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MessagePosté: 01 Juin 2020, 15:57 
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Cosmo a écrit:
Fenêtre sur cours
I confess est pas mal, si je me souviens bien
Les amants du Capricorn, mon préféré (à voir après La Corde)
Regarde la première version de L'homme qui en savait trop, c'est assez intéressant de comparer les deux
Frenzy est assez fort aussi

Mais pour toi qui aime (et fait) le cinéma, je te dirais bien que tout est intéressant. Même Lifeboat, que j'ai découvert récemment et pas aimé du tout.

Tu me connais, quand je fais une rétro, j'aime tout voir et dans l'ordre mais le frérot a fait 56 longs (pas une façon de parler)...

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MessagePosté: 01 Juin 2020, 18:06 
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Vaut mieux l'avoir en journal
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Ce sera plus simple quand on attaquera la filmo Milos Forman ! :)

Sinon oui je me doute bien. Mais disons que dans le tas, même si tu tombes sur un ratage (ou un truc qui te passe à côté), t’en tireras quelque chose. Du coup c’est difficile de sortir des titres à voir, en dehors de ceux déjà vus. Genre Spellbound je trouve pas ça top, mais il y a les scènes de rêves conçues par Dali.

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)


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MessagePosté: 01 Juin 2020, 18:54 
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Film Freak a écrit:
Vous me conseilleriez lesquels?


Shadow of a doubt. Et un génialissime épisode de sa série : Bang ! You're dead. Sipan s'en est jamais remis.

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N'écoutez pas Film Freak


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MessagePosté: 01 Juin 2020, 20:01 
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Cosmo a écrit:
Ce sera plus simple quand on attaquera la filmo Milos Forman ! :)

Sinon oui je me doute bien. Mais disons que dans le tas, même si tu tombes sur un ratage (ou un truc qui te passe à côté), t’en tireras quelque chose. Du coup c’est difficile de sortir des titres à voir, en dehors de ceux déjà vus. Genre Spellbound je trouve pas ça top, mais il y a les scènes de rêves conçues par Dali.

Je l'avais maté principalement pour ça et j'avais été grave déçu.

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MessagePosté: 01 Juin 2020, 20:11 
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Tetsuo a écrit:
Film Freak a écrit:
Vous me conseilleriez lesquels?


Shadow of a doubt.

C'est aussi celui que j'aurai spontanément conseillé en voyant ta liste de préférences (en tout cas en suivant ton appréciation des Enchaînés). Et Fenêtre sur cour, bien sûr.

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VADE RETRO - Une histoire du cinéma d'horreur


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MessagePosté: 01 Juin 2020, 20:13 
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J'aime bien aussi la Maison du Docteur Edwardes qui forme aussi une sorte de dyptique (Bergman oblige, et le personnage de Gregory Peck qui ressemble à celui de Grant, érotisé dans l'exacte mesure où il est particulièrement empoté) avec Notorious. Un peu foutraque mais drôle (elle joue le rôle d'une psy qui a elle-même un truc à liquider). Passage psyché assez osé et atypique du point de vue de la construction d'un film, auquel Dali a participé. Cela peut parler à quelqu'un intéressé par Cronenberg* et de Palma (une partie du cinéma de Von Trier ou même The Long Goodbye d'Altman vient de ce genre de film,
avec l'asile marron et ses psys pourris
). La situation est, au bout de dix minutes, complètement invraisemblable et même subversive (un malade, paranoïaque de surcroît, que l'on contraint à être chef d'un HP, sans qu'on ne remarque l'os, on verrait plutôt cela chez Chaplin, Lubitsch ou les Marx que dans un thriller)..

De mon côté je cherche à voir le Faux Coupable sur lequel Godard a écrit un article anthologique (je l'ai, mais sur un torrent, ce qui me rebute un peu, impression de pas vraiment voir le film).

* L'histoire a plus d'un point commun avec History of Violence.

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MessagePosté: 01 Juin 2020, 22:28 
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Film Freak a écrit:
Putain c'était le prochain sur ma liste.

De Fredo, j'ai vu :
Une femme disparaît (1938)
La Maison du docteur Edwardes (1945)
Les Enchaînés (1946)
La Corde (1948)
L'Inconnu du Nord-Express (1951)
L'Homme qui en savait trop (1956)
Sueurs froides (1958)
La Mort aux trousses (1959)
Psychose (1960)
Les Oiseaux (1963)
Pas de printemps pour Marnie (1964)

Ceux que je préfère sont Les Enchaînés, L'Inconnu du Nord-Express et La Mort aux trousses (Pyschose et Marnie pas loin).
Je garde un bon souvenir d'Une femme disparaît et La Corde mais je les ai vu ado.
Ceux que j'aime le moins : Vertigo et L'Homme qui en savait trop peu.
Vous me conseilleriez lesquels?


