Forum de FilmDeCulte

Ramenée à la vie par le Dr Godwin Baxter, le cerveau d'une jeune femme est remplacée par celui de son enfant à naître. Elle a désormais soif d'apprendre et veut découvrir le monde.

Dans un premier temps, le film peut paraître un peu complaisant dans son décalage ostentatoire, entre les affèteries de mise en scène, Lanthimos ayant gardé de La Favorite ses grands angles et surtout ces plans au fish eye relou (et parfois semblablement random), et la performance d'Emma Stone en femme-enfant proche de la gogole des cavernes au début. Mais au fur et à mesure que l'univers atypique du film se dévoile, dans une Angleterre victorienne artnouveaupunk, l'aventure se fait de plus en plus engageante et la comédie convaincante. En un sens, Pauvres créatures c'est Mary Shelley's Barbie, écrit par Paul Verhoeven et réalisé par Terry Gilliam. D'un postulat de science-fiction, le récit développe une satire en ode à l'émancipation sexuelle et à une exploration libérée des normes sociales.

La deuxième référence susmentionnée a de quoi faire craindre le pire, et moi-même à la vue de la bande-annonce, je flippais du film ringard de fétichiste de Brazil et de La Cité des enfants perdus, mais Lanthimos emploie une direction artistique surréaliste pour mieux asseoir son improbable histoire et le parcours à la Candide de son héroïne. La nature factice assumée des incrustations et de l'architecture reflètent le point de vue d'un enfant sortant de sa bulle et découvrant toute l'étrangeté du monde, imposant, impressionnant, tordu, vicié. L'outrance des costumes, clairement sous influence d'Eiko Ishioka (Dracula de Coppola, Blanche-Neige de Tarsem) confère toute sa théâtralité à ce jeu de poupées, enfin d'une poupée, apprenant la vie, épurée de toute honte et idée reçue et s'affranchissant ainsi des différents hommes (figure paternelle, prétendants notamment un Mark Ruffalo génialissime) qui entendent la contrôler, elle et son corps.

Il y a de petites longueurs sur le dernier acte (le film fait 2h21) et je trouve l'aspect politique un peu trop rapide et peut-être fonctionnel mais sinon c'est drôle et réussi. Mon préféré du cinéaste.

Faudrait que je voie les quatre films de la période grecque de Lanthimos.

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J'en suis sorti d'abord un peu déçu. J'ai absolument adoré la première partie, je trouve le film totalement brillant, je plonge avec délice dans son univers steampunk art déco des plus originales bien aidé par la mise en scène tarée de Lanthimos qui balance fish eye et grand angle dans tous les sens. C'est drôle, c'est curieux, chaque nouvelle petite étape de scénario est plus jouissive que la précédente etc... Mais malheureusement je trouve que le film se prend un coup dans les dents assez terrible au niveau du rythme dès l'arrivée sur le bateau où tout se fait un peu répétitif dans la dynamique avec Ruffalo. Toute cette partie aurait gagné à être raccourcie à mon sens jusqu'à l'arrivée à Paris. Surtout qu'il y a un petit fumet de Triangle of Sadness que je trouve plus maladroit à ce moment là (même si paradoxalement la scène à Alexandrie est sans doute la plus somptueuse du film). L'arrivée à Paris redonne au film un coup de fouet et plonge dans cette exploration très actuelle d'une libération sexuelle et féminine passionnante (avec des seconds rôles quand même surprenant Et ce qui semblait être l'épilogue m'a paru également soudain retomber rythmiquement, on pense le film fini et bam C'est plutôt logique d'un point de vue scénaristique où tout est bouclé, on va au bout de ce grand récit romanesque mais d'un pur point de vue de ressenti de spectateur j'ai trouvé à ma grande surprise le film très long et un peu laborieux dans une narration qui aurait vraiment gagné à être resserée. D'ailleurs c'est assez drôle puisque les premiers mots du couple de retraité devant moi à la fin du film ont été "pfffiou c'était long", je me suis senti moins seul.

C'est dommage parce que le reste est génial. C'est un peu film de cinéma rêvé, un univers singulier et fort (mais jamais kitch ou ringard), un personnage principal absolument génial et passionnant dont l'évolution est jouissive (et dont l'actrice est au sommet), un propos féministe et politique qui peut paraître presque opportuniste dans son côté bien dans l'époque où tout est à sa place , un aspect frondeur et osé qui ne paraît jamais forcé, un ton parfait entre comédie noire, film fantastique et mélodrame victorien, une BO absolument DINGUE (par un mec totalement inconnu, Jerskin Fendrix), un scénario romanesque d'une grande ampleur. Tout est là, les ingrédients sont tous à leur place et le film se regarde quand même avec délectation. C'est vraiment le genre de film que tu as envie de conseiller à tout le monde parce que ça ne peut qu'interpeller, surprendre et proposer une expérience de cinéma unique que l'on aime ou pas finalement.

4.5/6 à voir comment il vieillit.

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Oui c'est en fait :

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Et Damien Bonnard, qui devient spécialisé des micro-rôles dans des films US situés en France (Dunkerque, The French Dispatch, Poor Things).

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Exactement. Là sa scène est assez marrante. Par contre très étonné de Margaret Qualley (qu'elle est belle d'ailleurs) que je pensais beaucoup plus "star" et qui a un tout petit rôle ici. Elle mérite mieux.

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Alors là y a un vrai biais de perception parce que c'est pas une star du tout.

Cela dit, c'est le genre de film où la taille du rôle n'est pas vraiment indicative du degré de célébrité de la personne qui le joue.

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Oui il y a un peu l'effet Wes Anderson. C''est vrai qu'elle a pas encore vraiment explosé, elle a un premier rôle dans une série Netflix (Maid pas vu) mais au ciné c'est encore un peu maigre (mais je viens de voir qu'elle un des rôles principal du prochain d'Ethan Coen alors peut-être).

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La fille d'Andie MacDowell (ceci explique cela).

J'avais oublié que c'était une nepobaby. Bizarrement j'aime bien Andie McDowell mais jamais trouvé magnifique.

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Euh, les gars : elle est de tous les plans dans un film qui a remporté un Grand prix du jury à Cannes, vous dormiez tous ?

Littéralement personne n'a vu ce film (mais je l'ai vu et elle est géniale dedans, la seule chose à sauver de cette horreur).

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Bah tu vois, là il m'est absolument impossible de mettre un nom sur le film dont tu parles donc bon...

C'est pas à nous de nous réveiller, c'est à toi de sortir de ta bulle.

Qualley n'est pas une "star" (je sais qu'Art Core n'a pas dit qu'elle était une "star" mais qu'il la pensait "beaucoup plus star que ça").

C'est pas un ou deux leads dans un Claire Denis et je ne sais quel autre film indé même pas sorti en salles ainsi qu'une série Netflix et un second rôle dans The Leftvers (et un petit rôle chez Tarantino) qui en font quelqu'un dont on devrait s'étonner qu'elle joue un tout aussi petit rôle dans un Lanthimos.

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Je trouve la mère bien plus jolie que la fille.

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