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MessagePosté: 28 Oct 2013, 21:44 
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Ah mais j'ai rien contre le trauma. Je trouve que c'est bien géré ( à part une scène de dialogue). C'est juste que c'est pas l'aspect du film qui me fait le plus triper.


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MessagePosté: 28 Oct 2013, 22:10 
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Je dois débarquer mais vous en avez parlé de ça ?

http://www.imdb.com/title/tt3277552/?ref_=nm_flmg_act_3

Director: Jonás Cuarón

"Aningaaq" c'est le chinois


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MessagePosté: 28 Oct 2013, 22:25 
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MessagePosté: 29 Oct 2013, 09:15 
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Z a écrit:
Children of Men est l'un de mes films préférés de ces dix dernières années. Je l'ai déjà revu une dizaine de fois, sans me lasser.

Ici je retrouve donc tout ce qui me transporte au cinéma : la narration par l'image, l'épure du pitch, le plan-séquence, les plans en caméra subjective. Et effectivement, tout y est.

J'ai passé un bon moment, dans une salle pleine à craquer complètement absorbée par l'écran et l'enjeu dramatique... c'est donc possible ! Quant à la 3D, je l'ai hélas davantage appréhendé comme un filtre entre le film et moi, plutôt que comme un élément d'accroche. C'est trop directif pour moi, je passe trop de temps à regarder les objets en amorce, les stylos qui flottent... j'en perds souvent ma concentration.

Bref, je suis déçu du film.




Je serais pas aussi sévère mais je te rejoins sur les réserves. Je trouve toute la première partie assez sensationnelle jusqu'à l'arrivée à la station internationale. Le côté immersif du film et la survie des 2 personnages qui se joue à un fil. Je trouve le film très fort d'un point de vue angoisse et tout le côté infini de l'espace.
Malheureusement, après ça se délite, entre le trauma inutile qui affaiblit le propos
d'ailleurs assez surpris que la NASA autorise une déprimée à aller dans l'espace
, et ça reste sur des rails plus convenus.

Gros kiff quand-même sur la meilleure scène du film,
Clooney qui revient, j'y croyais, je trouvais ça lourdaud, et puis le coup du rêve super bien joué
, la 3D utilisée de manière super intelligente mais un peu déçu au final. Même si pour moi, c'est un des bons films de cette année, je trouve Les fils de l'homme beaucoup plus passionnant et le potentiel du film sous-exploité.


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MessagePosté: 29 Oct 2013, 10:01 
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Film Freak a écrit:
C'est ça l'histoire que souhaite raconter Cuaron. Donc le recours à un trauma fait partie intégrante de son histoire, de l'arc qu'il choisit pour son protagoniste, tout comme le sont chacune des caractéristiques des protagonistes des films que tu cites.


Ce que je pense, c'est que le film - l'expérience qu'elle traverse - devrait être son trauma, pas la peine d'aller en chercher un dans le passé, et d'user d'un recours scénaristique artificiel dans un film de pure mise en scène (continuité de temps, unité de lieu, identification totale jusqu'à plusieurs plans subjectifs etc.). Je trouve ça toujours plus intéressant de le créer sous nos yeux, le traumatisme, et de le vivre avec elle. Dans Children of Men, tu sens que protéger la fille enceinte, c'est pour Clive Owen comme une revanche sur le fait qu'il ait perdu son propre gosse... c'est un élément bien développé (trois ou quatre touches disséminées ici et là), un poil tiré par les cheveux (le deuil versus la naissance, c'est facile), mais qui fait sens. Pour autant, ce qui plonge le personnage dans l'action, ce qui va déterminer ses actes, c'est avant tout la mort de la meuf qu'il aimait (et ça, on en fait l'expérience traumatique avec lui) et le fait qu'il renoue avec son passé de militant.

Mais bon, c'est un recours classique le trauma du passé (le deuil, l'alcoolisme, la culpabilité, l'abandon... on en fait vite le tour), pas de souci, sauf qu'au moment de l'exploiter et de le surpasser, on doit quand même se farcir Bullock en train d'hurler à la mort comme un chien - littéralement - pendant une minute, pleurer face caméra pendant plusieurs autres, se taper une infâme séquence où elle entend la radio... des kilomètres de monologues insipides... la position foetale et tout ce qui a trait thématiquement avec ce trauma, et qui vient polluer le survival - pour moi en tous cas ! Et puis faut pas se le cacher : le personnage de Stone est super creux. Zéro humour, zéro empathie, zéro mérite, zéro combativité (elle passe son temps à tenter d'attraper un truc, et le scénariste décide pour elle ce qu'elle peut ou ne pas attraper 99% du temps). A tel point que lorsqu'elle sauve l'extincteur, tu SAIS qu'elle va s'en servir plus tard pour se diriger. Je sais pas, je suis déçu de ce script, j'y peux rien... le seul point positif, c'est que c'est assez vierge de religion, et que par rapport à du Zemeckis par exemple, ça fait du bien.

