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MessagePosté: 27 Sep 2015, 23:44 
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Successful superfucker
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Octobre 1944, Auschwitz-Birkenau.
Saul Ausländer est membre du Sonderkommando, ce groupe de prisonniers juifs isolé du reste du camp et forcé d’assister les nazis dans leur plan d’extermination. Il travaille dans l’un des crématoriums quand il découvre le cadavre d’un garçon dans les traits duquel il reconnaît son fils. Alors que le Sonderkommando prépare une révolte, il décide d’accomplir l’impossible : sauver le corps de l’enfant des flammes et lui offrir une véritable sépulture.


Tour de force pour ce premier film hongrois, pays où la déportation a été concentrée en quelques mois vers la fin de la guerre, que de contourner les problèmes de représentation de la Shoah pour en faire un spectacle cinématographique en se fixant comme en caméra embarquée sur le visage zombifié et blafard d'un Sonderkommando (juifs en sursis chargés d'en deshabiller d'autres à peine sortis de leurs convois et de les pousser vers leur extermination en leur faisant croire qu'ils allaient prendre une douche, puis de récupérer leurs effets personnels, puis de tirer les corps vers les fours crématoires) et en laissant l'horreur dans un hors champ flou au travers d'un éprouvant mixage sonore de terreur et de violence glaçante laissé à l'appréciation du spectacteur.

Laszlo Nemes joue ainsi la carte de l'immersion totale avec son protagoniste au coeur de chaque plan-séquence, ne jouant jamais sur le sentimental mais sur l'action toujours en mouvement avec l'idée fixe de ce père qui reconnait son fils parmi les dépouilles et ne pense plus qu'à la seule issue de l'enterrer décemment avec une sépulture et un kaddish au risque de parasiter une révolte des sommerkommando tentant de s'évader, maintenant une tension palpable évacuant le dispositif de mise en scène de témoignage historique pour se concentrer sur une histoire de double survival aux rebondissements incessants dans les dédales labyrinthiques d'un camp de concentration.
5/6


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MessagePosté: 28 Sep 2015, 07:05 
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Antichrist
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Film-expérience totalement hypnotique jusqu'au malaise. Le premier plan-séquence marquera l'histoire du cinéma. Une description de l'horreur nazie de sa planification à son exécution. Nemes évite toujours le voyeurisme. Mon seul bémol tient dans l'ajout d'un suspense - la tentative d'évasion du camp -, même si le dernier quart d'heure m'a pris aux tripes comme rarement.

5/6

Je lui prévois l'Oscar du meilleur film étranger.


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MessagePosté: 28 Sep 2015, 07:22 
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Je reprends grosso modo la bafouille de mon blog:

C'est l’histoire d’un homme en sursis. Saul est un membre du Sonderkommando, ce groupe de prisonniers chargés de faire le sale boulot des Nazis: déshabiller les déportés, les envoyer à la chambre à gaz, évacuer les “pièces” aux fours crématoires, évacuer les cendres, etc. Dans cet enfer, Saul va tout faire, avant de mourir à son tour, pour s’accrocher à un dernier éclair d’humanité: offrir une sépulture digne à un jeune garçon (le sien, dit-il). Pour ce faire, il faut cacher le corps de l’enfant, trouver un rabbin, se faire discret et déjouer la surveillance des bourreaux.

Le débat sur la représentation de la Shoah au cinéma existe depuis maintenant 70 ans, et chaque film qui réattaque la question suscite une fois de plus de vives discussions. Malgré la quantité de films existants sur le sujet, Son of Saul apporte sa pierre à l’édifice en proposant un regard encore inédit. Le réalisateur a opté pour un dispositif de mise en scène radical mais totalement cohérent avec le projet du film: adopter exclusivement le point de vue (au sens figuré) du personnage. Avec de longs plans-séquence, on ne quitte pas Saul un seul instant (son visage, sa nuque). Toute l’horreur qui l’entoure, on la voit très peu (en arrière-plan, au détour d'un mouvement de caméra), on la devine, on la ressent, on l’entend. Le travail sur le son est d’ailleurs exceptionnel. Si ce parti-pris esthétique s’avère suffocant et implacable (qu’y a-t-il de pire: voir l’horreur ou l’imaginer?), il est aussi un moyen de s’accrocher, comme Saul le fait, à ce qu’il reste d’humanité dans le camp de la mort. Le “suspense” (mot bien trop trivial dans ce contexte) du récit est d’ailleurs davantage une réserve d’oxygène qu’un artifice de scénario mal placé. De plus, la manière dont se termine cette quête vers la Lumière au coeur des Ténèbres est bouleversante.

Son of Saul est une expérience cinématographique dont on sort le souffle coupé. Mais c’est aussi un des films les plus importants jamais réalisés sur la Shoah.

Ca méritait la Palme et c'est un 6/6

Dans le top 3 de l'année.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"


Dernière édition par Arnotte le 02 Nov 2015, 14:42, édité 2 fois.

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MessagePosté: 28 Sep 2015, 10:30 
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Sir Flashball
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Une bonne raison d'avoir une troisème guerre mondiale : qu'on arrête de nous saouler avec des films sur la seconde.

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MessagePosté: 28 Sep 2015, 11:16 
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Après tu t'étonnes que je te confonde avec Caribou!

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MessagePosté: 28 Sep 2015, 18:34 
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Castorp a écrit:
Une bonne raison d'avoir une troisème guerre mondiale : qu'on arrête de nous saouler avec des films sur la seconde.

+1

Moi aussi il me semblait qu'on avait fait le tour.

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Castorp a écrit:
Nan mais je suis d'accord avec Antigone, là.


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MessagePosté: 28 Sep 2015, 20:25 
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Pitié... personne vous oblige à voir les films.


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MessagePosté: 28 Sep 2015, 20:26 
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Karloff a écrit:
Pitié... personne vous oblige à voir les films.


Dixit le gars qui passe son temps à dire qu'il en a marre des films de super-héros. :P

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MessagePosté: 28 Sep 2015, 20:28 
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J'en ai surtout marre des suites.


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MessagePosté: 28 Sep 2015, 20:31 
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Sir Flashball
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Ben une 250000ème histoire sur Auschwitz, c'est pas plus original qu'une suite.

(et je dis pas que c'est un mauvais film, je dis simplement que le sujet commence doucement à être usé jusqu'à la corde)

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MessagePosté: 28 Sep 2015, 20:55 
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Auschwitz me parait plus important que les problèmes d'alcool de Tony Stark.


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MessagePosté: 28 Sep 2015, 22:46 
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Castorp a écrit:
(je dis simplement que le sujet commence doucement à être usé jusqu'à la corde)

MAIS JUSTEMENT

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MessagePosté: 28 Sep 2015, 23:19 
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Sir Flashball
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Karloff a écrit:
Auschwitz me parait plus important que les problèmes d'alcool de Tony Stark.


Comme sujet de fiction ? Je vois pas pourquoi.

Arnotte a écrit:
MAIS JUSTEMENT


Justement quoi ?

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MessagePosté: 29 Sep 2015, 02:07 
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Assez d'accord avec Castorp.

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MessagePosté: 29 Sep 2015, 07:09 
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