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Comme d'hab

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Bonus idéal :

http://vodpod.com/watch/2085402-rare-he ... ?pod=billc

Il y a plus de vingt ans j'avais vu LE PAYS DU SILENCE ET DE L'OBSCURITÉ de Herzog, documentaire sur les enfants sourds-aveugles, et ça m'avait limite traumatisé, une plongée effroyable dans l'autre inatteignable. J'étais donc curieux de découvrir cette adaptation d'histoire vraie, même si je craignais le film éprouvant.

Et les premières scènes le furent, indéniablement. Ce moment glaçant où la mère se rend compte que le bébé n'entend pas = effroi. Ces plans d'Helen gesticulant et avançant à tâtons à travers les champs = terreur de l'incompréhension.

L'arrivée du personnage d'Annie donne une accroche au film, une "lumière dans le noir", une esquisse, un espoir d'espoir. Ce qui m'a surpris c'est que je m'attendais à ce qu'Helen soit une enfant maltraitée, limite à l'orphelinat, et qu'Annie soit la gentille main tendue bienveillante. Au contraire, les parents d'Helen lui "passent tout" et Annie est en fait la mère fouettarde. Ca donne donc lieu à ces incroyables et fascinantes scènes d'éducation qui sont en fait des corps à corps dignes de la WWF, absolument captivants de bout en bout. Patty Duke est incroyable et son pas de deux avec Anne Bancroft est animal. On dirait du théâtre contemporain*, surtout que Penn laisse tourner, il ne contourne ou n'ellipse rien.
*: edit, j'ai appris entre temps que c'était adapté d'une pièce

Mais cette éducation à la dure trouve aussi une résonance bien plus quotidienne chez les parents d'enfants valides car le débat entre Captain Keller et Annie correspond en tous points à ce qu'on peut parfois entendre quand on élève un enfant. Etonnante similitude !

L'aspect frontal et cru du film est par contre malheureusement gâché par certaines fioritures, notamment les moments où Anne Bancroft parle toute seule à haute voix. Moyen fan aussi des moments plus légers, avec leur musique limite cartoon. Car le reste est sec et prenant. Et j'ai adoré que le film n'ait pour horizon que l'apprentissage de quelques mots, ça devient l'alpha et l'omega du film. Je m'attendais à ce qu'on bascule dans un dernier tiers où Helen s'épanouit mais non, il y a quelque chose de terminal et essentiel dans cette simple victoire de connaître un mot.

J'ai bien aimé aussi comment le film se conclue sur un sobre "The End" alors qu'aujourd'hui on aurait droit à des tartines d'image d'archives et de "Que sont-ils devenus ?"

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

J’aurais plutôt dit: cette ÉNORME victoire de PIGER ce qu’est “un mot”… Scène qui m’a profondément bouleversé.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"