Forum de FilmDeCulte

Après la projection en avant-première de son dernier film, un cinéaste rentre chez lui avec sa petite amie. Alors qu'il est certain que son film rencontrera un succès critique et commercial, la soirée prend une tournure inattendue : les deux amoureux doivent affronter certaines vérités sur leur couple qui mettent à l'épreuve la force de leurs sentiments…

Le nombrilisme constant qui traverse le film, celui des personnages mais aussi celui du cinéaste, à parler non seulement de cinéma, mais du milieu du cinéma, et même du microcosme du cinéma, avec du name-dropping de nerd et de l'analyse de critiques de film, ne me dérange pas car cet univers est le mien. Je connais les bails, je connais ces envies et frustrations, j'ai lu ces critiques, j'entends les reproches faits ça et là.
Je me retrouve également parfois dans l'arrogance du personnage de Malcolm. Ça me parle.

Et puis j'aime le son de gens qui s'engueulent.

Mais l'écriture n'évite pas le didactisme et surtout la répétition.
Les monologues auto-centrés à la caractérisation grossière (via énumération de cinéastes ou de films donc) où l'on remet en question la remise en question par une critique (blanche) du point de vue d'un cinéaste (noire) et où l'on discute de gender politics et d'identité, ce n'est pas inintéressant, je peux même être d'accord avec bien des choses qui sont dites, mais le film s'arrête dans ces moments pour laisser Levinson disserter par le biais de son protagoniste et ça devient relou. C'est jamais aussi adolescent que dans Assassination Nation mais bon, ouvre un blog, frérot.

Au-delà de ce type de propos, énoncé, le récit en manque, de propos, justement. Çatourne en rond, avec cette querelle de couple en temps réel, comme une adaptation en long métrage de l'engueulade foncedé d'Eyes Wide Shut (ouvertement référencé), et j'en sors en mode "Ok vu".

À un moment, lors d'une de ses diatribes, Malcolm dit que les critiques parle de "justesse" quand ils ne savent pas pourquoi un film est bon, il poursuit en disant que filmer la réalité ne suffit pas, que c'est l'interprétation qu'en fait l'artiste qui fait l'art. Levinson aurait bien fait de suivre son propre précepte. Malcolm & Marie est bien filmé, très bien joué, mais ça pisse pas loin.

Pour ma part, quand j'évoque la "justesse" d'un film comme sa principale qualité, c'est généralement que je n'en ai trouvé aucune autre.
Je crois à ce couple, je crois à cette dispute d'1h45, mais ça manque terriblement d'un regard. Levinson a des choses à dire, sur ce qui motive à faire un film, sur la façon de le recevoir, et fait de ses personnages ses porte-voix, mais s'il sait capturer la querelle d'un couple, il n'a pas grand chose à dire sur le couple en soi. N'est pas Gone Girl qui veut.

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J’aime bien le film mais on sent un peu l’écriture en rounds de boxe, une engueulade/une accalmie, une engueulade/une accalmie...

C'est l'écriture "nous ne vieillirons pas ensemble" si je me fie à ce que tu dis.

Avec déjà un personnage principal de cinéaste.

Bon sinon Bob a tout dit. Bien filmé, nombriliste, relou à force - 1h47 là où 1h15 auraient amplement suffi. Par contre j'ai été davantage conquis par les diatribes de Sam Levinson lui-même (via JDW). D'une part c'est ma came, j'adore entendre parler de ciné dans un film. D'autre part je trouve ça pertinent, les incohérences et poses des critiques américains à l'égard des réals femmes ou de minorités. Avec en plus Zendaya qui vient représenter le point de vue jeune genre "Gnagna t'as sexualisé le perso principal", truc qui dialogue avec le fait qu'elle est elle-même en body avec les tétons qui pointent.

Mais bon au final pareil, je ressens zéro vraie émotion donc tout ça pour ça.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste