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MessagePosté: 28 Fév 2022, 11:00 
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Un menuisier vit heureux avec sa femme et leurs enfants.
Un jour, il rencontre une employée des PTT dont il tombe amoureux. Il aime cependant toujours sa femme, et s'épanouit dans cette situation.



Toute l’ambiance du film est la parfaite illustration du titre et rien que pour ça il mérite le coup d’œil. L’ambiance champêtre et de la banlieue de années 60, le sentiment amoureux et familial, tout fonctionne à plein régime avec une photo, des décors et des costumes parfaitement en phase avec le projet, c’est admirable.

Et puis on note chez Varda, une certaine représentation des minorités, comme dans Cléo d’ailleurs, au détour d’un bal ou d’un café, et ce 3 ans avant sont docu sur les Black Panthers, signe que le sujet la travaillait quand même. Dis comme ça en 2022 ca fait très woke-attitude mais je trouve que c’est ici suffisamment fin pour être relevé tel que c’est, sans lourdeur.
J’apprécie aussi le fait de filmer les milieux populaires, en toute décontraction, et d’être un témoignage en plein dans l'époque, où les gens vont au bal en plein air le samedi après-midi, et dansent de manière chelou.
Bref, ça c’est pour le côté vivifiant et réjouissant, coloré, avec des audaces de montages et de mise en scène.

Par contre je trouve le projet pas complétement abouti dans son propos… Et ce sans jugement moral (morale bien mise à mal à l’époque j’imagine).
Déjà le film développe une certaine candeur, une naïveté, jusqu’à être complètement tarte par moment avec des phrases comme "tu es comme un animal en liberté et elle comme une plante vivace, et moi j'aime la nature".
Et puis la progression du récit fonctionne bien mais est mal dosée: les relations deviennent un peu toxiques et le moment où on commence à parler de polyamour avec sincérité arrive un peu tard (parce qu'avant c'est Monsieur qui trompe Madame de manière assez classique malgré toute la naïveté qu'y met Varda), et puis tout se précipite sans trouver de résolution satisfaisante au final...
Alors certes le propos du film est aussi que le Bonheur est une chose fuyante, qu’il faut saisir malgré tous les aléas de la vie, et que le malheur est toujours tapi et prêt à nous rattraper, et qu’il n’appartient qu’à nous de réinventer les normes et les codes de l’amour et du bonheur…

Après j’ai l’impression qu’il y a un transfert de son histoire personnelle (son compagnon l'a quittée alors qu'elle était enceinte), mais bon, si le film me serre le cœur à plusieurs reprises j’ai du mal à être complètement happé par le récit.
Un beau film cependant, un vrai objet filmique dont l’ambiance irradie les spectateurs comme rarement.


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MessagePosté: 28 Fév 2022, 14:02 
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Jerónimo a écrit:
Toute l’ambiance du film est la parfaite illustration du titre et rien que pour ça il mérite le coup d’œil.

Le titre ne t'a pas paru un trompe-l'oeil?
La dernière scène reproduit exactement la première, mais dans des circonstances tellement tragiques que cet idéal champêtre paraît maintenant un cliché vide, ou l'illustration d'un égoïsme assassin plutôt que celle du bonheur, non?
J'exagère sans doute. Mais le film m'a paru très retors, d'une ironie difficile à cerner - pas naïf ou tarte comme tu le dis en tout cas. Ça s'appelle "Le bonheur" mais ça pourrait s'appeler "Une femme disparaît" - et personne la pleure, tout le monde s'en fout : elle est purement et simplement liquidée et remplacée.


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MessagePosté: 28 Fév 2022, 14:16 
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Bah oui ça colle pas
Le mari pleure à peine sa femme disparue et le couple qui se forme le fait bien trop facilement eu égard au passé... Mais du coup j'ai du mal à y voir le réel propos développé... Le poly-amour est-il envisageable? Est-on capable de partager l'amour pour mieux l'additionner et le multiplier? cette amère ironie finale ne serait-elle pas bien balisée?


Varda a le mérite salutaire de ne pas trancher , et son trompe-l'oeil de pousser à l'interrogation du spectateur, mais ça m'a laissé sur ma faim.


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MessagePosté: 28 Fév 2022, 14:22 
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J'adore ce film, magnifique (ces couleurs) et d'une cruauté déchirante. De loin le meilleur Varda pour moi.

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CroqAnimement votre


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MessagePosté: 28 Fév 2022, 14:44 
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Jerónimo a écrit:
Bah oui ça colle pas
Le mari pleure à peine sa femme disparue et le couple qui se forme le fait bien trop facilement eu égard au passé... Mais du coup j'ai du mal à y voir le réel propos développé... Le poly-amour est-il envisageable? Est-on capable de partager l'amour pour mieux l'additionner et le multiplier? cette amère ironie finale ne serait-elle pas bien balisée?


