Forum de FilmDeCulte

le petit phénomène de box-office semble être circonscrit aux usa, mais ça m'a appâté.

au final on a une piteuse enquête sur un simili serial killer digne des trefonds de l'exploitation des années 90 (genre resurrection avec christopher lambert, oui oui) x les normes actuelles de l'horreur us x une a24-erie devenue format.

on a donc une fille et un monsieur noir qui enquêtent sur une série de meurtres incompréhensibles avec un lien mystérieux. la fille a des visions spectaculaires, c'est l'intrigue mais bon du coup y a pas d'enquête. on a les scènes incontournables, on se rend bien compte que ça n'avancera pas sur cet axe dont on s'en fout rapidement.
il y a les normes actuelles de l'horreur us, donc rapidement un truc vaguement surnaturel, un truc sur plusieurs générations, du coup ça devient plus mythologique dans la deuxième partie, le tout avec une horreur assez aseptisée, ou en tout cas pas subversive : ça n'interroge ou pervertit rien, c'est une sorte d'épisode d'x files plus violent quoi.
plus violent et plus "arty" donc, puisque l'influence a24/eggers est prégnante, dans le style, dans cette manière de se prendre au sérieux, dans cette manière d'avoir les oripeaux d'un bon film puis tu réalises que ce que tu regardes est quand même un peu pourri. même les éléments stylistiques que j'aimais bien (le 4/3, les plans fixes, le design du générique) sont au final tellement poseurs que ça m'a gavé.

tout cela m'a donc passablement agacé et ennuyé, je ne comprends pas bien ce qui est censé faire peur là dedans.
un angle important est évidemment nicolas cage, qui j'imagine sera make or break pour plein de gens. ça a été un break total pour moi, je l'ai trouvé grotesque, le look franchement raté, le fait de prendre un mec connu maquillé pour ça est une funeste erreur (tu identifies les prothèses plus qu'autre chose c'est débile), j'ai trouvé ça ostentatoire et ridicule, et je n'ai même pas aimé l'idée du personnage. rien n'allait pour moi.

La hype me semble exclusivement due au marketing savamment mené depuis des mois. Perso, j'avais rien maté mais je voyais les gens s'enflammer donc je me disais pourquoi pas.

Mais les échos + ma propre souffrance face au premier long de Nepo Batesy me refroidissent, surtout dans l'embouteillage de ces deux dernières semaines.

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J'ai arrêté de lire à "4/3", faut mentionner ça plus tôt bon sang !

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Netflix les gars, Netflix.

Faut bien vouloir faire abstraction du scénario et de la révélation finale complètement débile et de sa conclusion hyper téléphonée, et pour peu qu'on soit un peu fatigué, lutter contre le sommeil, mais c'est pas complètement nul.
On était venu voir Nic Cage aussi et ça fait partie de ces films où il est dans la distribution mais fait que des apparitions fugaces, mais réussies. Qu'il soit une présence laissée à l'arrière-plan, avant d'apparaître dans la dernière partie est fait de manière plutôt efficace ; j'aime bien l'idée que sa première apparition soit elle-aussi comme de biais, via les images d'interrogatoire présentée devant les agents du FBI. Le maquillage, et sa voix, reconnaissable entre mille, mais modulée de façon grotesque, c'est marrant aussi.
Sinon on a une tentative plutôt rare de faire de la weird fiction au cinéma, entre Stephen King et Thomas Ligotti (qui avait inspiré la première saison de True Detective), c'est mince et stupide, mais l'atmosphère est là, les refs à T.Rex intrigantes.
Bien hypé par la ba du nouveau Shyamalan je dois dire. Pas mal de sorties de film de genre qui ont l'air distrayants entre les deux Soi Cheang et ça.

J'y allons donc en moonwalk et j'ai été agréablement surpris par la première moitié. Un peu comme pour un Emmerich, le film réussit l'exposition et le crescendo initial. Faut dire qu'en bon '90s bitch pour citer l'autre, j'étais plutôt friand de ce sous-Silence des agneaux chriscarterien, Perkins réussissant à infuser savamment une mise en scène venue de l'horreur dans un serial thriller classique (ces longs plans fixes avec plein de portes ouvertes derrière où quelque chose ou quelqu'un pourrait soudainement passer). Tant que le film reste dans le mystère, il parvient à cultiver une certaine atmosphère menaçante.

Puis tout commence à s'effondrer à mi-parcours.
En fait, le film est à l'image du personnage du tueur (sur)joué par Nicolas Cage : tant qu'on reste dans la suggestion, il y a une certaine aura. Mais plus il en montre, plus c'est ridicule. Plus le fantastique prend de la place, plus le film perd en particularité et en intérêt. Les révélations allant du prévisible au n'importe quoi, j'ai tôt fait de décrocher, le film ne respectant même plus ses propres règles à la fin ou décidant d'avoir des personnages stupides.

I wanted to believe. But I just can't.

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