Inscription: 23 Juil 2005, 17:40 Messages: 11786 Localisation: Hill Valley
Jim Carrey
regarder le passage à 5:25
En 2014, je tombe sur cette vidéo. Carrey est un pro, je supposais qu'il se tirerait de l'exercice avec brio. Il ne déçoit pas. Mais derrière le numéro de clown, Jim Carrey fait passer une idée fondamentale sur la conduite d'une vie.
" I used to believe that who I was ended at the edge of my skin. That I had been given this little vehicle called a body in which to experience creation, although I couldn’t have asked for a sportier model. It was after all a loner and would have to be returned. Then I learned everything outside of the vehicle was part of me too. And now I drive a convertible. Life doesn't happen to you. It happens for you. Like many of you, I was concerned about going out in the world and doing something bigger than myself, until someone smarter than myself made me realize that there is nothing bigger than myself! "
Chacun est le Dieu créateur de sa vie et du monde dans lequel il vit. J'en étais déjà venu à cette idée par trois chemins convergents. Jim Carrey en évoque deux et cette confirmation a eu pas mal d'impact sur moi.
1
La vie est trop courte pour qu’on soit autre chose qu’heureux. L'objet d'une vie est de ressentir des émotions agréables. Ce que nous appelons l'univers, ce n'est rien d'autre que notre connexion émotionnelle avec le monde. La part du monde extérieur qui ne suscite rien en nous (même pas un vague intérêt) n'interfère pas avec notre bonheur. Nous n'avons pas à en tenir compte.
2
Nous sommes la source de nos joies et de nos peines. Nous, pas le monde extérieur.
- Par exemple, un investissement dans l'acquisition de biens ou de savoir-faire futiles est une source d'émotions désagréables. Signes extérieurs de richesse, savoir-faire sportif, artistique, popularité sur des réseaux sociaux. Tout ce qui vise une valorisation facile et vaine auprès d'inconnus. Les gens en retirent déception, morosité, ennui et mal être.
- Quand une situation génère des émotions désagréables (ou empêche de passer un moment agréable), on tenter de modifier l'événement à notre convenance. Ça peut marcher. Mais la meilleure solution est de modifier l'émotion qui nous y a conduit. Le problème, c'est nous. C'est à nous de changer. Un problème ne peut pas être résolu par l'état émotionnel qui l'a créé.
- La peur est l'émotion qui m'a le plus nui. Bien sûr, il y a eu deux ou trois moments où un surcroît de peur m'aurait évité de risquer ma peau connement. Mais à l'inverse, et bien plus souvent, mes choix quotidiens ont pâti d'un excès de peur. Déguisé comme le dit Carrey en pragmatisme, mais aussi en fainéantise. Derrière la fainéantise, il n'y a que la peur d'une corvée ennuyeuse. En l'abordant comme n'importe quelle autre peur, la fainéantise se surmonte. Comprendre ça facilite la vie. La peur est aussi le carburant des addictions (peur du manque). Obésité, alcoolisme, jeux d'argent etc. Le problème des accros n'est pas l'offre omniprésente de nourriture, d'alcool, de paris en ligne. Le problème, c'est eux.
3
Notre but doit être conçu en faisant le plus possible abstraction du monde extérieur.
Chacun est son interlocuteur le plus fréquent et celui dont les avis ont le plus de poids. La façon dont on se parle est l'élément clé de notre vie. Il ne s'agit pas seulement de se juger de façon équitable (nous sommes souvent sévère et injuste à notre égard). Il s'agit de se donner un but basé sur ce que nous aimons. Indépendamment de l'avis de notre famille, nos amis, nos maîtres à penser. Trop souvent, nos objectifs dans la vie sont des plans de carrière conçu par d'autres et acceptés servilement pour notre plus grand malheur.
