Forum de FilmDeCulte

Simon, réalisateur aguerri, débute le tournage d’un film racontant le combat d’ouvriers pour sauver leur usine. Mais entre les magouilles de son producteur, des acteurs incontrôlables et des techniciens à cran, il est vite dépassé par les événements.

Adepte repenti du méta, je garde néanmoins une affection pour le sous-genre du "film sur le cinéma". Et bien que s'inscrivant dans une petite lignée glorieuse qui inclut LA NUIT AMERICAINE et LIVING IN OBLIVION, le nouveau Cédric Kahn (non perte de temps après ...GOLDMAN d'ailleurs) réussit à se démarquer en montrant un tournage purement français et anti-sex au possible. On est bien loin des studios de la Victorine avec la "vedette américaine" du Truffaut, et on n'est pas non plus dans le bric et le broc indé croqué avec malice par DiCillo.

Ici c'est paysage du nord, territoire en déshérence, tout le monde porte des blousons noirs, c'est très clairement le tournage d'un "film du milieu" français classique tiraillé entre réalisme "honnête" et embelissement de la réalité pour donner de l'espoir au public, bref c'est la vraie vie quoi. Et c'est parfaitement montré, on croit globalement à ce tournage. Y a plein de mini-interactions parfois en bord de cadre ou en fond sonore qui puent la vérité.

Podalydès en réal en fait un peu des caisses mais Jonathan Cohen est parfait en acteur star qui distribue sa générosité et son sourire à tout le monde tout en étant parfaitement rongé par égo.

Après... je vois pas très bien ce que le film a à nous raconter de très intéressant. Il y a globalement UNE idée qui parcourt tout le film c'est la parallèle parfois légitime, parfois totalement aux fraises, entre les vrais ouvriers et les ouvriers du cinéma. Par sa faiblesse d'écriture, le film entretient presque par accident un flou où on ne sait pas trop ce que Kahn veut dire et où, si on est gentils comme moi, on peut prêter au film une finesse qu'il n'a pas; quoi qu'il en soit ça montre comment les gens qui font du ciné sont des travailleurs et en même temps des gens qui font ça par passion ; des gens qui galèrent et en même temps qui touchent 1200€/semaine ; comment un réal fait bosser tout ce petit monde pour des cacahuètes afin de concrétiser sa petite vision perso et en même temps est un phare dans la nuit contre les méchants studios qui veulent des happy end. En tous cas le parallèle est appuyé, et appuyé, et appuyé, ce qui donne des séquences de film dans le film sympa vite fait mais usantes à la longue (par contre très bien jouées, c'est un bon ce Kahn).

Pour le reste on a droit à un vague fil rouge "Podalydès va-t-il céder aux exigences du (jamais nommé) studio ?" mais ça ne réussit pas à tenir tout le film. Et puis on a une intrigue B sans sel sur le réal du making-of et une des comédiennes qu'on regarde gentiment passer, et puis pour un film collégial sur un groupe de gens au travail, bah y a quasiment personne dans l'équipe qui n'a d'existence propre et c'est dommage.

Bref, j'ai pas pris du déplaisir à regarder le film car j'adore toujours quand le ciné se regarde le nombril, mais c'est je peux pas dire que ce soit un bon film, loin s'en faut.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

En effet on est très loin de ses deux précédents films, que j’avais adorés. On y retrouve ce ton, cette photographie, ce sens de l’ellipse et du montage hérités de Pialat (Yann Dedet au montage, dont Kahn a d’ailleurs été l’assistant en 87) mais le film reste une petite récréation. Je plains les spectateurs qui y vont sur la promesse d’une comédie.

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Anthony Sitruk - Bien sûr, nous eûmes des orages
(168 pages, 14.00€)
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Oui, public du vendredi soir (avec pop-corn…), évidemment pas un seul rire.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Au contraire, je trouve que c'est un bon film, pas plus, pas moins). Solide dans la narration, rythmé dans la mise en scène, avec de bons acteurs (même Jonathan Cohen, si, si) et un propos plutôt pertinent sur le monde du cinéma.

La preuve : même les trucs un peu ratés (l'idylle entre le réalisateur du making of et la comédienne ou les déboires familiaux du metteur en scène) ne nuisent pas à la cohérence de l'ensemble.

C'est quand même un peu gênant que le film finisse au contraire du film dans le film. Comme si Kahn voulait). Ainsi l'aspect meta n'est pas vraiment à son avantage, Kahn se tire un peu une balle dans le pied.

J'avais bien aimé Le Procès Goldman mais le classicisme consensuel qui y était déjà servait bien une histoire qui n'avait pas besoin d'un grand plasticien pour décanter. Ici, c'est plus problématique. Ca ne décolle jamais même dans les rares instants plus débridés niveau mise en scène.

C'est quand même un peu gênant que la critique commence avec un spoiler...

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UBERLINKS toujours dispo sur OCS et MyCanal!

LOL

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Netflix les gars, Netflix.

oups corrigé