Forum de FilmDeCulte

cosmo avait parlé du film dans un topic, comme faisant partie d'une 'trilogie' informelle de thrillers domestiques de joseph ruben, que je ne connaissais pas et qui a une carrière marrante, actif pendant près de 40 ans dans le circuit des studios avec 15 films, qui ont tous disparu avec pas mal de totalement obscurs.

l'identité du film est intéressante, un drame domestique sur les violences faites aux femmes, une jeune jeune femme prise au piege d'une relation épouvantable avec un homme violent manipulateur etc, et c'est un bon vieux thriller des années 90. là dessus, si le film sur le mari violent a le mérite d'être un peu précurseur, c'est fondamentalement le thriller qui prend le dessus et définit le film, et c'est largement le problème.

alors je ne serai jamais celui qui critique les rebondissements improbables, l'exploitation sans état d'âme, la reduction de grands enjeux humains à un plot point putassier dans un thriller des années 90, mais l'absence d'imagination c'est plus compliqué. ici, passée l'exposition relativement prometteuse car elle raconte un truc assez inévitable (rencontre magique / bonheur conjugal / petites violences psychologiques / ça dégénère) de manière un peu stimulante (des courtes scènes sans contexte, grosses ellipses, ambiance éthérée) on enchaine avec un rebondissement bien ludicrous comme il faut
qui ouvre la porte à plein de choses... mais non. ça s'arrête un peu là. les 7 minutes qui suivent plantent toutes les graines pour les 45 qui arrivent, on devine parfaitement comment elles vont pousser, et ça ne rate pas. l'absence naturelle d’ambiguïté et de complexité dans les personnages ou le récit empêche même d'imaginer des rebondissements en dehors de plot points ridicules, mais même eux n'arrivent un peu jamais. alors on attend patiemment le final, qui arrive comme on l'imaginait, c'est over the top mais ça semble sorti d'un autre film, mi slasher mi terminator, et du coup ça ne fonctionne ni en thriller amusant ni en drame angoissant.

donc c'est vraiment fondamentalement le scénario (adapté d'un roman) qui pêche, ce qui gache le vrai potentiel du concept. d'autant que c'est porté par julia roberts, et qui est parfaite, solaire quand il faut, fragile quand il faut, c'était encore une vraie personne plus qu'une star hollywoodienne, parfaite. le très beau succès au ciné, je pense, s'explique comme ça, le point de vue féminin sur un fait de société encore sous le radar, parce que en tant que thriller de l'époque c'est vraiment en dessous des normes.

je ne suis pas sûr que le monde soit prêt pour un remake gender swapped mais ce serait rigolo.
c'est sûr disney +.

Je serais (relativement) curieux de voir son Dreamscape, qui a une presse pas trop dégueu. Ainsi que son remake de Force majeure : Return to Paradise.

C'est quand même dingue de le voir aux commandes d'un Julia Roberts. Son début de carrière me fait penser à celle de Renny Harlin. Ou Steve Miner.

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

Vu il y a près de 40 ans sur C+ ou en VHS, je sais plus. Aucun souvenir à part qu'on y entrevoyait les boobs de Kate Capshaw. Mais apparemment seul le montage US (PG-13) a été restauré en HD et donc zéro nudité maintenant...
https://www.movie-censorship.com/report.php?ID=640239

Que d'inculture ! Ruben est quand même l'auteur d'un classique de l'horreur : The Stepfather, scénarisé par Donald Westlake et dont Trap de Shyamalan est une sorte de variation récente ratée.
J'avais plutôt apprécié Sleeping With the Enemy, la maison d'architecte au bord de l'eau (à moins que je confonde avec le Wolfgang Petersen avec Tom Berenger), le fait que ça renvoie d'avantage aux films noirs psychosexuels des années 40 que les autres films de la mode eighties. Pas beaucoup de souvenirs non plus.

the stepfather c'est compté dans la trilogie des thrillers domestiques !
et oui j'ai omis de mentionner la maison qui est absolument splendide, mais enfin quand même vive la loi littoral.