The Lodger
The Man Who Knew Too Much (1934)
Rebecca
Foreign Correspondent
Saboteur
Rear Window

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There is no such thing in life as normal


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MessagePosté: 01 Juin 2020, 22:35 
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Cimer les khoyas.

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MessagePosté: 02 Juin 2020, 02:17 
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Putain, sérieux mec
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Film Freak a écrit:
Putain c'était le prochain sur ma liste.

De Fredo, j'ai vu :
Une femme disparaît (1938)
La Maison du docteur Edwardes (1945)
Les Enchaînés (1946)
La Corde (1948)
L'Inconnu du Nord-Express (1951)
L'Homme qui en savait trop (1956)
Sueurs froides (1958)
La Mort aux trousses (1959)
Psychose (1960)
Les Oiseaux (1963)
Pas de printemps pour Marnie (1964)

Ceux que je préfère sont Les Enchaînés, L'Inconnu du Nord-Express et La Mort aux trousses (Pyschose et Marnie pas loin).
Je garde un bon souvenir d'Une femme disparaît et La Corde mais je les ai vu ado.
Ceux que j'aime le moins : Vertigo et L'Homme qui en savait trop peu.
Vous me conseilleriez lesquels?


J'allais dire Marnie et Frenzy.

Je pense que c'est ceux qui te parleront le plus. Frenzy j'ai mis plusieurs visions à l'aimer vraiment car je l'avais vu assez jeune et pas apprécié à sa juste valeur le trip expérimental du truc.

Sinon, Sabotage et les 39 Marches, c'est assez fou, et ça peut grave te parler.

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MessagePosté: 02 Juin 2020, 09:05 
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Déjà vu Marnie.

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MessagePosté: 07 Sep 2023, 09:23 
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mdr j'avais oublié cette conversation et ce topic.

Le film m'a un peu fait l'effet d'une petite bulle d'air frais, d'un petit week-end au soleil, pour le meilleur et pour le pire.

J'ai été charmé dès le départ, alors même que l'intrigue à proprement parler (la quête concrète du voleur par Robie) démarre un peu tard (genre au bout de 25 minutes), parce que Cary Grant, parce que le décor, parce que son personnage a cette backstory intéressante de voleur qui assume être un jouisseur, aspirer à un standing, sans scrupules ni excuses, mais qui s'est découvert un désir de rédemption durant la guerre, devenant résistant. L'écriture n'en fait jamais trop pour le caractériser et l'acteur porte le tout avec une classe et une légèreté communicative.

Et encore une fois, le décor aide. Rien que dans cette micro-course-poursuite avec les flics au début, durant laquelle Hitchcock prend plaisir à filmer en hélico la route longeant cette magnifique ville à flanc de montagne, l'aspect carte postale fonctionne à donf.
On entend souvent que "Le MeiLlEuR jAmEs BoNd C'eSt La MoRt aUx TrOuSsEs" mais j'ai davantage pensé à l'agent secret face à ce film-ci, à ce protagoniste-là, à sa recherche active de sa cible, à sa séduction des personnages féminins (ou même pas, vu comme elles se jettent à ses pieds). D'ailleurs, c'est une des choses qui me laissaient croire quelque chose sur l'issue de l'histoire et sur lequel je me suis complètement fourvoyé.

J'étais persuadé, juste en voyant les têtes d'affiches et le pitch, que le voleur imitant Robie ne serait autre que Frances (Grace Kelly) elle-même, en me disant que le twist de 1955 était complètement éventé aujourd'hui, que c'était évident. Et d'ailleurs, quand elle l'embrasse gratuitement après qu'il l'a ignoré toute la soirée au casino, je me disais que c'était une tactique. Que nenni!

Par conséquent, j'ai été surpris par la révélation de l'identité du voleur, qui garde toutefois le contrepied "le voleur est une femme!" probablement inattendu à l'époque.

