Forum de FilmDeCulte

Moi j'ai hésité. Puis je me suis rappelé Rencontre avec le dragon.

_________________

Oh punaise le flashback douloureux. J'ai cru mourir pendant cette séance. Titoff à cheval m'a achevée.

Y'a quand même une petite marge entre Titoff et Mads Mikkelsen.

_________________
N'écoutez pas Film Freak

C'est pas Titoff le pire.

C'est plutôt Sergi Lopez avec son accent qui crie "JÉ SOUIS RAOUUUUUUUUUUUL LE SANGLIEEEEEEER".

_________________

Si si, c'est vu et j'ai bien aimé, brut de décoffrage mais sans les chichis d'une certaine austérité, l'émotion point à la fin.


Il faut quand même se coltiner quelques faux raccords énormes, notamment à ce moment-là, dans le sens où la petite fille ne semble pas être dans le même espace que ses parents.

Je me souviens pas particulièrement des contre-jours, mais sinon des Pallières explique qu'il a tourné en lumière zénithale dans certaines scènes clé et c'est vrai que ça leur donne beaucoup de gueule.

_________________
- I wish that shotgun was my penis.
- If it were, you could call me Ernest Hemingway.

Bon après, sans avoir vu le film, je pense que des Pallières c'est plus costaud que Hélène Angel... Et si c'est Lopez qui te fait peur, il apparaît que 3 minutes.

Oh yeah !


Parce qu'ils pouvaient pas tourner les deux en même temps j'imagine (montage interdiiiiiiiit !). Mais pour le coup je trouve que ça apportait une petite étrangeté ce montage disjoint (ça donne au passage un petit côté somnambule, surtout qu'ils s'arrêtent pas pendant qu'elle parle), ce qui sauve un brin le truc.

Comment qu'il se la joue "normalement c'est interdit" ! Mais c'est vrai, ça marche très bien, notamment pendant la scène de l'enterrement : Kohlhass qui pleure devant, la petite le visage fermé dans l'ombre (du soleil zénithal) derrière. Un côté double-face, un même corps qui pleure et qui planifie sa vengeance à la fois, ça fait un joli effet narratif - du genre dont le film manque un peu, à mon goût.

Alors, j'en sors. J'ai globalement bien aimé. Mais je regrette quelques points la petite, la princesse et le baron sont mal castés, ils font plus freaks chelous que vrais persos (bien que je salue l'originalité de caster Stéphane Bern pour le rôle de la princesse...). L'inutile et le ridicule du perso de Sergi Lopez. Vu l'épaisseur et l'utilité du perso, l'incarner par quelqu'un de reconnaissable et identifié est inutile et dommageable même (sans parler du reste).

Il manque un souffle et un peu de corps à ce film pour lui donenr une autre dimension. Là c'est une suite de scène parfois puissantes parfois lentes (trop qqfois) mais ça manque de liant et d'enjeu pendant longtemps. Alors que, comme le dit Tom, paradoxalement, il y a beaucoup de trous dans l'histoire.

L'ambiance, les lumières, les décors, Mads sont très très bien.

Ah j'adore la princesse et le baron, ils ont tous les deux quelque chose d'assez malsain, comme des enfants un peu déviants (la princesse c'est une des filles du Ruban Blanc, d'ailleurs, je viens de découvrir ça - DE LÀ À DIRE QU'ELLE A UNE TÊTE DE NAZIE...)

Justement, c'est leur air pas normal qui me fait sortir du truc un peu. Ils font personnages de théâtre (comme la petite, surtout avec ses premières répliques !) et me sortent un peu du film et son contexte.

