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[Info modo : post en réponse à un premier message effacé]


Chez moi, la scène de la cuillère a éclipsé le reste du film. Mais aussi quelle belle scène.

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Pré Carré

Un de mes chocs cinématographiques télévisuel. J'étais jeune la première fois que je l'ai vu, je me demande même si ça n'était pas un mardi soir (ah les mardis soirs chez les grands-parents, on regarde ce qu'on veut) et je me souviens très bien avoir reçu ce film en pleine face.

Les visions suivantes alors que j'étais plus âgée n'ont en rien baisser en intensité.

Paf!

J'ai trouvé le film incroyable. Alors que, même si j'ai abordé la chose sans aucun cynisme et que je suis client à 100% du mélo vers l'infini et au-delà, l'histoire d'une gamine sourde muette et aveugle éduquée par une meuf qui vient de retrouver à moitié la vue, tu te demandes quand même comment ce pari-là va être tenu. Et le film a la faculté de bluffer du début à la fin. Ca m'a évoqué, pas seulement à cause de la présence d'Anne Bancroft, l'étrangeté en lévitation d'un Elephant Man, ce traitement qui installe une espèce de malaise, sa peinture de freak (et la gamine dans Miracle en Alabama est traitée comme telle), le thème de la communication, etc, et comme si les cauchemars à moitié aveugles de Bancroft s'échappaient d'un équivalent outre Atlantique du cirque de Merrick. Je ne sais pas si ça a pu servir pour une quelconque influence, mais l'un est au moins aussi grand que l'autre.

Penn ne met jamais un pied dans le mélo lacrymal, au contraire, Miracle en Alabama joue davantage la carte de l'inconfortable, et trouve ses moments les plus forts dans l'affrontement entre Bancroft et Patty Duke, comme cette longue scène de catch acharné autour de la table, qui devient presque une sorte de chorégraphie baroque, avec cette façon tout au long du film de s'appuyer sur le langage corporel. Anne Bancroft et Patty Duke (qui avait 16 ans lors du tournage!) sont fantastiques, la mise en scène tue, l'écriture tue.

Enorme découverte pour ma part.

6/6

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Doll, it's a heartbreaking affair

Rhah vous faites plaisir... Gros choc aussi pour moi avec ce film d'une force exceptionnelle. J'ai été sidéré par les actrices, l'écriture, tout ça.. Grosse grosse émotion à la fin aussi. J'ai très envie de le revoir.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Pif paf boum masterpiece.

6/6

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j'aime mieux L'enfant sauvage.
y a un côté un peu tape-à-l'oeil ici, un peu performance qui fait que je le trouve plus impersonnel que le Truffaut même si c'est sûrement ce qui se fait de mieux dans le genre machine à Oscars.

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L'ennui est le mal suprême, le péché originel, l'avant-goût du néant déja sur les lèvres et dans les tripes.

LOL

tu ne reconnais pas que le Truffaut apparaît plus personnel, plus singulier ?

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L'ennui est le mal suprême, le péché originel, l'avant-goût du néant déja sur les lèvres et dans les tripes.

Peut-être bien que oui, peut-être bien que non.

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C'est globalement très intéressant ce que tu dis pour différencier les deux films Jerzy. Humanisme sentimental vs mystique transcendante, ça me paraît très juste. N'ayant pas vu les films depuis plusieurs années et surtout soumis un exposé aussi clair et net, je ne peux qu'être d'accord sur cette nécessaire précision. Simplement, je ne vois pas en quoi cette approche, essentiellement américaine, de Penn serait parfaitement singulière et pas du tout hollywoodienne (note cependant que je n'ai rien contre l'hollywoodianité des choses bien au contraire). Mais en terme de style, j'ai du mal à y voir de l'avant-garde comme tu dis. Le lynchitude du Noir et blanc m'a échappé et quand bien même. De plus, je ne vois pas ce que le ton que tu décris a d'exceptionnel. Penn s'inscrit dans un mouvement de renouvellement général à Hollywood et d'autres cinéastes partagent son approche plus sèche de la réalité. Ca fait aussi un bail que je l'ai vu mais le superbe Prisonnier d'Alcatraz de Frankenheimer a un ton qui me semble correspondre à ta définition. Mais bon ça se trouve je dis une grosse connerie. La séquence de baston dans la cuisine est impressionnante mais dans mon souvenir, elle aurait pu être mise en scène par Fuller (quoique celui-ci aurait peut-être insisté sur le grotesque de la situation). Bref, tout ça pour dire, qu'alors que tu as bien montré comment Truffaut avait insufflé ses obsessions dans son film, je ne vois pas vraiment la personnalité d'Arthur Penn dans Miracle en Alabama. Après tout ton beau laïus, je reconnais volontiers que j'exagérais quand je parlais de "machine à Oscars" mais l'entreprise reste pour moi un film de prestige typique d'Hollywood (l'histoire d'Hellen Keller est quand même un sujet en or), certes traité avec un respect du matériau et une belle dignité qui en font un fort bon film. Maintenant, pour être pleinement convaincu par ton enthousiasme (ou pas), il faudrait que je revoie ce film.

P.S: la musique est de Vivaldi dans L'enfant sauvage

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L'ennui est le mal suprême, le péché originel, l'avant-goût du néant déja sur les lèvres et dans les tripes.

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ok, c'est de la thématique quoi.

la confusion est naturelle sinon, Delerue s'étant particulièrement illustré dans le pastiche baroque.

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L'ennui est le mal suprême, le péché originel, l'avant-goût du néant déja sur les lèvres et dans les tripes.

Très bon texte de Jerzy.