Forum de FilmDeCulte

Gaëlle est soudain libérée par Vincent, son ravisseur, après huit années d’enfermement, où chacun a été « tout » pour l’autre.
Cette liberté gagnée jour après jour contre Vincent, Gaëlle doit à nouveau se l’approprier dehors, face à ses parents et au monde qu’elle découvre.

Clairement inspirée de l'affaire Natasha Kampusch, le film se divise en deux parties qui s'alternent constamment dans le film, les moments de captivité et l'après, une fois qu'elle a été libéré comment elle réapprend à vivre.
L'approche de Videau est évidemment anti pathos au possible, anti psychologisante et se contente la plupart du temps d'être observateur de la situation. Situation assez paradoxale puisque très vite la relation entre l’agresseur et l'agressé devient presque une vie de couple banale, sauf les soirs où je reçoit des amis et qu'il faut que je t'attache à ton lit et te baillonne. C'est dans cette relation là que le film est le plus réussi. On finit par trouver Reda Katebv presque attachant car il veille au bien être de sa captive et prend soin d'elle comme d'un petit animal de compagnie en cage.

L'autre partie, celle où Gaëlle libérée, retrouve ses parents est plus ratée, superficielle avec notamment le personnage sans aucun intérêt de la psychanalyste jouée d'ailleurs par Hélène Fillières qui n'est autre que la propre mère d'Agathe Bonitzer (Gaëlle). Et le refus du pathos donne assez peu de crédibilité à la relation aux parents (big up à Noémie Lvovsky qui disparaît du film en plein milieu). On sent des petites choses intéressantes (la dernière scène est pas mal) dans l'aspect réadaptation à la vie sociale après 8 ans de captivité mais ce n'est finalement que peu exploité.

Il faut aussi dire que la direction d'acteurs est probablement l'aspect du film le plus faible. Agathe Bonitzer n'a pas certainement pas réussi à s'imposer en premier rôle grâce à ses qualités de comédienne. Elle joue assez mal, elle est très monolithique et son personnage est totalement antipathique. Reda Kateb qui est un acteur que j'aime bien pourtant n'est pas non plus très à l'aise dans ce rôle de bourreau gentil. La mise-en-scène très fonctionnelle n'est pas non plus très engageante. Heureusement l'excellent Florent Marchet nous gratifie d'une superbe BO, presque d'ailleurs trop puissante et ample pour ce petit film.

2/6

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CroqAnimement votre

Non c'est sa tante. Sa mère c'est sa soeur cinéaste Hélène.

Je pense pareil sinon. Encore une belle preuve de berlue berlinoise ou de chauvinisme éhonté des critiques français.

Je ne sais pas si je suis indulgent parce que j'ai vu peu de films français en salle ces deux dernières années, mais j'ai trouvé ça souvent très prenant et joliment exécuté... Surtout dans ses scènes de séquestration et de confrontation entre les deux personnages effectivement, mais il y a d'autres moments assez gracieux (celui où Vincent s'essaye au rapport social "normal" avec le collègue qu'il s'oblige finalement à congédier, par exemple). Le jeu d'Agathe Bonitzer est probablement un peu trop sophistiqué mais Reda Kateb est très impressionnant ici. Les parties sur l'après libération abusent parfois du défilé de participations, mais Videau a eu l'intelligence de vraiment bien découper ces segments avec les séquences "flash-back", donc même dans ces scènes avec Bonaffé et Lyovsky (moins avec Fillières), on retient surtout le meilleur, et l'ensemble fonctionne bien (heureusement, ce n'est pas très long). On ne s'apitoie sur personnes ici et les rapports victimes / bourreaux sortent des jeux de fascination sado-maso à miroir, pour plutôt mettre en abyme à travers le rapt ce qui relève d'éléments fonctionnels de la vie domestique et sociale, dans ce qu'elle a de plus familière et banale chez tout un chacun... Le film essaye de décrire plutôt que de démontrer, même s'il est finalement à la limite de l'écueil de la deuxième optique .

La musique de Marchet est superbe, et j'ai le sentiment d'ailleurs que c'est un film au-delà de ça assez musical dans sa construction. Vu le titre du premier film de Videau (Variété française) et le fait que celui-ci soit dédié à Jacno, c'est sans doute lié à un entourage influent ...

Curieux film que j'ai découvert principalement pour Reda Kateb, tellement atone qu'il en devient émouvant sur le tard, plus pour ses qualités d'interprétation que pour sa mise en scène extrêmement effacée. La musique est effectivement très belle.

3-4/6

Real que j’ai longtemps soupçonné d’etre Léo... La bonne époque...

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

C'est Florent Marchet qui fait aussi l'excellente bo de Going to Brazil.