Forum de FilmDeCulte

Découverte de ce film qui avait été le plus gros budget de l’histoire du cinéma français à l’époque. Bon, on ne va pas se mentir, l’un des gros problèmes est Olivier Martinez… le mec ne dégage à peu près rien, et déclame ses répliques de façon monocorde, je comprends pourquoi il a une filmo famélique, alors qu’en face Juliette Binoche assure bien le truc.

En fait c’est qui marque, c’est le manque d’ampleur, le manque de romanesque de l’ensemble. Il y a un tel potentiel, faire voyager ces deux êtres tels des spectres dans une campagne ravagée par le choléra, que le tout est finalement assez décevant… Il y a bien quelques scènes fortes, comme cette crémation de cadavres de nuit, ou le convoi de cavaliers dont on entend et sent l’arrivée par ce tremblement sourd, ou encore ces scènes initiales reproduisant des tableaux de scènes de moissons, mais l’ensemble reste quand même très petit, presque anodin, alors qu’on aurait tellement envie que ça décolle, dans le cadre de cette Provence assommée par la chaleur et parsemée de villages désertés. Il y a une intention palpable de faire un grand film populaire avec un certain classicisme, je ne sais même pas si on saurait refaire ce genre de chose aujourd’hui, mais le résultat est malheureusement frustrant. Ca me donne envie de reprendre le bouquin par contre.

Lu le bouquin l'année dernière et immense claque, chef-d'oeuvre absolu. Et oui le film n'est absolument pas à la hauteur tant le roman est ample, son ambiance gothique est forte, l'impression de mort qui rôde est dans chaque page. J'ai revu des scènes du film sur Youtube et l'image est super plate et en effet Martinez est un gros miscast. Etrange de savoir que le film avait coûté si cher quand tu n'as pas tellement l'impression de voir l'argent à l'écran.
En tout cas il y a largement la place pour faire une nouvelle adaptation.

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CroqAnimement votre

Chef d'oeuvre absolu ? Voilà que me remotive peut-être à le finir.

J'avais justement commencé le livre par hasard peu avant le confinement avant de le laisser plus ou moins tomber vers le milieu. Plutôt conquis au début par le crescendo de l'horreur avant d'être lassé par les considérations morales de son personnage principal et l'impression au final d'une vaine fuite en avant. Ca devient une espèce d'errance sans but au milieu du chaos, ce qui est sans doute le propos en soi, mais je préfère quand c'est court. Le même rejet que j'ai devant une série comme Walking Dead.

Pas vu le film non plus, mais je m'étais aussi passé la bande-annonce qui semblait faire un peu pâle figure. Je ne sais plus pour quoi j'avais toujours en tête un plan somptueux du film glané à l'époque de sa sortie : vu du dessus, une épée tombe d'un toit sur la foule qui s'écarte en arc de cercle. J'avais en mémoire un large mouvement de foule chorégraphié dans une merveille de géométrie... Le plan est dans la bande-annonce sur Youtube et le revoir à brisé tous mes rêves.

Oui le seul bémol que j'ai sur le bouquin c'est en effet certains passages réflexifs un peu lourds. Et le côté fuite en avant m'avait paru au contraire toujours renouvelé avec des ambiances différentes dont la principale est peut être toute la partie sur les toits mais le reste est tout aussi bien, surtout dans la manière qu'à Giono d'être hyper précis sur le territoire (beaucoup de descriptions aussi ce qui peut rebuter). Je ne m'y suis bizarrement presque jamais ennuyé. Vraiment beaucoup beaucoup aimé alors que je l'ai lu aussi totalement par hasard (tombé dessus dans ma bibliothèque sans avoir la moindre idée de comment il était arrivé là).

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CroqAnimement votre

Oeil-de-lynx est vivant!

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

en 1995, jean-paul rappeneau sort de cyrano de bergerac et est donc dans le moment particulier des carrières des cinéastes où on ne peut rien lui refuser. il dépense son crédit sur une adaptation du hussard sur le toit, serpent de mer passé entre les mains de tout un tas de cinéastes (bunuel, malle...). pathé, 30 ans avant les trois mousquetaires, est déjà dans le délire de dépenser des sommes insensées sur des oeuvres patrimoniales, et lui confie l'équivalent de 26m (en 1995 !!!), le plus gros de l'histoire du cinéma français à l'époque.

