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MessagePosté: 24 Jan 2007, 23:21 
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Aaah, un bon film bien belge. :)

C'est très fort. Dans cette sombre histoire de famille qui part en couille, une mère divrocée vit avec ses deux fils. Quand elle émet l'idée de vendre la maison (elle pense refaire sa vie avec son flamand de voisin), le fils blond réagit mal, avec aggressivité. Le brun, qui est l'opposé du blond, est plus introverti.
Le genre du film où l'on dit beaucoup avec très peu. Dans un style rèche, froid et réaliste, à la Dardenne - mais en statique: Lafosse pose sa caméra, cadre, et laisse mousser. On se dit que c'est peut-être pour mieux se concentrer sur la direction d'acteurs (fantastique), mais non: la mise en scène électrifie complètement par ses cadres, la gestion du décors, la position des personnages, etc. C'est tendu. On en sort tout tendu, car c'est prenant, bien construit, foutrement bien joué (Huppert fait du Huppert, Jérémie Renier DE-CHIRE comme toujours - je suis fan de ce mec), réfléchi, bien bien psychologique... J'adore ça. :)

Très bon film, à conseiller.

4,5/6

Sort en France le 27 février.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"


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MessagePosté: 24 Jan 2007, 23:23 
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Le mec avait fait Emergence en 2004 et j'avais vu la scène démo qu'il avait tourné. Très, très fort, y a pas à dire.

Bon ensuite le film j'irai pas, faut pas déconner.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste
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MessagePosté: 24 Jan 2007, 23:29 
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Qui-Gon Jinn a écrit:
Le mec avait fait Emergence en 2004

C'est quoi?
Qui-Gon Jinn a écrit:
Bon ensuite le film j'irai pas, faut pas déconner.

Boh...?

Ca vaut la peine de donner des conseils...

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MessagePosté: 25 Jan 2007, 07:41 
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je le vois ce soir en projo. Son premier film est très drôle, mais un peu déficient formellement.

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MessagePosté: 25 Jan 2007, 10:12 
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Arnotte a écrit:
Qui-Gon Jinn a écrit:
Le mec avait fait Emergence en 2004

C'est quoi?


C'est une variante française inspirée du "Sundance Institute" de Robert Redford en fait. C'est Elisabeth Depardieu qui a lancé ça en 1998...

En gros les mecs qui ont un scénar de long (et réalisé au moins un "vrai" court) sont sélectionnés par un jury et sont ensuite en résidence pendant trois semaines au cours desquels ils bossent leur projets et tournent une poignée de scènes du script qui leur servent soit de démo pour convaincre des gens, soit d'entraînement, patati patata.

Citation:
Boh...?


Bah j'ai des films en retard et je sais pas si je vais me sentir un truc tout gris...

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MessagePosté: 25 Jan 2007, 11:37 
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Qui-Gon Jinn a écrit:
Arnotte a écrit:
Qui-Gon Jinn a écrit:
Le mec avait fait Emergence en 2004

C'est quoi?

C'est une variante française inspirée du "Sundance Institute" de Robert Redford en fait. C'est Elisabeth Depardieu qui a lancé ça en 1998...
En gros les mecs qui ont un scénar de long (et réalisé au moins un "vrai" court) sont sélectionnés par un jury et sont ensuite en résidence pendant trois semaines au cours desquels ils bossent leur projets et tournent une poignée de scènes du script qui leur servent soit de démo pour convaincre des gens, soit d'entraînement, patati patata.

Ah. Merci, je connaissais pas.
Qui-Gon Jinn a écrit:
Citation:
Boh...?
Bah j'ai des films en retard et je sais pas si je vais me sentir un truc tout gris...

:)

En tout cas les critiques disent que celui-ci est meilleur que ses précédents (que je n'ai pas vus), et le film s'est fait remarqué à Venise.

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MessagePosté: 26 Jan 2007, 08:32 
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je confirme: excellente surprise, ça réunit tout ce qu'a déjà listé Arnotte et les points noirs formels de Ca rend heureux (premier long du bonhomme), à savoir les tunnels de gros plans alliés à des mouvements de caméra tremblés un peu gavants à la longue, qui composaient le film pour l'essentiel, ont cédé la place à une mise en scène minutieuse et élégante, à base de plans-séquences au cordeau, justements étirés. C'est drôle, c'est féroce, ça secoue... J'aime le cinéma belge quand il bande dur, comme ça. A quand le retour en France d'une vague passionnée et puissante, genre vague allemande ou belge (dont on ne voit qu'une facette chez nous, et qui pourtant est vigoureux artistiquement, malgré une économie qui traîne la patte) ?

sinon, perso, ça m'évoque plus Chabrol, ou des films allemands genre Pingpong (qui sort cette semaine, allez le voir, c'est très très bien!) ou Montag, que Dardenne (pas de nervosité de filmage, pas les mêmes thèmes, pas ce suspens de thriller social).

4,5-5/6

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MessagePosté: 26 Jan 2007, 09:28 
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Zad a écrit:
je confirme: excellente surprise, ça réunit tout ce qu'a déjà listé Arnotte (...) une mise en scène minutieuse et élégante, à base de plans-séquences au cordeau, justements étirés. C'est drôle, c'est féroce, ça secoue... J'aime le cinéma belge quand il bande dur, comme ça. A quand le retour en France d'une vague passionnée et puissante, genre vague allemande ou belge (dont on ne voit qu'une facette chez nous, et qui pourtant est vigoureux artistiquement, malgré une économie qui traîne la patte) ?
4,5-5/6

Tu parles bien quand tu parles comme ça. (MOI je dis ça à ZAD)

Tout pareil.