Je vais me répéter, mais c'est dur de retrouver une technique exemplaire et un pitch génial, de fantasmer sur le retour d'un cinéma survival / science-fiction dont nous sommes orphelins depuis Alien / Abyss, et de se retrouver avec un vieux trauma de téléfilm. C'est comme si le prochain Mad Max était intense et méga bandant pendant une heure, viscéral et fun, et qu'on décidait de nous polluer dans le dernier tiers avec le deuil de sa famille. Je sais que toi et moi, on est assez partagés sur cette question, parce que tu aimes quand tout fait sens, quand il y a du fond (même s'il est visible, ce qui t'importe c'est qu'il ne soit pas gratuit et bien intégré, qu'il te serve comme d'un starting block pour ressentir des émotions), mais moi j'ai plus de mal avec ce passage obligé scénaristique. Et pourtant, je suis le type qui peut le tolérer de cinéastes hyper crétins comme Gaspar Noé, où Irréversible et Enter the void sont risibles de ce point de vue, et où je me réfugie dans la mise en images.

Bref, je trouve le film excellent tant que Clooney est là, parce que je suis capable de ressentir le vide, le manque, la peur, la solitude, l'immensité etc. avec Bullock, mais je sais par railleurs que le script me réserve encore des interactions à deux. Dans Alien, on est pressés de se retrouver uniquement avec Ripley, parce que le trauma est l'alien. Ici je n'en avais pas spécialement envie. Je trouve que l'arc "femme dont le coeur est froid comme une pierre - Stone - et qui n'a plus envie de vivre, et qui doit surpasser ça pour retrouver la force de renaître", c'est digne d'un premier jet. Cela dit, c'est parfaitement assumé par Cuaron, et je ne peux aller à l'encontre du fait que film plait énormément, et qu'ici il ne rencontre quasi que des 5 et des 6. Je suis le premier malheureux de ne pas être à 6... ça arrive, tant pis. Au moins, ça m'a donné envie de me retaper les Alien.

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MessagePosté: 29 Oct 2013, 10:09 
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Film Freak a écrit:
Bah j'ai l'impression qu'ils n'ont pas compris que c'est nécessaire pour raconter l'histoire souhaitée par Cuaron.
Gravity n'est pas qu'un film de survie, c'est un film avec un arc précis pour son protagoniste et pour que cet arc ait un sens, il faut qu'il y ait un point de départ à "résoudre". Le trauma est ce point de départ.

Il est différent d'autres films de survie, c'est tout.


Si on avait fait du script consulting pour Cuaron, façon Cameron :P , je pense que je lui aurais demandé de réduire la partie explicite. Garder la position foetale (parce que le corps se recroqueville naturellement j'imagine), on enlève les monologues bidons sur les chiens, on enlève la confession et la petite anecdote sur la mort de sa fille... on se sert uniquement de la captation de la station radio, où elle entend un cri d'enfant et où elle explose en pleurs... là on imagine soit un manque soit un deuil, et tout à coup c'est toute l'humanité qui lui manque et à laquelle elle tient. J'aurais aimé que le film soit au-delà de son histoire personnel, que ça écrase son arc scénaristique, que ça redéfinisse ses codes et ses valeurs. Tu as un personnage neutre, froid, impersonnel > les péripéties de la mort dans l'espace > au moment de souffler un peu, tu retrouves l'envie de retrouver la Terre et les siens. Pas besoin de trauma sur le deuil bidon. Vraiment, pour moi, l'écueil est minime mais le désagrément important. Je comprends tout à fit que le film plaise et emporte l'adhésion et fasse jaillir autant d'émotions.

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MessagePosté: 29 Oct 2013, 10:14 
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Chlochette a écrit:
La scène avec Clooney est en cela très forte : son perso, sorte de petit ange/démon sur l'épaule, ne sert soudain plus qu'à déculpabiliser Bullock de s'en sortir.


Oui, ça c'est bien vu. Elle est vraiment bien, cette scène.

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MessagePosté: 29 Oct 2013, 10:23 
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Z a écrit:
on doit quand même se farcir Bullock en train d'hurler à la mort comme un chien - littéralement - pendant une minute

Heureusement car c'est la plus belle scène du film. Je trouve qu'il y a quelque chose de primitif et bouleversant qui se joue à ce moment-là.

Citation:
le seul point positif, c'est que c'est assez vierge de religion, et que par rapport à du Zemeckis par exemple, ça fait du bien.

Il y a quand même une image pieuse orthodoxe dans Soyouz, une statue de Bouddha dans Shenzhou, et elle demande à ce qu'on prie pour elle car "on ne lui a pas appris à le faire". Last but not least, elle dit "merci" à la fin, une fois revenue sur terre.


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MessagePosté: 29 Oct 2013, 10:28 
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Z a écrit:
Je trouve que l'arc "femme dont le coeur est froid comme une pierre - Stone - et qui n'a plus envie de vivre, et qui doit surpasser ça pour retrouver la force de renaître", c'est digne d'un premier jet.


