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MessagePosté: 18 Sep 2016, 14:21 
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Successful superfucker
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Quatre moments de la vie de quatre personnages féminins. Une petite fille de la campagne, prise dans une tragique partie de cache-cache. Une adolescente ballotée de fugue en fugue, d'homme en homme, puisque tout vaut mieux que le triste foyer familial. Une jeune fille qui monte à Paris et frôle la catastrophe. La femme accomplie enfin, qui se croyait à l'abri de son passé. Peu à peu, ces figures forment une seule et même héroïne.

Bon j'avais des scrupules à en parler mais vu que le pitch indique clairement l'objet du film, allons-y gaiement, l'idée du nouveau Des Pallières est à la fois désorientante dans le bon sens du terme puis déceptive. Gamine marquée par un traumatisme, adolescente fugueuse et brutalisée (Solène Rigot), jeune adulte à la dérive (Adèle Exarchopoulos) puis trentenaire respectable rattrapée par ses magouilles de jeunesse (Adèle Haenel, une nouvelle fois superlative), ce récit choral ne suivrait qu'un seul et même personnage, sans effort particulier pour donner une cohérence logique à sa trajectoire ou son vieillissement, jusqu'à la faire interpréter dans une volonté prosopagnosique clairement délibérée par quatre actrices différentes. Personne ne peut ainsi croire qu'Adèle Exarchopoulos puisse se transformer en quelques années en Adèle Haenel, alors que pourtant le personnage de Gemma Arterton vient faire le lien entre les deux. Du coup, le film trouble beaucoup dans ses deux tiers par une structure diffractée virtuose qui donne l'impression d'un film choral, avec une alternance qui évite les contingences du flashback. Duvauchelle passe ainsi du père aimant pour sa gamine à un monstre de brutalité pour l'adolescente, sans caractériser outre mesure le fait que sa femme ait disparue du paysage. Des identités comme autant de visages de poupées russes, sans doute le film le plus accessible de son auteur et porté par un gros casting uniformément investi, mais une fois qu'on a saisi que cette personne est bien la même, virevoltant entre ses relations avec son père, ses différents sugardaddies et ses fantômes, on perd une grande part de l'intérêt du film et les sous-intrigues deviennent malheureusement accessoires.
3-4/6


Dernière édition par DPSR le 22 Sep 2016, 14:06, édité 1 fois.

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MessagePosté: 19 Sep 2016, 13:06 
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Du coup, la photo avec Exarchopoulos et Arterton est bien dans le film?


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MessagePosté: 19 Sep 2016, 13:50 
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Successful superfucker
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Prout Man a écrit:
Du coup, la photo avec Exarchopoulos et Arterton est bien dans le film?


Yep. Elles couchent même ensemble.


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MessagePosté: 19 Sep 2016, 14:34 
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De la branlette, quoi.

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MessagePosté: 19 Sep 2016, 16:13 
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Arnotte a écrit:
De la branlette, quoi.

http://www.dailymotion.com/video/x4t09v ... shortfilms


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MessagePosté: 19 Sep 2016, 19:53 
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Successful superfucker
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Arnotte a écrit:
De la branlette, quoi.


Parle pour toi.