Varda a le mérite salutaire de ne pas trancher , et son trompe-l'oeil de pousser à l'interrogation du spectateur, mais ça m'a laissé sur ma faim.


Mouais, suis d'accord avec latique, c'est une charge très puissante contre les structures traditionnelles mais aussi contre l'hypocrisie de ceux qui veulent réinstaller d'autres dominations cruelles à la place
(le mec décide pour les deux femmes et les enfants, y a un mort, tout ça pour qu'au final le schéma de départ se reproduise avec une remplaçante).


Film vénéneux qui m'avait collé une claque.


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MessagePosté: 28 Fév 2022, 14:51 
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Baptiste a écrit:
Jerónimo a écrit:
Bah oui ça colle pas
Le mari pleure à peine sa femme disparue et le couple qui se forme le fait bien trop facilement eu égard au passé... Mais du coup j'ai du mal à y voir le réel propos développé... Le poly-amour est-il envisageable? Est-on capable de partager l'amour pour mieux l'additionner et le multiplier? cette amère ironie finale ne serait-elle pas bien balisée?


Varda a le mérite salutaire de ne pas trancher , et son trompe-l'oeil de pousser à l'interrogation du spectateur, mais ça m'a laissé sur ma faim.


Mouais, suis d'accord avec latique, c'est une charge très puissante contre les structures traditionnelles mais aussi contre l'hypocrisie de ceux qui veulent réinstaller d'autres dominations cruelles à la place
(le mec décide pour les deux femmes et les enfants, y a un mort, tout ça pour qu'au final le schéma de départ se reproduise avec une remplaçante).


Film vénéneux qui m'avait collé une claque.


Bah en fait j'étais vraiment gêné par ce mec qui effectivement vit le truc tout seul mais j'avais pas l'impression que le film sortait de ses rails-ci, jusqu'à
son aveu à sa femme et la discussion sur le polyamour, qui est finalement très auto-centré, et qui aboutit au drame et la déliquescence...


Mais du coup j'ai eu l'impression que le film reste finalement bien dans la format du drame tel qu'on pouvait l'attendre (malgré la charge sur la morale et le patriarcat, c'est évident), alors qu'il y avait matière à explorer et questionner tout ça un peu plus. Mais c'est sans doute mes attentes et "espoirs" nés pendant la vision du film qui m'ont piégés


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MessagePosté: 28 Fév 2022, 15:04 
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Je comprends pas, tu trouves qu'il manque quel questionnement? Pour moi tout y est, l'équilibre est parfait et oui c'est normal qu'à la fin on soit hyper mal à l'aise.


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MessagePosté: 28 Fév 2022, 15:13 
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Comme tu le dis, tout est vu du point du vue du mec, qui ne se pose pas la question de partager d'ailleurs, et sa maitresse accepte la conclusion de manière très naturelle, ce qui me semble impossible (et du coup ce personnage se transforme un peu en note d'intention sur pattes). Je sais pas. J'ai décroché visiblement...


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MessagePosté: 28 Fév 2022, 15:46 
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Sa femme se met dans la passivité parce qu'elle veut pas le perdre (me souviens plus du détail du scénario mais depuis le début elle semble consciente que son mari pourrait aller voir ailleurs), mais quand elle voit l'ampleur des dégâts, elle devient le contraire de la passivité.


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MessagePosté: 28 Fév 2022, 16:08 
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Baptiste a écrit:
Sa femme se met dans la passivité parce qu'elle veut pas le perdre (me souviens plus du détail du scénario mais depuis le début elle semble consciente que son mari pourrait aller voir ailleurs), mais quand elle voit l'ampleur des dégâts, elle devient le contraire de la passivité.


Ouais ou alors elle devient la passivité même
quoi de plus passive qu'une morte?


En fait je crois qu'à partir de ce moment-là, j'ai l'impression que le mec ne ressent plus rien et du coup j'en ai plus rien à foutre de sa gueule.
Parce que j'ai pas l'impression que le film travaille cet aspect mortifère dans sa dernière partie, pour aussi cerner tout ce que peuvent impliquer nos fanstasmes et nos pulsions d'amour, forcément liées à la mort... C'est trop fluide quoi. Mais je comprends aussi que le fait de shunter tout ça pour induire le malaise via une normalité forcément déplacée puisse impliquer. Il faudra que je lui redonne sa chance.


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MessagePosté: 28 Fév 2022, 18:03 
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Jeronimo a écrit:
j'ai pas l'impression que le film travaille cet aspect mortifère dans sa dernière partie
Ca passe par des détails : entre la 1e et la dernière scène, on passe du printemps à l'automne, les couleurs changent, la tonalité de la musique aussi si je me souviens bien. Le fait de ne pas "travailler cet aspect mortifère", de faire disparaître la disparition de cette femme, d'appeler ça "Le Bonheur", c'est pour moi ce qui fait le film. Mais il faudrait que je le revoie pour en parler plus précisément.


