Forum de FilmDeCulte

Le récit démarre sur une minuscule base scientifique certes débile mais anecdotique. Moitié film de gangsters, moitié SF, le tout convenu mais correctement réalisé et bien rythmé. Ca raconte une course contre la montre, Scarlett Johansson a une deadline a priori trop proche mais des moyens importants. Rien de fulgurant mais ça se laisse regarder.
3,5 / 6


Au visionnage du film, le budget parait confortable. On sent que Besson était sûr de son coup.

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Tennis de Table Bordeaux

Comme vous pouvez en déduire à partir de l'avis de rotary, c'est de la merde.

Mais pas du tout de la merde comme je m'y attendais.

Face à la bande-annonce qui donnait l'impression d'un film surfant avec 15 ans de retard sur les premiers films de la vague comic book (on pense à Matrix et X-Men), je craignais un énième cocktail dégueu d'inspirations diverses comme Besson en a le secret (éventé). En fin de compte, bien que le cinéaste lui-même affiche sur la première page de son script que Lucy est "un tiers Nikita, un tiers Inception et un tiers 2001", le souci du film n'est pas tant de piocher ses idées dans de meilleures oeuvres (les références sont tellement appauvries qu'on est plus amusé par la comparaison que révolté par le pompage, je veux dire, ici Nikita c'est juste qu'une femme tue des mecs avec des flingues, Inception c'est parce qu'à un moment, les règles de la gravité ne s'appliquent plus et 2001 pour le spectacle "son et lumière" final) mais de partir sur une idée (conne) et de ne jamais la développer concrètement, aboutissant à une sorte de court métrage étiré relativement vide.

Le vrai saut de foi demandé au spectateur n'est pas tant d'accepter le mythe du "on n'utilise que 10% de nos capacités cérébrales" mais de partir du principe qu'en les exploitant davantage, on est soudain doté de super-pouvoirs qui n'ont aucun sens.
Devenir super intelligent, oui.
Devenir télépathe? Allez, à la limite.
Maîtriser la télékinésie? Euuuh...
Pouvoir repérer toutes les discussions téléphoniques du monde et les visualiser sur un pare-brise qui devient par conséquent un écran tactile sur lequel on fait défiler les conversations comme des lignes de codes pour en toucher une du doigt et la transmettre alors dans un émetteur radio afin de l'écouter? Faut arrêter les conneries.

C'est quand même hallucinant qu'un film à l'écriture aussi didactique (faut voir les tunnels d'expositions en mode "explication de texte" qui composent 90% des dialogues de Morgan Freeman et Scarlett Johansson, et la mise en scène, notamment au début avec ses inserts grossiers, n'est pas en reste) ne parviennent pas à créer une logique interne à son univers. Inception, c'est avant tout des règles soigneusement posées.
Enfin, c'est pas vraiment étonnant de la part de Besson de ne pas s'embarrasser d'une quelconque cohérence. C'est plus facile comme ça. Ce pitch, c'est même en quelque sorte l'ultime raccourci bessonien. L'héroïne peut tout faire. C'est la solution à tous les problèmes...excepté le problème majeur du film : il est complètement dénué d'enjeux.

Le scénario laisse en vie le méchant que l'on voit au début du film, sans que cela n'ait de sens, dans le seul but d'avoir un antagoniste...mais cet antagoniste (et ses hommes) sont absolument impuissants face à l'héroïne donc ça sert à rien!
Par conséquent, il n'y a pas le moindre obstacle. Lucy dézingue tout le monde, acquiert ce qu'elle veut et passe à 100% juste après avoir BLABLATÉ une dernière fois un charabia qui se croit intelligent afin de fournir une pseudo-réflexion au film qui ne mène à rien d'autre qu'une dernière sentence balancée comme une morale finale, dans la plus pure tradition de la naïveté bessonienne.

Ça parle beaucoup pour ne rien dire, ça n'agit pas des masses ou alors dans des séquences qui ne seront spectaculaires qu'aux yeux de gens qui n'ont pas vu le moindre film d'action depuis 15 ans (franchement, même The One exploite davantage son potentiel) et c'est surtout très très très très très très con.

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Il paraît que Besson ne va jamais au ciné et ne mate jamais de nouveaux films... Ceci explique peut-être cela.

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Netflix les gars, Netflix.

Là le souci, c'est surtout qu'il ne sait pas raconter une histoire engageante.

