Forum de FilmDeCulte

À Nazareth, un vieux couple vit au rythme de la routine quotidienne. De l’autre côté de la frontière, à Ramallah, leur fils Tarek voudrait rester un éternel célibataire, leur fille est sur le point d’accoucher, son mari garagiste décroche un rôle au cinéma, alors que la grand-mère perd le Nord… Entre-temps, en Suède, leur fils aîné Hisham attend leur visite. Chacun vaque à ses occupations, entre moments de plaisir et désaccords, rêves et désillusions. Certains souhaitent partir, d’autres rester, mais tous ont des histoires personnelles à régler…

Petit tour de force de Maha Haj (réalisatrice israélienne) qui réussi à traiter avec délicatesse et humour de la famille palestinienne d'aujourd'hui, sans tomber dans le pathos ou la caricature du palestinien sous le joug israélien, sans occulter la réalité du terrain non plus (scène très intelligente du barrage, rappelant les difficultés de déplacement des palestiniens au sein de leur propre pays, traité comme une habitude avec laquelle on a appris à vivre et dont on a quasiment oublié le caractère potentiellement dangereux). Cadre travaillé, humour un poil pince sans rire, Personal Affairs pourrait rappeler le style du Trésor de Porumbuiu. Le film traite à la fois du couple (les parents qui ne parviennent plus à communiquer), de l'éclatement de la cellule familiale (le fils émigré en Suède), de l'évolution des mœurs (le fils célibataire qui ne tient pas à s'engager plus sérieusement avec sa petite amie - Marisa Abd Elhadi, la demoiselle sur la photo, vraie bombe!), de l'émancipation de la femme (la sœur qui mène son mari de garagiste à la baguette), sous son aspect minimaliste il traite en fait en profondeur et de manière exhaustive de la société palestinienne d'aujourd'hui, permettant de rompre avec l'imagerie habituelle que nous servent les médias, ce qui est déjà beaucoup.

4/6