Forum de FilmDeCulte

[i]Marie-Martine... C'est le titre du nouveau livre de Loïc Limousin, écrivain à succès, qui ne recule devant aucune manipulation pour alimenter le brasier de son inspiration. C'est le prénom également d'une jeune fille mystérieuse arrivée sans explication dans une petite ville du Calvados et dont Maurice, altiste et professeur de violon, s'est épris. Existe-il un rapport entre les deux ? Il faut percer le mystère Marie-Martine. [/i]

Film qui se distingue par sa structure subtile, en flash-backs (qui lui vaut des références indues à Memento sur imdb) non-chronologiques, exprimé à chaque fois par différents points de vue, et des dialogues d'une même subtilité, dont les accents existentialistes paraissent juste un peu forcés par moment ("On est toujours seuls, on est des orphelins dans ce monde" etc), Marie-Martine est séduisant. Il n'a pas trop vieilli, hormis dans le jeu de certains acteurs (masculins donc), un peu trop théâtral. Saturnin Fabre joue le temps d'une scène le rôle de l'oncle misanthrope, qui cache une fêlure secrète, un peu trop adepte des bons mots amers et désabusés. L'une de ses répliques devint à l'époque immensément populaire (le "tiens ta bougie... droite" que les spectateurs, paraît-il, complétaient dans la salle comme à guignols), et c'est d'ailleurs l'une des choses qui a le plus vieilli du film. Pareil pour Jules Berry, visqueux et veule (comme dit Marie-Martine) à souhait dans son rôle d'écrivain à succès, offrant un mélange entre Montherlant et André Gide, ces deux précurseurs dans l'autofiction à la française, un poil caricatural.
Tout de même un peu gênant que ce film ait été réalisé en pleine occupation.