Toutefois, si le film n'est jamais déplaisant et m'a donc un tantinet surpris, je trouve qu'il lui manque une mécanique un poil plus retorse et surtout un morceau de bravoure du "maître du suspense" comme même ses films les plus faibles possèdent. Les fuites et échauffourées sur les toits, c'est mignon, mais c'est pas la folaï non plus. Tu sens que c'est un film un peu récréatif.

Mais y a quand même de superbes scènes, comme cette séduction nocturne avec les feux d'artifice en fond, avec ses métaphores à peine voilée (Grant mate le buste de Kelly qui parle de ses bijoux : "tu veux les toucher? les tenir?").

Et sinon, il a pris Grace Kelly que pour lui faire jouer des meufs qui veulent juste se marier avec le héros ou...?

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MessagePosté: 07 Sep 2023, 09:49 
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Film Freak a écrit:

Et sinon, il a pris Grace Kelly que pour lui faire jouer des meufs qui veulent juste se marier avec le héros ou...?

Dans Le Crime était presque parfait, le mariage tourne en eau de boudin. :mrgreen:


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MessagePosté: 07 Sep 2023, 15:18 
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Pour les mariages, c'est un trope ou un topos chez Hitchcock qui n'est pas particulier à Grace Kelly, dans ses deux films avec Ingrid Bergman celle-ci a la même disposition.

Et comme Godard le formule bien, the Wrong Man est finalement une tragédie féminine de l'amour sacrificiel dans un couple marié et un peu usé (avec un happy end in extremis)- un petit peu machiste car seul l'homme est confronté directement à l'autre tragique qui vient des institutions et d'une forme d'arbitraire politiquen, que la femme endosse volontairement, par choxi et masochisme, comme pour le dédomager (il s'est mis dans la merde pour soulager un problème de dents de sagesse).

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Dernière édition par Vieux-Gontrand le 07 Sep 2023, 15:26, édité 2 fois.

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MessagePosté: 07 Sep 2023, 15:23 
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Et dans Qui a tué Harry, c'est pareil entre Shirley MacLaine et John Forsythe au fond :shock:

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MessagePosté: 26 Jan 2025, 17:37 
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Début de ma rétro du grand Hitch avec pour horizon de tout me refaire cette année. Pile pour... euh... les ... euh... les 45 ans de sa mort ?

Rétro de gros vendu avec comme mot d’ordre ce mantra très connu du sieur himself dans l’indispensable conversation avec Truffaut :

"Je ne filme jamais une tranche de vie car, cela, les gens peuvent très bien le trouver chez eux, ou dans la rue, ou même devant la porte du cinéma. Ils n'ont pas besoin de payer pour voir une tranche de vie.
Par ailleurs, j'écarte également les produits de pure fantaisie, car il est important que le public puisse se reconnaître dans les personnages.
Tourner des films, pour moi, cela veut dire d'abord, et avant tout, raconter une histoire. Cette histoire peut être invraisemblable, mais elle ne doit jamais être banale. Il est préférable qu'elle soit dramatique et humaine.
Le drame, c'est une vie dont on a éliminé les moments ennuyeux.
Ensuite, la technique entre en jeu et, là, je suis ennemi de la virtuosité.
Il faut ajouter la technique à l'action. Il ne s'agit pas de placer sa caméra dans un angle qui provoquera l'enthousiasme du chef opérateur. La seule question que je me pose est de savoir si l'installation de la caméra à tel ou tel endroit donnera à la scène sa force maximale.
La beauté des images, la beauté des mouvements, le rythme, les effets, tout doit être soumis et sacrifié à l'action."

Ça a l’air simple dit comme ça, mais en fait, comme toujours avec (Sir) Alfred, c’est plus compliqué.

C'est parti donc pour To Catch a Thief :

"Why did I take up stealing? To live better, to own things I couldn't afford, to acquire this good taste that you now enjoy and which I should be very reluctant to give up."

Bien que La Main au collet parle d’un cambrioleur, le film n’éprouve aucun intérêt à dépeindre ce qui fait habituellement le charme du caper movie : à savoir la mécanique d’un casse soigneusement planifié et plus ou moins bien exécuté. D’autres réalisateurs ont amplement évoqué les rapports entre le « coup » et la réalisation d’un film, mais cet aspect semble de façon paradoxale totalement désintéresser LE metteur en scène qui n’a eu de cesse de dévoiler l’envers du décor et de jouer avec la place du spectateur.