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MessagePosté: 06 Mar 2022, 11:23 
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Impression différente en revoyant le film.
Jéronimo a écrit:
j'ai l'impression que le mec ne ressent plus rien et du coup j'en ai plus rien à foutre de sa gueule

On ne peut pas dire qu’il ne ressent rien ou qu’il est d’un "égoïsme assassin" comme je l’ai dit trop vite. C’est seulement que la douleur, la mélancolie, ce n’est pas son fort – ni le parti pris du film. Il n’est pas doué pour être malheureux, c’est comme ça, c’est son tempérament; sa chance aussi, son "bon heur" si on en croit l’étymologie, et c’est vrai qu’avant le drame final, il ne fait que d’heureuses rencontres, il n’a que des coups de chance, de l’amour qui lui arrive facilement et qui lui rend le bonheur facile, là où il est.

A la fin, à deux reprises, on le voit quand même s’éloigner un peu d’Emilie et des enfants pour faire quelques pas tout seul, dans les bois. C’est bien les deux seules fois (dans tout le film) où on le voit un peu pensif, un peu ailleurs. Est-ce qu’il songe à Emilie? à son père? Sans doute, mais à sa manière: un peu, pas longtemps : "Mon père, quand il est mort, je l'aimais. Puis je l'ai oublié un peu, je ne pense pas tellement à lui. Mais je l'aime, il est là, ça continue.". Ce sentiment que les morts sont là, que l’amour continue derrière une forme d’oubli, ça passe dans le film par le montage plutôt que par les images.

Ce qu’il faut interroger, ce n’est pas l’égoïsme ou l’insensibilité du personnage mais plutôt nos habitudes de spectateur, qui sont heurtées par l’ellipse finale, parce qu’elle casse les effets d’identification habituels, comme tu le dis justement. Un film plus ordinaire aurait joué, à la fin, de la gamme habituelle de gros plans à laquelle les drames nous ont habitués: les visages douloureux, les cris, les larmes, toute la panoplie censée représenter adéquatement le long travail du deuil ou l’amour inconsolable. Rien de tout ça ici. On passe presque directement de la douleur à l’acceptation. Mais ce n’est pas un signe de l’indifférence de François, c’est un effet de montage, un saut dans le temps, de fin juillet (date de la noyade) à septembre (reprise du travail). Ce qui sert de transition, c’est un unique cliché, une photo de vacances:

Image

Toute la famille s'est réunie en août, au bord de la Loire, après la mort de Thérèse. Tout le monde a l'air heureux – mais ce qu’on voit aussi, c’est l’absence, le fait que la femme n’y est pas.
La construction du film, c’est celle d’un album de famille (Varda en parle dans un entretien): les vacances au bord de la Loire, le déjeuner sur l’herbe pour la fête des pères, le barbecue de la Saint-Jean, le repas de famille sous les cerisiers pour la naissance de la petite... Un album, c’est-à-dire une juxtaposition de moments heureux ou quelconques, de clichés discontinus – où s’imprime la disparition de celle qui, d’un coup, n’y figure plus.

L’autre truc qui déroute, c’est justement le fait que, dans l’album du film, la disparue est presque immédiatement remplacée. Thérèse a pas eu le temps de mourir que déjà Emilie a pris sa place, comme si les deux étaient interchangeables. C’est vrai qu’elles se ressemblent physiquement et que la vie à la fin semble reprendre à l’identique – le film accentue cette identité en plaçant le même montage-séquence qu’au début, avec Emilie au lieu de Thérèse, toutes deux prises dans le même affairement quotidien, les mille contraintes toujours recommencées de la vie familiale: préparer le repas, faire le repassage, lever et coucher les petits... Mais ce serait faux de penser que l’une est remplacée par l’autre, sans perte, sans reste. D’abord, parce que durant tout le film, François ne cesse de dire ce qui différencie les deux femmes (tu en citais justement un passage: l’une est une plante vivace, l’autre un animal sauvage; l’une fait mieux l’amour, l’autre est plus tendre, etc; aucune raison de penser qu'il les confond, que pour lui ce sont les mêmes). Ce qui est répété entre le début et la fin, c’est seulement ce qui est répétable et que tout le monde répète chaque jour pour "bien faire la journée" comme dit François à son fils: le travail, les activités, tous les gestes que la vie, par ses nécessités impérieuses, impose en un cycle sans fin – mais ce que cette répétition fait apparaître (non dans les images mais entre elles), c’est le temps qui les sépare, l’écart incomblable entre un avant et un après, où la mort de Thérèse prend justement la valeur d’une perte sans remède.

