Forum de FilmDeCulte

Bah c'est sympa, ouais. Enfin moi j'aime beaucoup ce que fait Ringo Lam, donc ça doit aider. Mais t'attends pas à un truc aussi poussé que le Boorman, hein.

Merci pour l'info.

Bien aimé aussi, le film a un côté assez étrange: comme perdu dans son envie de faire un Film Noir classique avec tous les ingrédients du genre, avec un scénario direct et tout simple, une ligne droite de violence brute. Et à côté de ça la réal est assez moderne, elle s’intéresse avant tout aux traumas du personnage, renvoie à ses obsessions, il y'a beaucoup d'effets stylistiques, c'est très nerveux.

Le film a presque un côté surréaliste ou hallucinatoire par moments, ça donne une ambiance assez stupéfiante.

4-5/6

La scène géniale du film

D'ailleurs, si le film vous a plu, si le roman aussi ou éventuellement Payback, je vous propose de vous lancer dans la lecture des adaptations des livres avec Parker en héros par le fantastique dessinateur Darwyn Cooke qui livre ici son chef d'oeuvre à mon humble avis (ex aequo avec son Solo et ses issues sur X-Statix écrits par Milligan).

Darwyn Cooke n'est pas un bon scénariste je trouve et pourtant insiste souvent pour écrire ses propres trucs, mais ici, ça fonctionne, vu qu'il adapte les bouquins de Westlake de manière visuelle et prends les dialogues de manière littérale. Ca donne un truc hyper original et surtout, un bijou de narration graphique.

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Elles claquent ces planches !

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You are a ghost driving a meat covered skeleton made from stardust riding a rock floating through space.
FEAR NOTHING

BILANS CINEMA : 2023 I 2024

+1

Merci Puck

Un truand, doublé et laissé pour mort par son associé et sa femme, cherche à récupérer sa part du butin.

Tout déjà annonce la carrière d'un grand auteur-réalisateur.

Film à l'incroyable personnalité, il détonne énormément des (rares) films noirs que j'ai pu voir. Parce que c'est un film noir psychédélique. On on est dans le tragique romantique dépressif misanthrope violent urbain, mais sous un grand soleil et les couleurs du synthétique. C'est un délire de lumière, de scènes aux couleurs froides, puis chaudes, ou d'ombres avec une explosion de couleurs en parallèle de la violence (scène de la boîte).
Beaucoup de Boorman est déjà là. Une touche de fantastique, la violence, la transe, les états de conscience, la question du cycle, l'eau et son environnement. La Nature en moins. Déjà la femme adultère.
Et ce cinéaste qui ose. Le montage volontairement foutraque du début m'a vraiment fait peur. Boorman nous balance dès le début une succession de plans qui évoquent des éclats de mémoire (et pas seulement) de Walker, comme les souvenirs, ou les souvenirs de rêves, nous reviennent, pas bribes, par morceaux, désordonnés. Jamais comme les flashbacks de cinéma.
Pas facile à digérer.
Heureusement, Boorman calme quand même le jeu avec la "présentation de la mission" sur le ferry d'Alcatraz, qui pose Walker en mythe quand même (entendu l'historique touristique du site), laisse une petite respiration avant de repartir à pas décidés: grandiose scène du couloir, iconisant Lee Marvin. Alors que le principe est banal sur le papier.
A partir de là (la très belle séquence avec son ex), on a saisi le personnage et on est paré à le suivre foutre un merdier pas possible partout où il passe. Être ce gros grain de sable dans une mécanique mafieuse bien huilée. Qui part de la plus pure des crapuleries à une ampleur qui la pose en parallèle du capitalisme (du truand au financier, en passant par le marchand et le P-DG). Bien propre sur elle, bien contemporaine mais plutôt lisse, vide, sans vraie passion en dehors de sa propre survie. Passion mise en évidence par ce Walker destructeur, limite spectral, venu hanter ce monde rationalisé pour régler une question d'honneur : récupérer ses $ 93,000. Son Graal.
Sans omettre de faire débarrasser le plancher, d'une étrange façon, à tous ses pourris.
Ya juste un point qui me semble être une concession au film noir et hollywoodien, c'est le personnage féminin. Alors c'est un bon contrepoint aux autres personnages de pourris, quelqu'un d'un peu normal, ayant flirté avec ce monde sans y tomber, et nous gratifie d'une scène d'hystérie très réussie, mais il désamorce un peu la rectitude, et surtout le côté fantastique, de Walker. Sans pour autant avoir de conséquence à la fin, étonnante et sans concession.
Classe.