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MessagePosté: 20 Fév 2007, 08:11 
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allez, j'en ai chié des bulles, mais voici enfin la critique (il sort demain!) : http://www.filmdeculte.com/film/film.php?id=1736


Quand leur mère décide de vendre la maison familiale, Thierry et François réalisent qu'ils vont devoir vivre leur vie d'adulte. Leur relation fusionnelle va alors se transformer en guerre fratricide sous les yeux impuissants de leur mère.


À TRAVERS CHAMP


Grand prix du jury au Festival d'Angers, Ça rend heureux, deuxième long métrage de Joachim Lafosse, révélait ce qu'on supposait être un cinéaste du dialogue. Ode au cinéma désargenté et au bricolage, le film était porté par un humour mordant et sans pitié, dont l'acerbe pertinence parvenait à faire oublier les carences de mise en scène. L'image numérique y agitait en effet un cadre jamais stable et privilégiait les plans-séquences en gros plan, au détriment, parfois, de la lisibilité de l'action. Si la finesse d'écriture et l'énergie des acteurs emportaient le morceau, on n'eût pas juré qu'on tenait en Lafosse un formaliste acharné, dont on eût plutôt souhaité qu'il se décidât parfois à autoriser sa caméra à se reposer sur son pied.


Réjouissante surprise, donc, lorsqu'on découvre la nouvelle configuration filmique: on aurait pu craindre qu'en s'enfermant dans les limites du cadre, dont il avait pris pour habitude de déborder, et dans les contraintes "de luxe" d'un tournage en pellicule, Lafosse se trouve gêné aux entournures, intimidé – il n'en est rien. Nue propriété, au contraire, sonne comme un premier aboutissement dans la jeune filmographie du réalisateur de Folie privée. La précision maligne de l'écriture, ici redoutable, est en effet accentuée par une mise en scène au cordeau, confrontant les corps à leur gravité et à leur poids, suscitant par la verticalité générale la crainte d'un effondrement horizontal, et par le hors-champ la peur d'un surgissement ou d'une dissimulation. Ainsi spatialisé et temporalisé par un scrupuleux sens de la coupe (chaque séquence a son tempo et chaque longueur de plan ses palettes d'émotion), le scénario de Lafosse s'en trouve paradoxalement libéré. La rigueur formelle autorise en effet les situations dramatiques à détourner les attentes et à brouiller les pistes, jonglant entre férocité satirique et malaise familial.


C'est que Lafosse préfère dire les choses que laisser la symbolique en simplifier l'appréhension. Un fils (Jérémie Rénier, diabolique) peut se laver les dents tandis que sa mère (Isabelle Huppert, impériale) prend sa douche, ou partager le bain avec son frère, sans qu'automatiquement les voyants de l'inceste clignotent. Le malaise est plus terre-à-terre: comme déjà dans Ça rend heureux, l'argent, grand tabou du cinéma d'auteur, dans Nue propriété, régit les rapports humains. Tout y est effectivement affaire de possession, de legs, d'investissement. Dessous affriolants versus argent de poche, bonne conscience friquée du père remarié versus charge quotidienne de la mère célibataire, héritage versus émancipation… Le nerf de la guerre n'est ici pas qu'une périphrase: le matériel mérite, lorsqu'on ne souhaite plus le partager, qu'on se batte pour lui (notamment lorsqu'il est – moto, console ou voiture – moyen d'évasion) et peut même se faire arme. Les corps, malmenés par lui (pour le plaisir – escapade boueuse en motocross – ou pour blesser), souffrent de s'y heurter. Nulle échappatoire, hélas: le cadre, on y revient, les y enserre, les y étouffe (voyez justement la virée motorisée dans la boue, cet arc de cercle que décrit l'engin et qui ne parvient jamais à sortir du champ). Il faudrait le déplacer pour fuir. Cruauté du dernier plan: trop tard, c'est le cadre qui déguerpit.

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MessagePosté: 22 Fév 2007, 14:04 
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ça souffre beaucoup de sortir juste après Pingpong et finalement ça ne vole guère plus haut qu'un épisode de Confessions intimes dans son traitement Haneke fauché. A ce petit jeu de massacre, Jeremie Renier surclasse tout le monde, de son frère que je trouve mal filmé à une Isabelle Huppert décidément peu à l'aise dans des rôles maternels. Sinon après le Will Smith, c'est clairement un film à pic d'émotion avec une scène très forte à la fin (celle entre le père et le fils) qui pousse à penser qu'on ne s'est pas fait chier vainement pendant 1h30.
2/6


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MessagePosté: 24 Fév 2007, 12:24 
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ahlala, t'as changé DPSR... :?

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MessagePosté: 24 Fév 2007, 13:30 
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Zad a écrit:
ahlala, t'as changé DPSR... :?


Et encore t'as pas vu mon avis sur le Lynch... allez avoue que tu mets 5 parce que y a un mec avec un accent belge au couteau


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MessagePosté: 24 Fév 2007, 13:39 
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Zad a écrit:
non.


Citation:
pour la scène du bain alors?


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MessagePosté: 24 Fév 2007, 14:52 
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non plus: pour le film en entier.

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