Forum de FilmDeCulte

En plein cœur de l’été, Joseph, l’un des derniers bergers du littoral corse, voit son terrain convoité par le milieu pour un projet immobilier. Il refuse de céder.

J'avais envie d'entendre encore plus de mots où la voyelle finale n'est pas prononcée donc je suis allé voir un film corse.

Je n'avais pas vu le premier film de Farrucci mais je l'avais lu, polar urbain poisseux et interlope plutôt sympa. Ici on passe dans la chronique corse qui vire au survival/film de fugitif. J'ai adoré comment le film commençait sans ambages, dès la première scène, bim, Alexis Manenti (le mec redéfinit "taiseux") s'occupe de ses chèvres, un mec avec le smile vient en mode "Jôseeph... Je te prôpoose trois-cent-miiille pour ton terraiin". Lui il dit non et c'est le début des emmerdes. Zéro perte de temps.

Bon après le film semble presque faire machine arrière pour revenir présenter tous les personnages et c'est là qu'on voit que c'est symptomatique d'un problème plus général. D'un côté tu sens la volonté d'un film de cavale cash et sec, de l'autre on sent les besoins de "radiographier la société corse".
Et tout le long le film est tiraillé entre ça: Alexis Manenti qui fuit en mode fugitif le plus hapless du monde, et de l'autre sa cousine qui parle avec les gens et fait monter le buzz pour défendre celui que les réseaux ne tardent pas à appeler "le Mohican".

La Corse est pourtant un terrain de jeu exquis. Tu sens que la situation est volcanique, que les intérêts des voyous rejoignent ceux de l'état, et du coup on a un cocktail explosif. Le potentiel est génial, il y a plein de "Oui, mais..." qu'on pourrait opposer aux arguments des uns et des autres. Mais ça reste en surface et franchement cette histoire de buzz qui fédère la société est half-baked au possible (et le twitto "Sans peur", on en parle ? Zéro payoff là).
Le tout étant mélangé avec un survival pas très viscéral, on sort de la séance en se disant qu'il y avait de quoi faire mais que l'exécution a sans doute souffert d'un too many cooks pour satisfaire les commissions (Farrucci crédité en "Ecrit et réalisé par...", mais dans le générique de fin t'as 6 autres scénaristes qui font coucou).

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Genesis : Mohicans.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

L’actualité rejoint la fiction (ou la fiction était bien documentée):
A la suite de l’assassinat d’une étudiante ciblée par erreur par des criminels, les collectifs corses anti-mafia donnent de la voix.
https://www.radiofrance.fr/francecultur ... er-1548520

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Effectivement, il y a trop de many cooks dans le film, du coup c'est pas assez hapless et trop half baked