sponge a écrit:
tes remarques de boomer.
Une des dernières catégorisations extrêmistes à la mode complètement crétine qui généralise à partir des oripeaux culturels d'une certaine frange de cette génération. La frange bourgeoise des petits merdeux qui avaient les moyens de faire des études et de dépenser de l'argent dans l'économie des loisirs. D'autant plus ridicule quand ça vient des extrêmistes de gauche en mode réactionnaire face à la mythification de Mai 68 dans laquelle ils ont cru jusqu'à il n'y a pas si longtemps.
Une gauche qui oublie les classes sociales pour tomber dans les classes d'âges. Qui laisse de plus en plus le matériel pour le culturel.
Les premiers boomers sont nés durant la guerre et l'immense majorité d'entre eux arrêtaient les études après le certificat d'études, pleuraient de joie quand ils obtenaient un HLM, sachant ce que c'était de grandir sur de la terre battue des campagnes et des bidonvilles, et s'ils avaient la sécurité de l'emploi, c'était des emplois qui les brisaient avant la retraite dont les plus chanceux bénéficaient de 6 mois. La seule perspective étant de transmettre une petite baraque à leurs enfants. Baraques aujourd'hui détruites par lots entiers pour que promoteurs immobiliers construisent des résidences à la durée de vie douteuse. Ou dont les petits-enfants bobos construisent des extensions, de maisons rachetés à d'autres, parce qu'ils sont incapables de vivre dans les mêmes superficies, leurs parents s'étant déjà débarrassés des armoires et buffets qui prennent trop de place. Mais ils votent Hamon ou Mélenchon, parce que eux, ils n'ont pas oublié leur pauvre grand-mère de la Creuse (qui avait le défaut d'être gaulliste et d'aller à la messe, mais elle n'avait pas eu la chance d'avoir la même éducation éclairée qu'eux, pis faut dire qu'avec le papy, c'était pas facile tous les jours, salop de patriarcat).
Les boomers de l'hiver 54 quoi. Eux, ils ont eu droit à un seul film. Et encore, fallait que ce soit sous l'ombre d'un abbé. (j'exagère mais en dehors de Demy, avec son évocation antiréaliste, je ne vois pas d'auteurs français renommés qui parlent des ces gens-là, contrairement aux Italiens ou Brits).
Les boomers de mai 68, eux, ils en ont eu pleins pour évoquer leur confort de petit bourgeois. Et jusqu'au bout, même dans le rejet critique, ils gagnent.
"boomers", ça devient eux et seulement eux. Les autres ont disparu de la mémoire collective.
Ça en dit long sur la prise de pouvoir de la gauche haineuse, jalouse incapable aujourd'hui de parler des générations précédentes avec respect, sur une gauche raisonnée et constructive (celle qui préfère VRAIMENT Jaurès à Clémenceau). Mais, attention hein, humaniste avant tout.
Le folklore syndicaliste ou communiste militant (différent du communisme réagissant), ça restait du folklore mais au moins il existait. Aujourd'hui, c'est devenu que du produits dérivés malsains à base d'affiches maoïstes sur le mur du séjour (libéré de l'armoire normande).
Quitte à juger avec une morgue adolescente les générations précédentes, c'est plus celle née avec le choc pétrolier qui devrait l'être. Même si c'était pas non plus facile pour tout le monde, grandir en ayant conscience du chantage au pétrole aurait pu faire évoluer les mentalités et éviter l'angoisse hystérique contemporaine qu'on se prend en pleine face et si décousue qu'elle se perd dans une multiplicité de luttes.
À leur décharge, l'emprise culturelle soixante-huitarde dominante, celle du libéralisme, ne les ont pas aidé. Mais elle vient des boomers bourgeois et petit-bourgeoi. Pas "les" boomers. Même s'il est vrai que finalemen, ils ont représentés la majorité active des survivants ou ayant vécu le plus longtemps, de par les inégalités économiques sur l'espérance de vie.