Comme il est question plus haut d'autres adaptations de Parker, Alain Cavalier en a adapté un excellent avec Mise à sac (The Score en anglais), où il ne s'agit pas de dévaliser une banque mais toutes les banques d'une petite ville (co-scénarisé par Claude Sautet). J'adore la série des Westlake mais j'avoue que ça ne m'excite pas énormément.

Je m'étais noté de rattraper la filmo de John Booramn à la suite de la rétro de Bêtcépouhr Lahvi, et celui-ci m'attirait du fait de la présence de mon gars Lee Marvin.

Je n'ai sans doute pas les références en film noir pour totalement appréhender le jeu avec les codes du genre, mais l'aspect formel jouant avec les couleurs de ce San Francisco 60's et le montage (superbe scène maintenant le bruit des pas de Lee Marvin, flash-backs évocatoires) apportent une spécificité entrainante. Le scénario est cousu de fil blanc, les archétypes sont sans doute usés jusqu'à la corde mais la démarche de payback du protagoniste arrive à être incarnée et porteuse d'un propos politique plus profond qui donne de l'épaisseur à l'ensemble.
C'est hautement recommandable.

Je m'étais fixé le même but, mais après avoir vu et moyennement apprécié ce film, La Forêt d'émeraude, et Hope and Glory, j'ai abandonné
Je tenterai quand même Le Général.

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

Je l'ai vu il y a quelques jours, je vais écrire une bafouille aussi...

C'était pourtant d'excellents choix pour commencer.
C'est le meilleur choix pour lui laisser une chance

Le début est incroyable, c'est globalement une profession de foi, un in medias res de parti-pris de montage qui n'est pas tant un kaléidoscope de visions avec un principe narratif immédiatement lisible mais les entrechocs de souvenirs, comme si un cerveau était accidenté et que des bouts de mémoires volaient comme les bris de verre d'un pare-brise qui explose. Même quand on a un début d'explication, de motivation, le plus vieux souvenir temporellement parlant, c'est une empoignade alcoolisé dans un environnement oppressant. Tout est un peu fiévreux et bordélique, comme un lendemain de cuite où t'essaies de te rappeler ce qui s'est passé en pleine gueule de bois. Y a de quoi t'accrocher direct.

La promesse, ou plutôt la revendication devrais-je dire, de cette introduction, se fait de plus en plus claire au fur et à mesure que l'intrigue se révèle, résolument classique, simple et linéaire : Boorman entend l'exploser en expérimentant sur le montage et surtout sur le son. Un monologue intérieur surplombe ces réminiscences, y succèdent des flashbacks auditifs puis cette voix off désincarnée qui évoque les évasions d'Alcatraz avant de s'avérer être celle d'une visite guidée mais qui pourrait tout aussi bien n'exister que dans l'esprit du protagoniste. D'ailleurs, tout le film, toute cette vengeance inarrêtable pourrait n'exister que dans l'esprit du protagoniste. C'est sans doute la proximité avec les découvertes de The Final Reckoning et Reflets dans un diamant mort, qui s'apparentent tous deux à la dernière vision d'un espion mourant, mais ce film sortirait aujourd'hui et les videos essays de fan theory pulluleraient.

Quoiqu'il en soit, c'est une véritable expérience subjective où le film nous plonge non seulement dans la peau de son personnage mais devient même le personnage, comme lors de cette excellente séquence où le bruit des pas inexorable de Walker se superpose à des plans de sa femme se préparant, tic-tac d'un compte à rebours mortel qui symbolise tout le film. Il va remonter la piste, ou plus adéquatement, les échelons pour en arriver au boss final. Comme l'a souligné Bêtcépouhr, l'assimilation de cette "Organisation" criminelle à une grande entreprise, avec leurs beaux bureaux design en plein Los Angeles, et le parcours sisyphéen découvrant toujours quelqu'un au niveau supérieur, pour qui on bosse, a tôt fait d'asseoir le récit dans un commentaire sur le corporatisme florissant. Et la révélation ne fait qu'entériner le propos.

Maintenant, je mentirais si je disais que même sur 1h30 seulement, la mollesse ne gagnait pas parfois le film.

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