Forum de FilmDeCulte

Maïwenn au début pour moi, c'était "Beuaah". C'était l'affiche horrible de PARDONNEZ-MOI, c'était l'image que j'avais d'elle, réelle ou projetée, c'était "Give me a break". J'ai pas vu son premier film.

Après, c'était son deuxième film, que j'ai même pas envisagé de voir, et où j'ai compris a posteriori que c'était en fait pas mal. Mais j'avais quand même entendu des choses tellement débiles sur elles venant de gens qui l'avaient fréquentée que, bon ben ça restait "Beuah".

POLISSE sur le papier, c'était pareil. "C'est quoi ce film encore ?". Jusqu'au jour où j'ai vu Joey Starr en gilet pare-balles badass. Hmm. Et puis les échos de Cannes sont venus, j'ai compris le principe du film, et ça m'a vachement intéressé.

Et j'y suis allé en étant sûr d'adorer.

Et le gros du film, j'ai trouvé ça hyper-bien. Mais y avait toujours du maïwennisme en fond, derrière, toujours prêt à exploser. On en voit des petites touches de çi de là: la rencontre ultra-naïve entre Starr et elle, les plans nuls où ils se dévisagent, les vieux trucs à base de "Lache tes cheveux" - et de toute façon la plupart des relations hommes-femmes dans le film sont traitées en mode super-naïf.

Et évidemment le maïwennisme explose à 200% à la fin.



J'ai trouvé cette conclusion pas top dans le montage, pas du tout méritée émotionnellement, hors-sujet dans la mise en scène comme dans le scénar. Chépas. Vous en pensez quoi, vous ?

Mais bon c'est con parce que tout le reste, hormis mes reserves edictées ci-dessus, je kiffe bien.

Alors certes y a un côté "dispositif". Y a un côté "Alors maintenant je vais enclencher la fonction "SPONTANEITE"". Et le mélange des tons, que d'habitude j'adore, en vient à presque devenir systématique et s'auto-dévalue.

Mais bon bref ça reste super bien joué. J'avais peur au début, surtout devant Duvauchelle, mais dans l'ensemble c'est super bien, spontané, inattendu. Elle fonctionne vraiment à l'instinct, elle filme ce (et ceux) qu'elle a envie de filmer et ça se sent. Elle sait capter les petites choses, étirer les moments qu'il faut. Le côté "Moi et mes potes super connus on va se faire la BPM" ça me fait un peu chier mais faut pas que j'y pense, c'est extra-cinématographique.

Bref voilà, globalement je trouve ça vachement bien, et Karloff a tout à fait raison sur l'héritage séries US de tous ces films en ce moment.

Vous pensez que c'est lui ou LA GUERRE EST DECLAREE qui va gagner le César finalement ?

_________________
Liam Engle: réalisateur et scénariste

LIAM REPOND A MON MP !!

_________________
Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

Hospyanisme.


The Artist?

_________________

Disons pour faire hyper concis que pour moi le théâtre, le cinéma, la bd, la littérature etc etc offrent chacun des potentialités si énormes que transposer l'un des arts dans l'autre art (je suis au taf, je raccourcis hein) a quelque chose d'antinomique en soi, à mon sens.



Jamais vu, je crois. Mais disons que ça m'attire pas des masses.



Le conformisme est justement de proclamer à intervalle régulier la mort de l'Art, la pauvreté culturelle de la période dans laquelle on vit. Si - par exemple - tu lis les comptes-rendus des premières expositions des impressionnistes, tu liras le même discours sur la fin de l'Art blah blah, les nouveaux peintres qui font de la merde. Ceci dit, je ne nies pas le facteur émulation d'une période donnée, c'est même évident que des personnalités jouent des rôles d'accélérateur. Et que pour prendre l'exemple de Pagnol, sa proximité avec Giono a nourri les deux artistes.

Et pourtant rien du tout, dans cinquante ans, tu auras autant de noms cités comme génies du septième art sur la période 1990-2010 que sur la période 1970-1990. Après, je ne suis pas sûr que les noms des génies proclamés nous paraissent à nous pertinents, mais ça c'est un autre problème.

Pour les césars je sens bien Polisse pour le film, The Artist pour la réal et La guerre pour le scénar, comme ça tout le monde il est content.

J'ai peur d'un raz de marée Polisse....

Putain ce serait l'enfer. Je veux pas voir Maïwenn à moitié hystéro en train de chialer et rigoler en même temps faire un discours totalement abscon... Cannes ça m'a suffit !

_________________
CroqAnimement votre

Ca me fait penser que Dujardin en maître de cérémonie, ce serait pas mal.

