Forum de FilmDeCulte

Je doute

Le Passé
La Grande Bellezza
Wajida
Omar
La Jauge del Oro
Ilo Ilo
Le roumain vainqueur à Berlin
Gloria
The Grandmasters
La Chasse

bref, une grosse concurrence

D'accord avec toi sur ce point, je suis sorti du film assez énervé (et plombé parce-que le film est bien fait et que tu ne peux pas t'empêcher d'être touché).



Mais après coup, la musique, les personnages, le jeu des acteurs, cette vie bohème, te reviennent et ce sont eux qui restent. J'ai complètement oublié les scènes les plus lourdes de mélo facile, qui allongent inutilement le film. En tout cas, il faut voir Alabama Monroe pour son originalité, sa force et sa musique.



2/6

Je souhaite de tout coeur que tu fasses honneur à ton pseudo

Attentions, (petits) spoilers sur la première demi-heure du film.
(C'est peut-être un peu exagéré de parler de spoilers, mais je suis de ceux qui ne lisent même pas les synopsis des films qu'ils vont voir, et peut-être ne suis-je pas seul).

Le principal souci que j'ai eu avec le film, et on peut difficilement le lui reprocher, c'est la vitesse à laquelle il m'a rendu ses héros antipathiques. Dans cette marginalité que dégueule leur look, leur mode de vie, la pose qu'ils adoptent dans un premier temps face à la maladie de leur enfant, et la bienveillance du film à l'égard de ces types qui passent leur temps à ne rien faire comme tout le monde et même que c'est pour ça que leur vie elle est belle. Forcément vu le temps qu'on passe à les voir NE PAS BOSSER
#michelsardou

C'est un reproche un peu injuste puisque le film se défait peu à peu de cette bienveillance, et se désinteresse vite de cette marginalité affichée, mais le mal était fait, tandis que ce volontarisme dans le glauque (regardez cet ENFANT a une LEUCEMIE il PERD MÊME SES CHEVEUX) officialise ma méfiance.
Du coup, ben, sans vouloir faire le malin, j'ai pris le premier tiers du film à l'envers, aux portes du feel-good-movie; chaque fois que le film affichait trop ostensiblement leur bonheur (tiens je suis tout nu avec des bottes; je suis un futur papa au chômage qu'importe ni une ni deux j'ai de quoi financer toute ma barraque; la-vie-est-si-douce-dans-une-caravane je veux mourir de manger du pain de mie avec toi), je m'impatientais de la prochaine scène à l'hôpital et ses méchants docteurs.

Puis le film se cale sur son montage, prévisible mais censé, s'attelant à décrire par mouvements plutôt que chronologiquement l'histoire d'un couple et d'un deuil, et s'il ne se fait plus qu'épisodiquement racoleur, je trouve qu'il illustre malgré lui à quel point cette mécanique narrative à la 21 grammes s'est vite dégonflée, et étouffe plus qu'elle n'émeut.

2/6

Oui oui, les chiffres finissent par s'additionner, mais ces faits sont tous exclus de la première demi-heure, celle qui m'a rendu le film insupportable. Ca ne suffit pas d'afficher des héros tellement différents et tellement meilleurs que moi (s'opposent les scènes à l'hosto, "en société", qui présentent un médecin presque indifférent et une vilaine infirmière sans tact, et leur quotidien merveilleux de ploucs désargentés)(tu me répondras qu'il est logique de décrire une intimité sans maladie sous un jour plus délicat qu'une hospitalisation, certes), il faut en plus que le film leur serve une soupe manifestement pas populaire : s'il sera finalement plus neutre, au bout de trente le bilan est le suivant : ils sont faits l'un pour l'autre, le sexe est génial, ils passent leur temps à glander dans leur caravane sans source de revenu et *magie* ELLE CHANTE COMME UNE DEESSE.

Et moi qui suis un type lambda, tendance médiocre, quand je vois ces types que je hais et à qui tout tombe tout cuit, je ne peux taire ce réflexe poujadiste : "C'est facile d'être formidable quand on a pas besoin de bosser! Moi aussi je serais formidable, si j'avais pas à me lever à six heures du mat! si j'avais pas une Volvo à rembourser! des gosses à nourrir! Parasites! Saltimbanques! Intermitents!

Et voilà, mon ulcère se réveille

Papadoc, le pseudo? Vraiment?

Enfin vu... Mélodrame XXXL sublimée par une partition bluegrass impeccable et deux acteurs magnifiques (surtout lui, totalement dément comme dans Gaspard va au mariage). Après je trouve que ça s'enfonce un peu dans le pathos après la première heure - et une scène qui m'a bien fait chialer sur mon canapé. La toute fin est très belle, je comprends le succès.
4/6