le film est indissociable de cette histoire, tant le "on a dépensé sans compter en 1995" est visible et définit le film. tout est splendide, a l'air de couter une blinde (dans la logique des gros budgets de l'époque : plans très larges, des tas de figurants tout le temps, des reconstitutions riches de chaque bout de détail, des dizaines de lieux différents...), dans une vibe de fresque historique comme c'était la mode à l'époque, un grand spectacle à voir en famille le dimanche après-midi. et sans vouloir hiérarchiser les oeuvres (...) le fait est qu'il n'y a pas de blagues pourries, pas d'imitation des américains, on est dans une histoire rigoureuse, un moment historique difficile, un ton fondamentalement sérieux, et pourtant on s'adresse à des millions de personnes. l'impression qu'il y a eu depuis un nivellement par le bas, où qu'on considère que les gens sont devenus débiles, ou je sais pas.

en tant qu'objet filmique c'est vraiment impressionnant et précieux. la mise en scène est dynamique et d'une élégance folle, précise, les cadres sont soignés, pensés. l'excellence et l'exigence sont partout. en extérieur ou en intérieur, tous les lieux filmés sont extraordinaires. sans jamais sombrer dans le pittoresque, la provence est magnifiquement filmée, les chateaux et décors sont tous splendides, chaque costume, accessoire est parfait, il y a des effets de lumières sublimes... c'est vraiment de l'artisanat d'art.

le gros point noir est évidemment olivier martinez, beau mais totalement inexpressif et jouant souvent faux, totalement dénué de profondeur. rappeneau était à la projection et a évoqué, avec 30 ans de recul, ses "doutes" de l'époque et renforcés avec le temps sur le fait qu'il avait fait le bon choix... et le cinéma français a décidé : après 2 rôles chez blier, un césar du meilleur espoir, le lead d'un énorme film - il n'a plus jamais rien fait se significatif en France. il n'a pas été malheureux puis qu'il a été 4 ans avec kylie minogue et 5 avec halle berry... une vie et une carrière marrantes, mais enfin il est dans chaque plan et est tellement nulle qu'il est à 2 doigts de gâcher le film. binoche, en comparaison, est très bien, évoque parfaitement le personnage qui n'est pourtant pas très écrit.

dans le fond, le film est riche et intéressant - même si je ne doute pas une seconde que le livre est beaucoup mieux. cette attaque de choléra sur le pays est un épisode incroyable, impressionnant, peu connu, magnifiquement retranscrit. et cette aventure de ces 2 personnages est une excellente histoire. mon souci est que dans le cadre du film, l'absence de rebondissements donne paradoxalement l'impression que ces deux personnages en perpétuel mouvement font du surplace (il a d'ailleurs dit qu'ils avaient rajouté les poursuivants de martinez parce qu'ils étaient conscients de ce souci). et il y a, comme souvent dans les grands spectacles de cette époque, une absence d'effort d'empathie et d'émotion qui m'empêchent de vraiment me plonger dedans. j'étais à la fois très impressionné par ce film splendide, le travail effectué, tout en étant assez extérieur au bail.

Vu à l'époque et les (rares) souvenirs que j'en ai correspondent complètement à ce que tu décris, jusqu'au démastiquage d'Olivier Martinez (tellement perdu de vue que je pensais que c'était lui qui avait repris le rôle dans The Crow 2, alors que c'est Vincent Pérez)

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Le roman est un immense chef-d'oeuvre. Faudrait que je revoie le film, je me souviens juste de la scène de friction du corps nu de Binoche .

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CroqAnimement votre

Tu as tout dit FingerCrossed sur les qualités et le gros défaut du film.

Les passages sur l'épidémie de Choléra restent des souvenirs vivaces.



aussi bien entendu

Olivier Martinez (que j'ai aussi souvent confondu avec Vincent Perez) a intégralement disparu, c'est fascinant. Je me demande ce qu'il fait de ses journées le mec.

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CroqAnimement votre

Oui surtout depuis son divorce avec Halle Berry en 2015.

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UBERLINKS toujours dispo sur OCS et MyCanal!

J'ai failli y aller. J'ai failli te rencontrer. Je croise les doigts pour la prochaine fois.

ahah d'autant que j'étais facilement identifiable, c'est moi qui ait posé la question martinezophobe.

devant l'acharnement collectif je me permets de relayer l'anecdote qu'il a raconté : il a dit que physiquement martinez était parfait, mais dès qu'il parlait c'était plus compliqué (il nous a dit "je sais pas si vous avez vu chantons sous la pluie...") et qu'il se retrouvait à lui faire 15 prises de tout pour tenter d'en tirer quelque chose. tant et si bien qu'il y a eu une réunion de production en cours de tournage ou a été suggéré de le faire doubler en post-prod, parce qu'ils commencaient à prendre du retard à cause de ça.

quand une dame est intervenue pour prendre sa défense en disant "je trouve que c'est son plus beau rôle !" il lui a répondu "vu qu'il n'a rien fait d'autre, ce n'est pas un grand compliment".

Shots fired

loool

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