Forum de FilmDeCulte

Un peu partout en France, Agnès a rencontré des glaneurs et glaneuses, récupereurs, ramasseurs et trouvailleurs. Par nécessite, hasard ou choix, ils sont en contact avec les restes des autres. Leur univers est surprenant. On est loin des glaneuses d'autrefois qui ramassaient les épis de blé après la moisson. Patates, pommes et autres nourritures jetées, objets sans maître et pendule sans aiguilles, c'est la glanure de notre temps. Mais Agnès est aussi la glaneuse du titre et son documentaire est subjectif.

Arnotte va être scandalisé. C'est le premier film d'Agnès Varda que je vois consciemment (j'ai vu sans doute Sans toi ni loi dans les premiers temps de ma cinéphilie). Je redoutais le côté autobiographique-aphorisme-téléramesque. On ne va pas se mentir, il y a de ça. Je ne suis pas fan du tout du commentaire à la première personne, du moins quand elle filme ses propres maladresses, ses mains, les camions (même si ça a un sens). Par contre, il y a une vraie poésie sociale qui se dégage, une vraie humanité qui traverse et c'est un monde (les glaneurs donc), que l'on filme rarement, en tout cas pas avec une aussi grande simplicité. J'aime beaucoup l'idée finale, aussi.

4/6, je vais essayer d'en voir d'autre (mais pas celui avec JR, c'est au-dessus de mes forces).

Faut voir le vieux films. Sa dernière période docu ne m’intéresse pas du tout.

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

Je suis en tout cas surpris de voir son oeuvre si peu commentée ici bas, sauf son RIP (avec une dégueulasserie de Bob et une dispute homérique avec Tetsuo)

Vois Le Bonheur et Cléo de 5 à 7. Mais surtout Le Bonheur, toi qui aimes Le hasard...

Oui ces deux là sont superbes. Jane B par Agnès V et Kung-fu master sont moyens. Et je sais plus trop lesquels j’ai vus l’année dernière.

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Pour ma part je mettrais quand-même en tête Sans toit ni loi, et L'Une chante l'autre pas, qui sont d'ailleurs reliés (le personnage de Bonnaire pourrait être une troisième chronique féministe 10 ans plus tard, moins politique et plus socialement vériste, pas mal vu pour cerner les années 80) . Elle arrive alors bien à articuler fresque sociologique du présent et fiction (et on sent que cela se met en place progressivement avant que cela disparaisse dans les années 90) en s'appuyant à chaque fois sur un jeu formel (par exemple les travelings, la musique et les cabines de téléphone dans Sans toi ni Loi) qui aide à incarner les personnages. C'est aussi une bonne dialoguiste. Mais ensuite le dispositif va chasser complètement la fiction et ne laisser que sa propre image et sa propre présence, replier la fiction sur le témoignage (je n'étais pas exemple pas rentré dans son expo au musée d'Ixelles).

Maintenant il y a toujours une ambiguïté un peu opportuniste chez elle (la campagne de promotion de Sans Toi ni Loi qui annule la décence du film)

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Sur un secrétaire, j'avise deux statuettes de chevaux : minuscules petites têtes sur des corps puissants et ballonés de percherons. Sont-ils africains ? Étrusques ?
- Ce sont des fromages. On me les envoie de Calabre.

Jean-Paul Sartre

Lol, je viens de relire ça du coup !

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N'écoutez pas Film Freak

On se prend la tête pour des trucs parfois...

Vu hier soir sur Mubi (qui ose le présenter comme "le plus grand documentaire de tous les temps" ) et c'est très chouette, je comprends parfaitement son succès. L'idée de prendre ce sujet et de l'explorer à fond sous toutes ses formes est vraiment bonne et donne lieu à des rencontres passionnantes, cocasses, émouvantes, drôles etc... J'ai beaucoup aimé l'absence de hiérarchisation des personnages que ce soit le philosophe Jean Laplanche, le grand cuisinier Edouard Loubet, des clochards, des paysans, des excentriques, tout le monde est regardé du même regard simple et humain. Et le film finalement réussi le pari de son titre parce qu'on a vraiment le sentiment que Varda va glaner toutes ces rencontres comme on vient ramasser des patates, juste en se penchant et en s’intéressant à ce que l'on ne voit pas forcément. Du coup ça donne au film un côté "art brut", sans fioritures, sans chichi, c'est juste Varda avec sa petite caméra DV qui vadrouille en France.
Parfois le film a un côté presque trop naïf (cette scène où elle filme le sol et le capuchon de la caméra qui "danse" bon...) voire limite neuneu (Varda qui rappe à la fin on aurait pu s'en passer) mais c'est un joli film très attachant, presque frustrant en fait par son côté zapping, on aimerait parfois passer plus de temps avec certains personnages. J'ai appris d'ailleurs qu'elle avait fait une suite où elle retrouve certains des personnages, je serai curieux de voir ça. Chouette découverte et tellement loin de l'égocentrisme des Plages d'Agnès qui m'avait totalement laissé sur le carreau.

4.5/6

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CroqAnimement votre

C'était en complément interactif sur une des éditions dvd du film. Tu appuyais sur play quand tu voyais une patate à l'écran pendant le docu. J'apprends qu'elle en a fait un film à part entière

Tu fais plaisir Art Core !

J'ai quand même un doute, n'empêche. Varda fait-elle partie de la Nouvelle vague ou pas ?

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Que lire cet hiver ?
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Oui.

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N'écoutez pas Film Freak

Oui c'est étonnant qu'il n'y ait pas eu de topic avant sur ce film pourtant vachement (re)connu...

Je l'avais rattrapé il y a quelques années sur DVD et j'avais beaucoup, beaucoup aimé.
Un film à la première personne (comme Alain Cavalier l'a beaucoup fait aussi) où Agnès Varda se fond totalement dans son sujet, tant sur le fond (elle-même est une glaneuse d'image) que sur la forme (elle fait et est le film en même temps). Ca m'avait beaucoup enthousiasmé de voir qu'on puisse faire quelque chose d'aussi simple tout en atteignant une vraie beauté, une profondeur. Et je trouvais vraiment beau de voir ces gens gens, ces glaneurs, ces gens qu'on ne voit jamais, qui ne sont jamais vus, jamais filmés, jamais montrés.

5/6

(et je pense pratiquement la même chose de son Visages Villages - même si JR n'est pas une personnalité que j'apprécie).

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Oui j'ai pas mal pensé au cinéma de Cavalier sauf que là c'est pas autocentré et que ça change tout.

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CroqAnimement votre