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MessagePosté: 31 Mar 2017, 16:45 
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Le film m'a pas mal étonné, je m'attendais pas à ça en fait de la part de des Pallières. Je m'attendais à quelque chose de plus conceptuel, de plus obscur et finalement le film est d'une limpidité quasi totale. Il faut en réalité évacuer rapidement ce qui est le high concept du film., faire jouer le même personnage par des actrices différentes. L'évacuer parce qu'il n'a finalement qu'une incidence assez limitée sur l'appréhension du film et au final ça n'a rien de bunuelien (cf Cet obscur objet du désir). En réalité ça marche uniquement pour les périodes Haenel/Exarchopoulos car pour les autres c'est simplement des actrices plus jeunes. Ceci étant dit il n'est pas totalement stérile ce concept bien au contraire. Il affirme assez radicalement comment le personnage est ce qu'il est à l'instant T de sa vie. A ce moment précis du récit de sa vie, Carine a le visage d'Adèle Exarchopoulos et à cet autre celui d'Adèle Haenel. Ici elle est une jeune adulte un peu paumée qui cherche sa place et là une institutrice qui veut un enfant. C'est aussi là que le choix de cette construction à l'envers est pertinente. Car c'est bien sur le moment présent qu'est construit le personnage et non sur la somme de ses expériences (que l'on découvre petit à petit). C'est un peu comme si Moonlight (dont le film est finalement assez proche par ses instantanées de vies) était construit à l'envers (je me demande d'ailleurs si ça n'en ferait pas un film plus intéressant). C'est aussi assez beau que cela s'incarne à un autre personnage de l'histoire, de manière beaucoup plus délicate, le père. Vu comme une brute dans un premier temps et un presque un papa poule dans un second

Parce que ce que dessine le film avec patience (j'ai eu un peu de mal à rentrer dedans, j'ai eu peur de pas aimer pendant la première demie-heure) c'est un portrait de femme brisée, d'une femme née sous une mauvaise étoile et qui tente de survivre comme elle peut. C'est surtout pregnant dans sa relation conflictuelle avec les hommes, avec le sexe (on n'est parfois pas loin de Nymphomaniac). La partie Exarchopoulos et Rigot nous dépeignant une femme victime de dépendance affective, ce qui s'exprime par une maladreses permanente à l'endroit des hommes qui, eux, évidemment en profite et les abuse. Tout le film semble être d'ailleurs une lutte pour exister à travers toutes ces relations toxiques (même si des Pallières refuse la misandrie totale et dépeint aussi des hommes attentionnés ou des femmes manipulatrices. Et donc le portrait se dessine ainsi par petites touches jusqu'à la magnifique partie de l'enfance espèce de récit d'insouciance souillée assez glaçant.

Et si j'ai été surpris c'est parce que j'ai le sentiment que des Pallières est passé soudainement d'un cinéma de la mise en scène très cérébral à un cinéma du scénario beaucoup plus sensible. Et si le film n'est pas exempt de défauts ou qu'il lui manque finalement presque un souffle romanesque (j'ai aussi pensé à Suzanne de Quillévéré), j'ai été ému par cette trajectoire cabossée et sensible (la fin est très belle) et par ces quatre actrices magnifiques comme autant de facette d'un personnage qui tente de se construire.

4.5/6

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MessagePosté: 31 Mar 2017, 20:47 
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Faut qu'on m'explique pourquoi le film s'appelle "Orpheline" alors qu'il y a le père joué par Duvauchelle. J'ai d'ailleurs cru que c'était son grand frère.


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MessagePosté: 31 Mar 2017, 23:46 
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Oui Kanganski dit dans Les Inrocks que la fin explique le titre mais je vois pas trop.
Certes elle "abandonne" sa fille mais ça n'en fait pas une orpheline pour autant.

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MessagePosté: 01 Avr 2017, 09:00 
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L'affiche est atroce. Photoshop disaster. J'avais pas reconnu Solène Rigot..

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MessagePosté: 11 Avr 2017, 21:28 
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Robot in Disguise
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Comme dit Art Core, rien de bunuelien au final tant le projet est finalement tout simple et la différence de ressemblance même pas si frappante que ça (certes, aucune des filles n'est un sosie l'une de l'autre, mais on n'est pas non plus dans I'M NOT THERE, quoi... Y a même un plan de Solène Rigot en profil contre-jour où on dirait comme deux gouttes d'eau Haenel). Le hic, c'est que le film est peut-être au final un peu trop simple et presque "linéaire" malgré sa structure éclatée (ça aurait pu s'appeler "Trois souvenirs de sa jeunesse"...). Le changement d'actrice est stimulant, mais au final je ne me suis pas passionné plus que ça par l'histoire... C'est un film assez dense, mais pas captivant.

En tout cas j'aurais pas été contre le découvrir sans connaître le concept, peut-être que ça aurait été plus excitant.

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