Forum de FilmDeCulte

Pitch (AlloCiné) : Pendant 17 ans, Marie Losier a suivi la chanteuse Peaches, icône queer et féministe à la créativité explosive qui a fait voler en éclats tous les tabous. De la scène à sa vie intime, ce portrait montre à quel point Peaches a transformé chacun des pans de sa vie pour en faire une œuvre d’art fascinante.

Pas trop le temps d'aller au cinéma en ce moment mais voyant que de moins en moins de salles le diffuse à Paris, j'ai empiété sur les priorités pour caler cette séance.

Sur la forme, j'ai trouvé très réussies l'intro et la clôture. Mais le découpage un peu brouillon, pas mal de flottements au sein du documentaire. Et la mise en scène, si elle offre de jolis moments (la scène finale de festin by Peaches est splendide), est un peu plate tout du long. On nous annonce que la cinéaste a suivi l'artiste pendant 17 ans, finalement, c'est plutôt quelques fragments de la carrière de Peaches et de sa vie intime que pléthore, agrémentés de scènes de ses concerts. Puis, à mon goût, le film comporte trop de plans filmés caméra à l'épaule, bien vacillants, dommage. Bref, c'est pas ici que j'ai trouvé mon bonheur.

Sur le fond, là c'est ma came, (en même temps j'admire Peaches depuis longtemps). Il y a vraiment un propos sur Peaches la performeuse, et sur Merill la femme, la sœur, la fille, la Peaches en devenir... La question du corps de la musicienne, qu'elle a toujours utilisé comme marqueur, mis en avant au départ en tant que meuf bonne puis le temps allant moins dans les standards de la bonnasserie, devient le lieu de découvrir la bête de travail qu'est Peaches et comment sa subversion s'inscrit dans une démarche purement artistique et militante. D'ailleurs, c'est touchant quand elle explique au début le malaise quand certains fans viennent la provoquer pour se vanter d'être plus obscènes qu'elle, alors que sorti de scène, Peaches redevient Merill, une femme éloignée du personnage provocateur qu'elle campe sous les projecteurs.

Bref, c'est assez court et dense pour que les défauts relevés ne plombent pas l'ensemble et se laisser emporter par le sujet principal, haut en couleurs. Ça m'a donné l'occasion de découvrir qu'elle avait monté un opéra et qu'elle se débrouillait pas mal au chant lyrique. Impressionnante cette meuf ! Ça plaira sûrement d'avantage à un public amateur de son art ou aux personnes plus sensibles aux thématiques féministes.

Fuck the pain away/6 (ou 4/6)