Forum de FilmDeCulte

Y a vraiment quelqu'un qui n'a pas grillé au bout de 10 minutes l'identité de l'auteur du livre?

Le film se regarde dans le même mode que Luchini et Cottin, en pilote automatique, sans être déplaisant, mais c'est c'est creux. L'enquête - au mystère éventé donc - prend toute la place et le récit reste en surface, notamment en ce qui concerne ses personnages.

Le véritable mystère, c'est la transformation de la mise en scène de Bezançon en du prêt-à-diffuser sur France 2 pantouflard. Triste de voir un mec qui parlait de sa génération faire soudain un film pour quinquas.

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PETITS SPOILERS MAIS PAS TROP GROS

J'avais lu le scénario et je me souvenais l'avoir bien aimé. Je suis donc allé voir le film, même si je savais bien que je ne pourrai pas en apprécier les rebondissements comme un spectateur lambda.

Mais au fur et à mesure de la séance, je voyais qu'il y avait un blême. Une fin grillée d'avance, une enquête molle aux fausses pistes auxquelles on ne croit pas, un duo d'enquêteurs à l'alliance incrédible... En sortant, je relis ma fiche: en fait j'avais pas du tout aimé ! Et tous les péchés du film étaient déjà dans le script:

UN COUPABLE QU’ON DEVINE TROP TÔT
Je ne suis pas particulièrement doué pour deviner les twists dans les films,

mais j’ai tout de suite grillé que Fred allait être le véritable auteur du roman. On le présente d’emblée comme un des personnages principaux (alors qu’en fait c’est Jean-Michel notre héros), ce qui nous met la puce à l’oreille.
Tel un vrai personnage principal, il a un manque (son livre a été un échec) et donc une motivation. Il a le mobile, il a l’arme du crime (la capacité à écrire)… Notre intuition fait le reste. Le script n’est pas assez malin pour réussir à totalement créer une fausse piste autour de lui, donc on attend patiemment que la vérité éclate.

A la page 86 (sur 118) c’est même quasiment acté, mais on doit encore attendre la toute fin du film pour que nos doutes soient finalement confirmés.

UN SEGMENT CENTRAL QUI TOURNE A VIDE
Tout ceci est dû à une enquête mal amenée. Pendant tout le milieu du film, Jean-Michel se débat avec des pistes erronées. Par exemple, toute l’enquête sur Gourvec est beaucoup trop facile et on voit bien que ça va être une fausse piste de plus. On perd donc du temps à faire semblant de croire que Jean-Michel a raison alors qu’on sait tous que c’est faux.

(un des problèmes du film fini, c'est l'absence de flash-backs illustrés. Il aurait fallu incarner les différentes fausses pistes à l'écran pour leur donner du poids, de la crédibilité. Il aurait même fallu montrer Henri Pick. Car en l'état, le mec existe tellement peu qu'il n'y a pas le MOINDRE moment où t'as un doute en mode "Ah ben oui c'est peut-être lui qui a écrit le livre en fait..." Idem avec les fausses pistes type Ludmila, etc. Tout ça, il fallait le montrer, l'incarner.)

LA RELATION JEAN-MICHEL / JOSEPHINE EST ARTIFICIELLE
Et cette enquête est alimentée artificiellement par la relation entre Jean-Michel et Joséphine, la fille de Pick. On ne comprend pas vraiment ce que ce duo fait ensemble. Il y a plus d’un moment où on sent que les scénaristes les associent pour faire avancer l’intrigue, mais ça sonne faux. Ainsi, après le cocktail humiliant chez Grasset, pourquoi ne claque-t-elle pas la porte définitivement ? Pourquoi accepte-t-elle que Jean-Michel rentre en Bretagne avec elle ? Cette histoire d’amour naît de nulle part, c’est dommage.

UN PARCOURS ARTIFICIEL POUR LE PERSONNAGE PRINCIPAL
Enfin, je parachèverai cette critique en notant l’artificialité du parcours de Jean-Michel. Sur le papier, ça fonctionne (il est humilié et doit prouver qu’il a eu raison de douter de Pick). Mais dans les faits, son manque profond paraît faux. Le personnage est amusant à suivre, mais c’est plus un pantin qu’un vrai être humain, même si je ne doute pas que Fabrice Luchini le rendra amusant. A la fin, la conclusion de son arc est trop légère, il n’y a pas de validation, d’aboutissement.

UNE CONCLUSION PRECIPITEE
La fin du film est ratée.

Fred déballe tout,

et on reste sur une fin ouverte un peu frustrante, doublée d’une conclusion soi-disant émotionnelle pour Jean-Michel mais qui sonne faux (il rentre en Bretagne retrouver Joséphine… mouais).

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

lol
Rémi Bezançon il est RIP, non ?

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CroqAnimement votre

RAS plus que RIP c'est pire.

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Pour les curieux qui veulent savoir comment c'était écrit, le scénario est disponible sur la Scénariothèque de Lecteurs Anonymes.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Lol

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Et on en parle dans notre prochain Bomcast.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

clap clap

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Didier Le Pêcheur et lui, même combat, je les confonds toujours. Quelle tristesse.

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)