Forum de FilmDeCulte

aka Geronimo



Les Indiens Apaches ont accepté à contrecœur de s'installer dans une réserve approuvée par le gouvernement américain. Tous les Apaches ne parviennent pas à s'adapter à la vie de cultivateurs de maïs. L'un d'eux, Geronimo, est particulièrement agité. Poussé à bout par les promesses non tenues du gouvernement, Geronimo et une trentaine d'autres guerriers forment une équipe d'attaque qui humilie le gouvernement en échappant à la capture, tout en récupérant ce qui leur revient de droit.

Je n'ai pas vérifié mais j'imagine qu'il s'agit du plus gros budget dont Walter Hill a pu jouir au cours de sa carrière, les studios validant enfin le projet (écrit par John Milius!) suite au succès de Danse avec les loups, t'as Gene Hackman et Robert Duvall qui viennent, et tu sens la volonté de signer une grand western intelligent, qui contourne le biopic évident pour se concentrer sur un tournant décisif dans l'opposition entre le chef apache et la cavalerie, nuançant la caractérisation dans les deux camps, multipliant les plans très larges et les longues focales dans un 2.35 réduisant l'homme à trois fois rien dans l'immensité des vistas de l'Ouest américain.

Mais l'exécution laisse complètement à désirer.

Les affrontements sont relativement nombreux mais ça reste un film in-to-lé-ra-ble-ment bavard. Et pas bavard plein de tension ou plein de fougue ou plein d'idées. Non, bavard fonctionnel, bavard "énoncé des enjeux de la façon la plus claire et limpide et ennuyante possible", bavard "faut combler le temps en expliquant le pourquoi du prochain face-à-face". Ainsi le récit enchaîne-t-il ces plates scènes de blabla avec des scènes de guerre répétitives et sans grande inspiration.

D'un point de vue dramaturgique, ça reste inerte, les protagonistes s'avérant globalement inintéressants à force d'avoir été rendus tous mesurés et la narration refusant de choisir un véritable point d'ancrage (ni le jeune novice joué par Matt Damon qui a droit à la voix off pataude, ni le noble soldat joué par un Jason Patric trop doucereux, ni Geronimo que Wes Studi joue avec plus de fierté que de rage), on ne s'attache à rien ni personne.

C'est pas méchant mais c'est un peu un film pour rien.

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J'avais adoré le film et Jason Patric, le pendant académique du déluré Wild Bill.

Un film d'objectivement connard.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

La remarque est courante concernant Milius mais ça mérite d'être argumenté pour ce cas précis.