_________________
Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

Du Brice de Nice/OSS toute la soirée.

C'est non.

_________________

Polisse me semble complètement vain en ce sens que, comme beaucoup l'ont noté, ça ressemble beaucoup au pilote d'une série.
Le film contient son lot de tours de force mais qui ne restent à mes yeux que des tours de force, justement, de la démo technique. Ca me rappelle La Graine et le Mulet en un sens, ce côté transformers - certains parlent de rollcoaster émotionnel -, ce déballage de performance où on montre les muscles, les acteurs remplaçant les robots. Dans tous les cas, ça reste de la technique pour moi, de l'épate. Avec ce que ça induit d'instrumentalisation des situations et des personnages : quand Joey Starr prend le petit gamin dans ses bras et qu'il pleure, le cadre fait le choix de ne pas choisir et filme les deux, et bien évidemment on regarde Joey... Et ça pose problème, je trouve, cette mise au même plan de ces deux souffrances qui sont incomparables. Ca me dérange pas que le film se focalise sur les flics, mais dans ce cas il faut y aller à fond, et quand joeystarr prend le mioche dans ses bras, il faut filmer le visage de joeystarr, pas faire un plan moyen avec les deux. Ca paraît du pinaillage technique mais pour moi il y a des erreurs impardonnables comme ça très régulièrement.

Quant au côté "pilote de série"., il faut dire que à mes yeux un pilote est quasiment tout le temps inintéressant. Pour reprendre Proust, la série permet une "psychologie dans le temps", et le pilote ne sert qu'à poser les fondations grossières, souvent archétypales, quelques situations, des personnages. Ici on se retrouve donc face à un lot de stéréotypes (prototypes, oh oh oh), des acteurs qui semblent encore chercher leur rôle (ils sont assez bons dans l'ensemble, mais dans ce genre de film le moindre flottement dans le jeu peut te détruire une scène entière, et il y a trop de flottements...), une accumulation de fils qui ne mènent nulle part... à la sortie, je me disais que j'avais aimé certaines scènes, mais que je ne comprenais pas le projet du film, ce qu'il avait à dire ou à faire passer... j'aimerais qu'on m'explique. J'ai l'impression qu'en 10 épisodes ou jsaispascombien de saisons, oui, il aurait dit quelque chose, il aurait outrepasser son concept de base. Mais non, il ne fait que 2h10, ou plutôt il s'étire douloureusement sur 2h10, comme s'il fallait le bourrer à ras-bord, tendre vers l'exhaustif...

Et c'est sans parler de quelques scènes absolument honteuses, la pire étant quand même les petits roms qui dansent dans le bus, trop belle la vie, trop conne maïwenn. Léo, je trouve incroyable que tu puisses descendre tomboy en disant quelque chose dans le style que c'était dégueulasse envers les gamins, que le film les toisait de haut, les prenait pour des demeurés (notamment la petite qui parlait de sa mère enceinte), et qu'ensuite tu puisses porter aux nues ce film avec des gamins qui viennent de se faire violemment séparés de leurs parents et qui se mettent à chanter et danser dans un bus bisounours. Et ne me sors pas "elle a vu ça lors de ses repérages".
Bref, je suis surtout en colère et déçu car il y a de vrais grands et beaux morceaux de cinéma et que tous les problèmes me semblent plus des maladresses qu'autre chose...

Je dirais 2/6.

Bien que les films n'ont rien à voir, je rapproche Polisse de la Vie est belle de Benigni, sur certains aspects, avec cette façon de mettre le spectateur constamment dans la poche et d'édulcorer le pire. Ce con d'Ariel Wizmann a dit d'ailleurs sur Canal, qu'il y aurait pour les affaires de pédophilie - dit avec l'acquiescement du public et des gens autour de lui - un avant et un après Polisse, comme il y a eu un avant et un après Outreau, ce qui démontre à mon sens la connerie du gars et aussi la "dangerosité" du film qui te met en permanence dans la meilleure posture, celle de la personne qui peut exprimer une émotion en face d'un pédophile présumé.

Ah bon? J'ai absolument pas eu ce sentiment-là, c'est pas du tout ce que fait le film.

_________________

Tu parles de l'interrogatoire du prof de sport ? Parce que c'est la seule que j'ai trouvé un peu fine dans cette question du regard sur les coupables, perso...

Ca peut être aussi du The Artist toute la soirée : mec classe, beau gosse, pété de charisme, capable de danser (de chanter aussi ?), de faire des blagues, etc. Il a l'avantage d'être un vrai showman à l'américaine.

_________________
Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)