Bon, amateurs de rigolade, ou d'effusions passionnées, passez votre chemin.
Ce film dégage une froideur inouïe. La rigidité du personnage principal, droit dans ses bottes de plomb, est enrichie par tout ce qui était disponible : la musique (austère mais très bonne, bien médiévale), les paysages (secs et rocheux, avec des cadrages sans ciel pour bien plomber l'ambiance), la lumière (zénithale ou contre-jour, je ne sais pas, mais foutrement écrasante), le vent (qui balaie tout sauf le héros, vissé sur son sens du droit). D'ailleurs j'ai été surpris d'apprendre ci-dessus que le tournage ait été si court, je me disais en regardant le film qu'ils avaient dû attendre des jours et des jours pour obtenir des journées systématiquement si venteuses!
Tout cela peut paraître caricatural, mais c'est très réussi. Peut-être aussi à cause du casting, de qualité : Mikkelsen évidemment, un peu monolithique au début, mais qui montre sa subtilité notamment dans une dernière scène terrible; Ganz mon préféré, qui apporte une humanité inimitable aux films où il s'invite; Lavant aussi, qui réussit à faire planer la peur de Dieu de façon crédible. Sergi Lopez ne m'a pas gêné, au contraire du valet César, avec sa voix fluette et mal assurée (après vérification : il s'agit de l'interprète principal du tambour, excellent film et excellent acteur dans ce film-là).
Cette histoire d'une injustice qui engendre l'obsession de la réparation, jusqu'au fanatisme, est assez bien gérée. On prend d'abord parti sans réserves pour cet honnête paysan floué par un baronnet dégénéré, puis le malaise s'installe petit à petit, jusqu'à ces deux engueulades que subit Michael Kohlhaas: celle de Dieu (via l'abbé Lavant), et celle du pouvoir (via Stéphane Bern en fille, donc). Et je suis peut-être lent d'esprit, mais c'est seulement là que j'ai pleinement réalisé que la cause de Kohlhaas avait cessé d'être noble. J'ai subi moi aussi ces remontrances, j'étais complice, et je trouve que réusir à infliger ça au public, c'est très fort. Le reste du temps malheureusement, l'identification est difficile avec un personnage aussi rocheux.
La scène de , et d'une manière générale les scènes de violence du film, sont filmées d'une étrange façon: probablement pour éviter le complaisant étalement de sang et de viscères, on voit les tirs d'arbalète, les coups portés, mais rarement le résultat, ou alors avec un délai. Ca donne une certaine bizarrerie à l'action, et renforce le sentiment d'insatisfaction du vengeur à la mèche au vent.
Un autre élément étrange, difficile à mettre au débit ou au crédit du réal, est cette ellipse qui saute toute la phase de recrutement de dizaines de guerriers-paysans. Soudain ils sont cent, alors que l'instant d'avant ils étaient 5. Probablement que le baron décadent a fait d'autres mécontents. Ca ne m'a pas gêné, d'autant plus que ce genre de scène a été vu mille fois, sans grande surprise: Hollywood nous aurait fait une de ces scènes musicales de remplissage à la Pretty Woman, merci mais non.
Effectivement ce film n'est pas parfait, et par son refus de l'épique, de la glorification de la violence, il nous frustre et laisse un sentiment d'inachevé, par ailleurs utile à la compréhension du héros. Mais la virtuosité avec laquelle la raideur, le sens de justice, la détermination du héros sont montrés est telle que ce Michael vaut le coup d'oeil, ne serait-ce que pour la radicalité des choix de des Pallières.

_________________
-I failed.
-Good. Now go fail again.

J'ai oublié de parler d'un autre défaut du film : la longueur excessive de certaines scènes. Pourtant je suis très friand de cinéma qui étire les scènes pour faire comprendre ou ressentir quelque chose, mais là je trouvais presque systématiquement que la durée des plans était trop longue. Ce n'était pas l'avis de tout le monde autour de moi cependant, notamment Slackette.

_________________
-I failed.
-Good. Now go fail again.

Si ça se trouve, le montage de scènes d'action est juste raté, pas volontairement original ou étrange!

_________________
-I failed.
-Good. Now go fail again.