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En matant le film, je me surprenais à trouver qu'il y a quand même une différence de taille entre les films de Besson, et les productions Besson. Malgré le scénariste commun, malgré le même univers de guns et de chinois qui font des grimaces, malgré la bêtise de l'ensemble... Je n'arrive pas tellement à mettre la main dessus. Il y a bien sûr un degré d'ambition supérieure, qui peut sembler dérisoire mais n'empêche : des scènes comme l'appel à la mère, par exemple, je n'arrive pas à imaginer ça dans une prod europacorp. Ni la façon dont le film commence tout de go, sans exposition. Ni la danse sur les murs façon Astaire. La façon dont les différentes strates d'expressions cohabitent dans la première partie (allers-retours entre les discours, les images d'archives, la voix-off dans la tête, les voix parlées) non plus...

Bref, oser ce genre de choses sans peur du ridicule (et pour cause : c'est complètement inconscient), avec cette espèce d'assurance désarmante, explique peut-être pourquoi Besson arrive à sortir sa carte du jeu dans le monde des grosses prods aspirant à être ricaines. Aussi foireux soient-ils, les films sont déformés par une fantasmatique (certes ressassée à l'identique de film en film) qui leur donne malgré tout une personnalité. Il a aussi un petit truc pour créer des configurations sympathiques (Angel-A : vidons complètement Paris, faisons déambuler un looser et une fille qui peut tout faire au milieu), même si c'est pour en faire ensuite n'importe quoi.

Donc Lucy, c'est ça : un postulat con comme la lune (il faut voir cette conférence d'ouverture... les dauphins, les mecs, LES DAUPHINS) mais un postulat ludique. Ludique dans le sens : quel va être le prochain pouvoir ? Qu'est-ce qu'on peut faire dans une ville avec une fille qui peut tout faire ? Comment elle va pouvoir foutre les jetons à ceux qui l'oppressaient avant ? Etc.

Pour ce plaisir simple et efficace, on pourrait passer sur les innombrables saillies embarrassantes d'un film qui se met en tête de nous apprendre la vie et de jouer à 2001 (dans un film, rappelons-le, où le premier réflexe, quand on gagne 20% de capacités cérébrales en plus, est de chopper des flingues pour aller dézinguer tout le monde). Le souci c'est qu'effectivement, comme le dit Freak, Besson se permet tout et n'importe quoi. Si les premiers pouvoirs sont amusants dans le sens où ils sont une friction avec le quotidien (se faire opérer sans anesthésie, par exemple), ils deviennent de plus en plus aléatoires en avançant. À la limite, une logique de progression droite vers l'absurde aurait pu fonctionner si elle avait été parfaitement dessinée, précisément, mais ici on a surtout un personnage très vite dépourvu d'obstacle, et même pas vraiment contrainte par les limites d'un compte-à-rebours trop flou.

On se retrouve donc avec un film bizarroïde : plus il déploie ses possibilités, plus il se ratatine. Double-mouvement assez foireux qui renvoie du coup notre regard à tout ce qui grouille sous le ludique, c'est à dire pas grand chose de très glorieux.

Rien à signaler, donc, mais si l'on se place dans l'optique des potentialités du cinéma populaire de grande échelle français, reconnaissons que c'est quand même autre chose que les Minimoys.

Ouais enfin je crois que je préfère encore Le Boulet.

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Je l'ai pas vu. De toute façon, sur ce créneau-là, une fois passé Besson et Jeunet, il resterait qui ?

Je préfère de loin les minimoys. Ce film est un gros fouttage de gueule: encore le coup de dauphin ça passe mais les insertions du type reproduction Késako je ne savais pas s'il fallait rire ou pleurer. Et n'oublions pas le super clin d'oeil gros comme une maison fait à Michel-Ange...

Kassovitz, Jérôme Salle, Barratier, Salomé jadis...rien de très glorieux désormais, oui...

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Le non-personnage du flic rabzouz est pas déjà là pour ça?

quelle honte ce film

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Il a pas vocation à être ridicule, l'acteur le tient du mieux qu'il peux avec le rien qu'il a sur le papier... Ça m'a pas choqué plus que ça (je veux dire : c'est pas comme si on avait eu 10 personnages bien dessinés à côté pour que ça fasse tâche).

Même le cliché de la love story est raté ( pourquoi une scène avec un baiser?)

Moi j'ai du mal à comprendre pourquoi vous allez tous voir cette daube. Même TOM putain.
C'est pas comme si c'était la première merde de Besson, ça fait des années qu'il est irrécupérable là...

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Netflix les gars, Netflix.

Grave !

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N'écoutez pas Film Freak

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Alors que personne ne va voir le Nuri Bilge Ceylan.