Castorp a écrit:
Ca a toujours été une réalité distordue, où le conflit est abstrait, et où les générations ne se mélangent pas, et de plus en plus, c'est l'extension de la réalité américaine que l'on copie/colle connement sur la France.
C'est pas distordu, c'est les "vieux" qui voient ça comme distordu. C'est des personnes en fait. Le souci c'est qu'ils veulent chacun leur place égale à tous et se rêvent un monde idéal fantasmé. Souvent ça discorde même entre eux parce que justement ils ne comprennent même pas vraiment ce que l'individualité veut dire. Je pense pas que ce soit un truc de "réalité américaine", puisqu'eux même accusent la France de les influencer. C'est vraiment un truc générationnel, et la concordance se fait dans le fait que n'importe quel jeune peut voir ce que ressent n'importe quel autre dans le monde. Et cela avec très peu de recul.
Et il faut dire ce que t'appelles le monde réel ne les aide pas, du système qui les broie à la politique en passant par les préjugés et l'économie le tout en leur promettant une fin du monde imminente à tout va, c'est pas étonnant qu'ils aient besoin de repères.
Castorp a écrit:
Mais attends, on parle même plus de débat, là : on parle de gens qui portent plainte, de cours qu'on empêche d'avoir lieu, de démonstrations de violence. Le prof, aussi con soit-il, n'est pas le responsable dans cette histoire, si ce n'est qu'il "trigger" des étudiants tellement à fleur de peau qu'on en arrive aux conséquences décrites par l'article.
Alors, oui, il y a des dinosaures. Ca ne justifie pas de les agresser.
C'est pas "les deux camps sont en faute" : y en a clairement un qui essaie de faire fermer sa gueule à l'autre.
Ce qui nous amène à ça. Comme le dit Bnmetc., c'est une volonté de reprendre le pouvoir. Et la raison pour laquelle ils y arrivent, c'est parce qu'en face, t'as pas grand monde, les arguments sont claqués au sol. Le truc du prof homo niçois là, ça fait méga pitié. Et c'est une majorité.
L'étudiant roi, c'est un délire qui vient de la volonté de tout privatiser, donc de ne pas brusquer l'étudiant qui paie pour être là. Ca va vers ça, et les profs sont tout d'abord stigmatisés par la politique mise en place depuis quelques temps et ont moins de liberté. Un étudiant qui s'allonge sur la table est censé être collé et/ou viré. Mais faut surtout pas donner de devoirs ou de punitions aux élèves. Il est là le souci. Parce que franchement, ces cas cherchés par Le Monde sont des minorités de ouf.
Et encore une fois, on a qu'un avis, celui des profs, pas celui des étudiants (qui font ces trucs ou pas). Là aussi il y a un problème d'écoute. Tu vois ce que je veux dire? Ils demandent de l'attention, c'est des enfants. Et tout ce qu'ils reçoivent c'est des articles sur eux où ils sont même pas consultés.
Elle est là l'absence de débat. Ils sont là les "deux côtés".
Castorp a écrit:
A la base, un safe space, c'est un truc thérapeutique. Mais là, on en est à des militants pour qui la société toute entière devrait être un safe space (leur monde idéal, c'est ChatGPT). Ca n'a aucun sens, parce que c'est irréalisable, et ça ne peut mener qu'à la violence.
Le bahut n'est jamais censé être un safe space, c'est censé être un lieu d'échanges, ouais.
Castorp a écrit:
Mais c'est concomitant : pour plein de commentateurs woke, le religieux ne se critique pas, car il touche à la foi de chacun, et donc à l'intime.
Le truc c'est qu'il faut comprendre ce qui est critiqué et par qui. Je suis dans l'optique de live and let live tant que c'est vraiment intime et pas un truc affiché pour casser les couilles ou pire. Flemme des adultes qui croient que les anges existent et en font un mode de vie.