Forum de FilmDeCulte

Je sais pas à chaque fois que je mates un film de lui mon plaisir de spectateur se retrouve confronté à cette lourde intention, chaque plan, chaque cadrage, chaque dialogue (pas dans ce qui est dit hein, dans la forme). Je trouve ça extrêmement lourd et chiant, ce n'est pas une simple citation là, c'est trop présent dans sa matière. Mais bon... suis je trop fan de Bresson, peut être.

_________________

J'ai trouvé ça super fun. Après quelques tours de chauffe un peu mollassons (et qui jouent une carte ultra cracra dont je suis pas spécialement fan), Rodriguez trousse du très bon B bien barré et maîtrise parfaitement son outrance (des gags, des dialogues, des persos). On n'est pas dans l'onanisme débile, il y a un véritable amour et une générosité "tiens, encore du rab" qui se voit et s'apprécie à l'écran, dans cette volonté de partir dans toutes les directions qu'on veut.

A part Noony personne ne le note, mais le film me semble quasi entièrement dédié à Rose McGowan transformée en icône culte (comme Tarantino a pu le faire, encore un niveau au-dessus, avec Thurman) et tout ce qui entoure son personnage de pute-vengeuse-amazone-amoureuse-sainte bourrée de talents inutiles est purement jouissif pour moi. Je la trouve géniale. Pareil pour Marley Shelton, les scènes de main sont vraiment très bonnes. Rodriguez a des moments très sympa (la charcuterie de l'hôpital) mais on reste dans l'esprit girl power de la partie Tarantino.

Globalement je me suis amusé d'un bout à l'autre. Et pour glisser une autre enveloppe dans le débat sur la forme, je trouve le traitement pertinent, ingénieux, et Rodriguez se sert bien de son fétichisme. Mais à mon sens ça reste plus "malin" ou "décoratif" (mais bien utilisé) qu'une expression d'avant garde expérimentale. C'est plus du clin d'oeil bien vu à mon sens (et c'est déjà très bien).

5/6

_________________
Doll, it's a heartbreaking affair

je tiens à rétablir un truc : il me semble pas qu'on dise c'est de l'avant-garde.

_________________

*

Que c'est une démarche avant-gardiste plutôt?

_________________
Doll, it's a heartbreaking affair

oui, démarche similaire dans l'intention, même si ce n'est pas le seul moteur du film.

_________________

*

Très bon film, bien gore, humour décalé, une réalisation originale et décomplexée, gros carton plein !
un régal avec en prime une audience réceptive, que du bon !

5/6

_________________
On a frôlé la fissure anale...

Agréable surprise que ce "planete terreur" qui a l'annonce des 2 projets me faisait clairement moins envie.
Rodriguez fait du rodriguez mais du rodriguez à la sauce une nuit en enfer (celui que j'aime).
Ca déconne du début à la fin mais ca reste toujours surprenant. Là ou a mon sens tarantino tente une "autheurisation" du concept ici c'est un hommage pur et simple et rodriguez s'amuse à user le concept jusqu'a la corde.
Et puis ca fait plaisir de revoir michael bhien(??)
Et puis Rose Mcgowan Quoi!!!!!! j'adorais son décolté dans scream, beaucoup moins sa paleur dans la série Charmed mais là le père rodriguez ne cesse de la mettre en valeur sous toutes les formes.

un bon 4.5-5/6

_________________

Ouf: Planet Terror est moins chiant que Death Proof. C'est principalement ce que je retiens. C'est à la base un cinéma qui n'est pas du tout ma tasse de thé, mais voilà, fallait bien y aller, buzz et cinéphilie oblige.
C'est sûr, ils se sont véritablement éclatés à faire ce truc, et le résultat, quoi qu'on en pense, est un bel hommage au genre (à l'époque, au système) qui respire l'amour. J'apprécie vraiment le traitement de l'image (ce fétichisme de la pellicule), le gore à l'excès, le délire total, quoi... Le GROS N'IMPORTE QUOI complètement libre, décomplexé... de bout en bout.
Mais c'était pas non plus l'orgasme. C'est parfois drôle, mais aussi parfois un peu chiant... Mais on se dit que ça fait partie du délire.
Big up pour le duo Freddy Rodriguez et Rose McGowan, qui volent presque la vedette à tous les autres. J'aimais bien aussi la BA de MACHETE.
Tarantino est super moche et NUL.

Bref c'est sympa. C'est réussi. J'ai pas adoré, mais je suis content de l'avoir vu.