Pour moi c'est pas du tout une femme au coeur froid. Elle donne aux autres, elle a des interactions sociales, elle bosse dans un hôpital et fait donc le "bien" etc. Un coeur froid c'est péjoratif pour moi, c'est sans sentiment pour les autres, néfaste pour son entourage (alors que là elle lutte pour Clooney par exemple, elle s'entend bien avec ses collègues de mission etc). Pour moi l'arc c'est plus une femme vide sans espoir qui se contente d'exister qui va devoir survivre et donc vraiment renaître pour vivre à nouveau.


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MessagePosté: 29 Oct 2013, 10:51 
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Déjà-vu a écrit:
Heureusement car c'est la plus belle scène du film. Je trouve qu'il y a quelque chose de primitif et bouleversant qui se joue à ce moment-là.


Sérieux ? Je suis complètement passé à côté.

Citation:
Il y a quand même une image pieuse orthodoxe dans Soyouz, une statue de Bouddha dans Shenzhou, et elle demande à ce qu'on prie pour elle car "on ne lui a pas appris à le faire". Last but not least, elle dit "merci" à la fin, une fois revenue sur terre.


Je n'ai pas fait attention à la dernière réplique, mais j'ai remarqué le reste. Ce n'est pas ce que j'appelle évoquer la religion, au sens Zemeckizien du terme. :wink: ça passe très bien.

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MessagePosté: 29 Oct 2013, 10:55 
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Alabama a écrit:
Pour moi c'est pas du tout une femme au coeur froid. Elle donne aux autres, elle a des interactions sociales, elle bosse dans un hôpital et fait donc le "bien" etc.


C'était sa vie d'avant le deuil, plutôt, non ?

Citation:
Un coeur froid c'est péjoratif pour moi, c'est sans sentiment pour les autres, néfaste pour son entourage (alors que là elle lutte pour Clooney par exemple, elle s'entend bien avec ses collègues de mission etc).


Moi j'aime beaucoup le fait qu'elle lui demande de couper sa musique. Elle est plutôt parasitée par sa bonne humeur, et ne répond jamais à ses sourires charmeurs, ni ne relance ses anecdotes. Elle ne sait pas de quelle couleur sont ses yeux. Y a une notion de repli sur elle-même, de manque d’interaction. Dans le drame, elle tente de le sauver, mais elle revit la perte de sa fille, c'est autre chose. Et puis son nom est là pour marquer au fer rouge le personnage.

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MessagePosté: 29 Oct 2013, 11:01 
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Z a écrit:
Alabama a écrit:
Pour moi c'est pas du tout une femme au coeur froid. Elle donne aux autres, elle a des interactions sociales, elle bosse dans un hôpital et fait donc le "bien" etc.


C'était sa vie d'avant le deuil, plutôt, non ?


Elle continue à bosser mais elle ne fait plus que ça de sa vie en fait.

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Z a écrit:

C'était sa vie d'avant le deuil, plutôt, non ?


A priori là aussi, quand elle lui explique sa vie depuis le deuil elle bosse toujours à l'hôpital ce qui sppose donc de nombreuses interactions et "bienfaits" même si c'est limité seulement à son temps de vie professionnelle. C'est sa vie personnelle qui a disapru. C'est dans son foyer qu'il n'y a plus d'intéraction après le deuil.



Citation:

Moi j'aime beaucoup le fait qu'elle lui demande de couper sa musique. Elle est plutôt parasitée par sa bonne humeur, et ne répond jamais à ses sourires charmeurs, ni ne relance ses anecdotes. Elle ne sait pas de quelle couleur sont ses yeux. Y a une notion de repli sur elle-même, de manque d’interaction.


Mais ça c'est plus le personnage de Clooney qui le provoque, tout le monde le "supporte" affectueusement. C'est le personnage un peu léger dans ses propos, lourd et en apparence superficiel qui se révèle le roc et l'appui indispensable à l'opposé du personnage "public" qu'il reflète. Les gars de Houston le coupent sans cesse aussi. Clooney non plus ne connaît pas non plus la couleur de ses yeux.


Citation:
Dans le drame, elle tente de le sauver, mais elle revit la perte de sa fille, c'est autre chose. Et puis son nom est là pour marquer au fer rouge le personnage.


Là oui effectivement.
Stone ça peut aussi être pour le roc qui résiste à tout, incassable, pas forcément la pierre froide.


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MessagePosté: 29 Oct 2013, 11:23 
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Alabama a écrit:
Stone ça peut aussi être pour le roc qui résiste à tout, incassable, pas forcément la pierre froide.


C'est vrai.

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MessagePosté: 29 Oct 2013, 12:00 
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Z a écrit:
Mais bon, c'est un recours classique le trauma du passé (le deuil, l'alcoolisme, la culpabilité, l'abandon... on en fait vite le tour), pas de souci, sauf qu'au moment de l'exploiter et de le surpasser, on doit quand même se farcir Bullock en train d'hurler à la mort comme un chien - littéralement - pendant une minute, pleurer face caméra pendant plusieurs autres, se taper une infâme séquence où elle entend la radio... des kilomètres de monologues insipides... la position foetale et tout ce qui a trait thématiquement avec ce trauma, et qui vient polluer le survival - pour moi en tous cas !

Oui parce que là tu cites des trucs qui moi me font chialer.

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