Je ne comprends pas trop ta dernière phrase... Qu'entends-tu pars "Mélanger critique et production" ?
Je disais que c'était assez "sous la ceinture" de dire grosso modo (je simplifie à dessein) "puisque t'es si malin à critiquer, on attend de voir ce que toi tu sais faire" alors que je pense qu'on a tous le droit de se contenter d'une position critique (même si totalement teubé comme ici) sans pour autant savoir faire mieux que ce qu'on critique.
Et sinon, c'était une référence aux "animaux partouzeurs de droite" de l'ami George.
Ok, je comprend mieux.
je ne refuse à personne de droit à la critique.
Mais parlons d'argument : "un enfant de 5 ans peut le faire"... même pour faire la blague, ça me hérisse le poil de lire ça...
_________________ "Vous allez finir par vous aimer les uns les autres bordel de merde !?!"
à lire le très bon article sur le détournement par les situationniste de la bande-dessinées :
Antoine Sausverd, « Trop feignants pour faire des dessins ? le détournement de bande dessinée par les situationnistes », dans L'Éprouvette n°3, L'Association, 2007, pp. 128-179.
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Je ne connais pas vraiment Michel Vaillant (j'ai des amis qui en sont pourtant fans). Mais quand j'entends qu'on traite le travail de Graton de "saloperie", qu'on en rajoute une couche en persiflant sur la "pauvreté" de ce travail, je suis sincèrement choqué! Et encore plus quand ces termes sont appliqués au travail de Jacques Martin ou de Jacobs!!
C'est sûr que c'est plus facile d'envoyer balader Graton que Martin ou Jacobs (surtout lui).
Ce que montrent tes extraits, c'est aussi une bande dessinées ampoulée par ses décors et ses récitatifs, une conception hyper standardisée de la narration, avec un souci du détail qui peut faire sourire quand une maladresse passe malgré tout (dans la dernière case de ton troisième extrait, Alix a clairement une tête trop grosse) et qui a tendance à ralentir la lecture. Et surtout c'est super froid.
Mais bon je peux reconnaitre un charme désuet à Alix ou une certaine folie chez Jacobs (ces récitatifs qui passent leur temps à doubler les informations du dessins c'est incroyable d'aller aussi loin dans le procédé) et un dessin vraiment puissant (alors que chez Martin c'est nettement plus faible hein, le hall de gare c'est du sous Hergé quand même).
Je disais saloperie parce que outre que Graton c'est juste de la boue, les trucs comme Alix ont longtemps enfermé la BD dans un truc du décor, de la documentation, de la surcharge ridivule, l'aventure à papa super sage super coincée (chez tintin ça a déjà plus de gueule), il a fallu longtemps pour arriver à s'en détacher et a montrer que le médium pouvait avoir plus d'ambition que l'évasion édifiante des têtes blondes. Si je passe le fait que je trouve ça super moche et chiant aussi, historiquement Alix c'est la BD typique du surplace artistique. Mais je t'en veux pas, tu lis ce que tu veux, simplement tu parles de grande classe là ou je ne vois que du mécanique.
Si tu es fan de la ligne claire, jette un œil sur les BD de Peeters et Schuiten ou Chaland, ou des trucs de Ted Benoit aussi. Ça vibre un peu plus.
Mais je pense quand même que tu es bien dur avec ce pauvre Graton. As-tu déjà lu Michel Vaillant? Comme le dit lewis orne, pour retranscrire l'ambiance d'un circuit de course automobile, on a rarement fait mieux.
Tu pourrais aller voir du côté des manga, question dynamisme et réalisme des voitures ça enfonce largement Vaillant. Et moi à ce stade de dessin à la règle et de superposition de cadre approximatif, je préfère la réduction qu'a fait Jochen Gerner d'un album de Graton Le Grand Défi. Là on la sent bien l'ambiance du circuit :
Liste précise et reproduite à l'identique de tous les sons de voiture de l'album.
[URL=http://imageshack.us] [/URL]
Nijal a écrit:
Et puis on ne peut nier à Martin un certain sens de la colorisation, et même du cadrage:
Non je ne nie pas un sens du cadrage (les couleurs je suis moins sûr là, mais on va dire que c'est le scanage qui est en faute). C'est un minimum pour qu'un album de péplum ne soit pas ridicule. Un truc de faiseur sans plus, et encore l'image que tu extrais est recadrée, il manque la partie haute, difficile alors de juger du talent de Martin à ce niveau. Mais vu ce que tu as montré plus haut, je ne dirai pas non plus qu'Alix est un modèle du genre.
Nijal a écrit:
mais on ne peut pas nier les "scénarios bétons" cisélés au forceps.
Ciselés aux forceps ? Je sais pas si c'est un compliment. Bon moi les scénars des trucs d'aventure des années 60 c'est globalement bidon, aussi mécanique que le dessin (c'est à dire sans vie, un truc fait en bocal, à la chaîne, tous ces albums se ressemblent).
Nijal a écrit:
Bien sûr que la BD a su dépasser ce stade de l'histoire de la BD (et heureusement!), mais il ne faudrait pas oublier tout ce que ça a apporté. Voilà pourquoi je récuse avec véhémence l'expression de "surplace artistique".
Mais qu'est ce que ça a apporté ? Je commence à comprendre que tu aimes ces BD, OK, mais le côté "maître", novateur, important dans l'histoire, je vois pas. Quel est l'apport d'Alix ou Vaillant ? (ne me parle pas d'Hergé ou Jacobs ce serait tricher).
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