3-4/6

Reste aussi le regret de ne pas avoir vécu l'expérience GRINDHOUSE... J'aurais je pense mieux apprécié l'ensemble si j'avais pu les voir à la suite (avec le Tarantino version courte, et d'autres BA en guise d'entracte)

_________________
Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Les réalisateurs Quentin Tarantino et Robert Rodriguez ont biberonnés aux séries B et autres films gores. Pour rendre hommage à ces genres, ils ont décidé de travailler de concert sur un film en deux segments. Chacun laissant libre court à son imagination et à ses penchants sadiques. QT choisit de revisiter le slasher avec « Boulevard de la mort » alors que « planète terreur » de Rodriguez est un film de zombies pur sang.

Malheureusement, suite a une méchante vautre au box-office américain, le film traverse l'atlantique en deux partie. Si Tarantino a la banane lors de la présentation de son film à Cannes, le segment de Rodriguez lui sort sur les écrans dans l'anonymat du mois d'aout.

Pourtant « planète terreur » n'a rien à envier au bavard « Boulevard de la mort » dont les seuls attraits réside dans la plastique de ses interprètes et dans son final vrombissant. Rodriguez joue la carte de la surenchère. Son long métrage est un déluge d'effets gore, d'hémoglobine par hectolitres et de gunfights énervés s'étalant sur 1h45. Un registre que l'enfant du Texas connaît bien puisqu'il a déjà fait ses gammes avec le survolté « une nuit en enfer » quelques années plus tôt.
Comme pour le film précité, il engage une flopée de seconds couteaux (de Josh Brolin à Tom Savini en passant par Michael Biehn) pour se la jouer badass sévèrement armés aux cotés de Freddy Rodriguez et Rose McGowan.

Au petit jeu de la comparaison, « boulevard de la mort » est mis K.O par le furieux « planète terreur ». Le flingage de zombies en masse s'avère carrément plus bandant que les fadasses jacasseries dialoguées par Tarantino.

Non, c'est un film d'infectés.

Quitte à être informatif, autant être précis.

Une fois n'est pas coutume, je vais être d'accord avec Zad. La réalisation tue. L'utilisation des dégradations de l'image, l'intégration des SFX, la photos, le montage ultra-nerveux, le refus des codes, la photo... Ca fait plaisir de voir un film dans le circuit traditionnel qui ose des techniques et une pensée qui relève habituellement du cinéma expérimental. Et le résultat est passionnant. Je crois que j'ai plus passé de temps à regarder comment les séquences étaient filmées et montées qu'à regarder ce qu'il y avait dedans. Ca transcende complètement le clin d'oeil/hommage à des vieux nanars, il y a une vraie volonté de réfléchir sur l'image et la mise en scène et de chercher autre chose.

Après, ca ne va pas assez loin dans le délire au niveau scénario (même s'il s'accorde souvent avec une grande intelligence à la mise en scène), le film a les problèmes de rythme récurrents chez Rodriguez (il se passe plein de trucs mais rien ne ressort) et ca a effectivement un côté oubliable. Dans le genre, on ne surpassera sans doute pas Braindead avant longtemps.
Mais après Sin City, ca fait plaisir de voir Rodriguez continuer dans cette voie... j'espère que ca inspirera d'autres réalisateurs (et autre chose que des 300 merci).

4,5/6

_________________
Nothing and no one can save you! Abandon hope now! Here's what you can do :
1. Admit you are a semi-evolved ape-thing mercifully ignorant of the sanity-blasting truths of the greater cosmos.
2. Die.
3. Rot.

La revision du film fait diablement plaisir!

Robert Rodriguez, dont j'avais plutôt pas mal aimé le Sin City.
Il se veut le pendant vulgos et mauvais goût de Tarantino, qui, lui, a toujours manifesté une certaine finesse, personnalité, dans l'approche de la violence.

Chez Rodriguez, point de finesse, juste une succession de scènes ultra-gore, trash, violentes, tout ça très bien mis en scène.

Le parti pris est totalement assumé, et le film réussit bien dans ce qu'il veut faire, l'horreur plus que trash, au moins jusqu'à la moitié du film. Ensuite la lassitude m'a gagné parce que le rythme a baissé, le gore est devenu banal, et les bonnes idées se sont faites plus rares. J'ai donc failli stopper le film à plusieurs reprises à cause d'un ennui matiné d'un désinstérêt profond pour le parti pris de Rodriguez.

3.5/6