" So many of us choose our path out of fear disguised as practicality. My father could have been a great comedian, but he didn’t believe that was possible for him, and so he made a conservative choice. Instead, he got a safe job as an accountant, and when I was 12 years old, he was let go from that safe job and our family had to do whatever we could to survive. I learned many great lessons from my father, not the least of which was that you can fail at what you don’t want, so you might as well take a chance on doing what you love. Our eyes are not only viewers, but also projectors that are running a second story over the picture we see in front of us all the time. Fear is writing that script and the working title is, ‘I’ll never be enough.’ "
Par exemple, la plupart d'entre nous ont consacré 10 000 heures à quelque chose. Un hobby, un sport, un savoir-faire relationnel etc. 10 000 heures, c'est assez pour être vraiment bon dans quelque chose. Il en est peut être sorti une envie, une idée, un projet. Si ce projet suscite autour de vous indifférence, perplexité ou désapprobation, si vous ne voyez personne entreprendre un truc similaire, alors vous savez que ce projet vient de vous. C'est ce que vous devez faire. Ce projet, c'est vous.
" Your need for acceptance can make you invisible in this world. Don’t let anything stand in the way of the light that shines through this form. Risk being seen in all of your glory. We’re not the avatars we create. We’re not the pictures on the film stock. We are the light that shines through it. All else is just smoke and mirrors. Distracting, but not truly compelling. I’ve often said that I wished people could realize all their dreams of wealth and fame so they could see that it’s not where you’ll find your sense of completion. "
Inscription: 10 Oct 2012, 14:47 Messages: 7528 Localisation: POEY DE LESCAR
Ça ressemble fortement au discours d'un mec fragile qui s'abreuve de bouquins sur le développement personnel, et qui à la moindre rechute ira se chercher une contenance dans les recoins sombres d'internet, avant de se convertir pour de bon aux théories de la Terre plate.
Tout n'est pas à jeter mais le ton de prédicateur est agaçant, surtout qu'il y a certaines choses assez banalement admises.
Par contre ce genre de choses ça me paraît super dangereux:
Citation:
La part du monde extérieur qui ne suscite rien en nous (même pas un vague intérêt) n'interfère pas avec notre bonheur. Nous n'avons pas à en tenir compte.
Globalement, cette philosophie flirte avec le solipsisme (Wikipédia: "il n'y aurait pour le sujet pensant d'autre réalité acquise avec certitude que lui-même"), contre lequel une oeuvre comme 1984 nous met en garde.
Inscription: 23 Juil 2005, 17:40 Messages: 11786 Localisation: Hill Valley
Colères opposées symbiotiques (politique etc) et prosélytisme en ligne https://www.youtube.com/watch?v=rE3j_RHkqJc&t Rien de neuf mais j'aime bien la formulation claire, qui est d'ailleurs une qualité de cette chaîne.
Massinfect a écrit:
Ça ressemble fortement au discours d'un mec fragile qui s'abreuve de bouquins sur le développement personnel, et qui à la moindre rechute ira se chercher une contenance dans les recoins sombres d'internet, avant de se convertir pour de bon aux théories de la Terre plate.
Pour moi, ça ressemble au contraire au discours d'un mec qui en a salement bavé, ce qui lui donne une toute autre crédibilité. Le vrai bémol que j'y vois, c'est que Jim Carrey a peut être juste eu du bol. Il est peut être comme le coq qui croit que le soleil se lève parce qu'il chante. Mais d'après mon expérience et ce que je vois dans mon entourage, ce qu'il dit me parle pas mal.
Castorp a écrit:
Du transcendantalisme à la sauce Yes we can. De la belle soupe.
Tu peux le penser si tu ne souffres pas d'un excès de ' No. I can't '
Baptiste a écrit:
cette philosophie flirte avec le solipsisme
Ici, le "Nous n'avons pas à en tenir compte" encourage simplement à se concentrer sur ce qui nous rend heureux. C'est juste un conseil d'hygiène émotionnelle.
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