Pourtant, La Main au collet s’insère complètement dans l’œuvre d’Hitchcock en maniant plusieurs motifs, notamment l’inversion morale (le voleur de renom est en réalité innocent) et la haine des autorités (les flics sont totalement anonymisés et constamment dépeints en prédateurs : plusieurs jolis mouvements verticaux en amorce du climax les montrent ainsi enserrer le couple de suspects en pleine valse).

L’intérêt du film est principalement pictural : dès le générique, on aperçoit une vitrine vantant les mérites de la côte d’Azur. « If you love life, you’ll love France ». Le plaisir promis par l’affiche est doublée ensuite par le nom de Grace Kelly, Francie. D’ailleurs, dès sa première apparition, la magnifique Grace est saisie sur la plage comme sur une carte postale idyllique. Ces tableaux vont parsemer le film, tant le format utilisé de la Vistavision permet au spectateur de profiter à la fois du décor (les scènes sur les routes en hauteur surplombant à la fois la ville et la plage) que de la vue (comptez le nombre de personnes qui se retournent sur le passage de Grace Kelly en un seul plan… et comptez-vous par-dessus le marché).

Mais Hitchcock - qui assumait totalement la légèreté du propos – emprunte aussi à l’animation (notamment dans la première partie) : la Némésis de Cary Grant a une mèche blanche comme un skons façon Pépé le putois, les membres de ce même Cary Grant semblent élastiques quand on tente de l’arrêter en saisissant ses manches et qu’il se réfugie derrière un arbre, et des feux d’artifice se déclenchent quand la romance devient explosive. Qui plus est, le nom du bateau sur lequel monte Grant avec la fille de son rival de la résistance s’appelle le « Maquis Mouse ».
Le personnage de Robie lui-même semble proche du cartoon. Son nom renvoie à sa profession (Robie/Robber) et Hitch prend soin de jouer sur la grande taille et le physique encore athlétique de l’ancien acrobate qui semble monter sur ressort. Enfin, le nom d’emprunt de Robie lorsqu’il se planque est Burns comme le Walter Burns de La Dame du Vendredi du spécialiste des héros d’action, Howard Hawks. Real recognize real.

Comme chez ce dernier la montée en sauce de l’idylle passe par les dialogues à sous-entendus et par l’intégration du personnage féminin dans l’action. On peut apprécier ainsi Grace Kelly piloter avec habileté sa voiture de sport avant d’encadrer Robie dans le plan par ses mains fermes sur le volant d’un côté et son joli minois de l’autre.
Tout comme cette balade se déroule au bord d’un précipice, les mésaventures de Robie menacent à tout moment de tout lui faire perdre… tout ce qu’il a malhonnêtement gagné. Et le film est intéressant pour la description finalement assez vacharde d’un groupe de résistants rancuniers. Plus que le sous-texte libidineux aisément déchiffrable entre Robie et Francie, il y a, entre le cambrioleur et ses anciens complices, un passif plus nébuleux. Pourquoi cette inimité assez visible entre anciens camarades de combat ? Est-ce seulement parce qu’il a réussi et eux non ? Hitch multiplie les plans sur l’équipe de Bertani avec des cadres dans le cadre comme s’ils étaient toujours en taule. Et on n’évite pas de nous rappeler autour d’un dialogue que la bonne de Robie elle-même à étrangler de ses mains un général allemand (sans compter la proposition de la jeunette de prendre la poudre d'escampette en... Amérique du Sud).

Hitchcock saisit par ailleurs le duel entre la mort que charrie l’ancien groupe de résistants et la nouvelle vie hédoniste pleine de promesses de Robie dans un plan qui utilise là encore la largeur et la profondeur du format : avec à sa gauche la voiture de Grace Kelly et à sa droite dans le fond le corbillard qui vient d’emmener son ancien rival à son dernier domicile.
Et que dire du passage où on manque d’arrêter Robie sur le marché et où tout le monde semble prêt une fois de plus à jeter des innocents au fer, à peine dix ans après la libération… ? Il y a une tension non résolue qui contraste avec le décor paradisiaque, et transparaît dans le rouge vibrant des fleurs qui vont là encore encadrer puis dissimuler Robie.

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Autre jeu sur la couleur : celui du vert nocturne dans les plans silencieux qui illustrent les cambriolages avec cette nature où un buisson tressaille ou avec ces toits qui virent à l’abstraction. De très beaux passages où Hitch retrouve la force du muet et qui a dû traumatiser un certain Mario B. qui est à l’époque à deux doigts lui aussi de tisser des fils entre le plaisir et la mort.

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