phrase du pitch que j'ai trouvé sur Allociné car il vaut bien évidemment mieux en savoir le moins possible pour découvrir ce film russe âpre et extrêmement sombre. Déjà le cinéma russe n'en finit plus de nous montrer un pays totalement gangréné par la corruption, la décrépitude et la décadence comme dans My Joy de Loznitsa ou Ils mourront tous sauf moi le teen movie glauque. Ce film n'échappe absolument pas à la règle. Que ce soit du côté des classes moyennes sup où l'hypocrisie et la couardise régnent en maître ou bien évidemment du côté des prolétaires qui vivent dans des HLM en ruines, le pays fait peine à voir, semble particulièrement marqué par le communisme et on a du mal à y voir un pays développé et encore moins la deuxième puissance économique mondiale.

Ce qui est fort c'est de voir comment toute cette atmosphère délétère finit par contaminer les personnages, aussi détruits que le pays dans lequel ils vivent. C'est vraiment une galerie de connards, de personnages veules, violents, abrutis, lâches, laids qui traversent le film. A peine contrebalancé par ce personnage principal (superbement interprété) de femme blessée qui présente elle aussi ses zones d'ombre et sa fragilité. Et c'est bien là que le film est très fort, dans le développement anti conventionnelle d'une situation bien connue. C'est dans cette bifurcation soudaine que le film vient frapper puissamment et déranger. Aidé par une mise en scène d'une sécheresse absolue, dénuée de toute afféterie, sans musique extra diégétique, on se retrouve rapidement en terres inconnues sans explication, sans préambule et il faut faire avec.

Et malgré toute l'horreur, tout le désespoir qu'il règne entre ces personnages il y a l'espace d'un instant, d'un regard, une vraie lueur d'espoir et d'amour. C'est fugace, il faut faire attention pour ne pas la rater mais c'est bien là. Et c'est ce qui rend le film si bouleversant. Très prometteur.

4.5/6

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CroqAnimement votre

ah j'hésite à le voir celui-là.

Assez désarçonnant ce film très rugueux porté par sa scénariste-actrice qui aurait probablement gagné tous les prix d'interprétation possibles dans des grands festivals. Je m'attendais à un revenge movie après un début très misanthropique et à mon goût assez too much avec sa Russie peuplée de connards et une scène de déballage à la Festen à des amis qu'on aime pas vraiment et un mari-flan mou du zob, mais finalement les motivations psychologiques de cette femme violées sont suffisamment floues pour créer une sorte de mystère et de malaise...
Est-elle paumée en plein syndrôme de Stockholm, se prend-t-elle pour une thérapeuthe qui soigne le mal par le mal en distillant une sorte d'amour zarb? Sait-elle vraiment où elle veut en venir en utilisant la brute épaisse qui lui sert subitement de gode pour l'aider à rendre une justice que son travail d'assistante sociale n'arrive pas à faire aboutir? C'est en tout cas cette zone d'inconfort permanente qui donne toute sa densité dramatique à ce film de femme (comme on dit à Créteil) particulièrement couillu.
4/6

Portrait d'une Russie où l'on dresse les hommes à coup de poings et les femmes en les violant, ce Portrait au Crépuscule doit beaucoup à l'interprétation d'Olga Dykhovitchnaia, qui co-signe le scénario et joue parfaitement le trouble existentiel de son personnage en plein burn-out post-traumatique. C'est un peu surligné dans sa misanthropie générale mais la mise en scène était extrêmement assurée pour un premier film.

4/6 et voilà bien une justification à mes auto-Festivals.

Marrant je croyais avoir fait un topic. C’était pas mal juste un peu téléphoné dans son sado-masochisme sentimental poussé à l’extrême.

La réal a pas vraiment confirmé, elle fait deux autres films passés inaperçus et pas sortis chez nous, dommage.

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Par contre, l'actrice s'est retrouvée à jouer la russe de service dans un film de sf hollywoodien... Misère.