(EDIT: faut garder en tête ici que Varda, à cette époque, se rattache au groupe Rive Gauche, au cinéma de ses amis Resnais et Marker, à qui ça dit aussi quelque chose, les amours frappées d'amnésie qui se répètent, les boucles temporelles, la mort et les désastres dont a tout vu et rien vu, comme on dit dans "Hiroshima mon amour")

Ca paraît simple comme procédé: montrer deux fois les mêmes scènes, des images délibérément identiques, pour faire apparaître une différence maximale (mais invisible) qui est seulement que du temps a passé, que la mort est passée par là. Mais à en juger par l’impression violente qu’on ressent à la fin, il faut croire que Varda est parvenu ici à créer quelque chose de rare. Selon moi, c’est toute la force du film, de parvenir à ce bonheur final qui n’est plus seulement une chance, un "bon heur" comme au début, mais une "reprise", aux différents sens du mot: les dernières images se situent en septembre, c’est la reprise, le retour au travail, aux faits ordinaires de l’existence; mais la reprise est aussi une manière de se ressaisir, de se reprendre après la perte; une répétition et un recommencement, la même vie et un jour nouveau.

On loupe vraiment quelque chose si on identifie l’ellipse temporelle à un oubli indifférent de la part de François. Ce qu’on voit dans les images finales, c’est la nature et le travail incessant qu'il faut faire chaque jour pour y continuer sa vie: ce sont des vivants qui mangent, qui dorment, qui travaillent et qui aiment, pour se fabriquer un monde où habiter, au milieu d’une nature qui ne meurt jamais, qui se répète sans se lasser, dans l’ignorance de ce qui s’use, de ce qui se dégrade, de ce qui meurt. Comme cette vie de la nature ne meurt jamais, il faut incessamment répéter les mêmes gestes et le même travail qui permettent d’y vivre – et c’est cette "reprise" que le film appelle le bonheur.
Mais ce qu’on voit aussi, c’est ce qui passe entre les images, dans la collure: la différence, que rien ne pourra répéter, entre un avant et un après; la différence, par exemple, entre ce repas préparé par Thérèse, et ce même repas préparé par Emilie: la même assiette, le même repas, le même geste de la vie continuée, mais, entre les deux, le temps, l’amour et sa perte, qui rendent ces deux images profondément différentes.


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MessagePosté: 06 Mar 2022, 21:58 
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Superbe :)


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MessagePosté: 07 Mar 2022, 13:26 
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:) merci ! Je pensais que tu trouverais à redire, parce que j'ai laissé de côté l'aspect "égoïste" de François dont on parlait plus haut.
Je repensais à ce que tu disais:
Baptiste a écrit:
Sa femme se met dans la passivité parce qu'elle veut pas le perdre (me souviens plus du détail du scénario mais depuis le début elle semble consciente que son mari pourrait aller voir ailleurs), mais quand elle voit l'ampleur des dégâts, elle devient le contraire de la passivité.
mais en revoyant le film, je ne l'ai pas senti comme ça; il m'a vraiment semblé que les trois personnages étaient mis sur un pied d'égalité et faisaient leurs propres choix, aussi librement que possible.
François peut encore être heureux à la fin, parce qu'il ne se sent pas coupable de ce qui est arrivé: pour lui, la noyade de Thérèse était un accident.


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MessagePosté: 07 Mar 2022, 15:27 
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latique a écrit:
mais en revoyant le film, je ne l'ai pas senti comme ça; il m'a vraiment semblé que les trois personnages étaient mis sur un pied d'égalité et faisaient leurs propres choix, aussi librement que possible.
François peut encore être heureux à la fin, parce qu'il ne se sent pas coupable de ce qui est arrivé: pour lui, la noyade de Thérèse était un accident.


Cela s'explique d’autant plus qu’il lui propose de renoncer à sa relation avec sa maitresse mais elle décline.

Me souvenais plus que le film était interdit aux moins de 18 ans à sa sortie (découvert ça en regardant la bande annonce, après le film). On imagine bien les raisons : un peu de nudité et surtout une histoire d’adultère sans une once de culpabilité. Et en plus Varda appelle ça le bonheur ! Elle est quand même très espiègle, avec cette fin dans la forêt où le couple est habillé de la même manière (pull jaune rigoureusement identique) : leur harmonie, leur fusion avec la nature paraît encore plus forte que pour le couple du début, ce qui a dû paraître insupportable aux yeux des censeurs.

Le travail ludique sur les couleurs dans Le bonheur m’a fait penser à un autre film de 1965 : Pierrot le fou, lui aussi interdit aux mineurs pour « anarchie intellectuelle et morale ».


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