Forum de FilmDeCulte

Pourtant à lire vos retours de Cannes c'est l'âge moyen du public non professionnel pendant les séances.

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Oui mais j'adore qu'il en profite pour accuser le festival, qui l'a probablement invité. Lanzmann a consacré sa vie à la shoah et se sent obligé de nous donner son avis sur tout ce qui la concerne, quitte à dire à un survivant des camps qu'il ne sait pas de quoi il parle, donc on peut admirer le documentariste, mais le type est infect.

J'ai les mêmes échos de mon côté..

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Oulà pas mieux.

J'ai déjà assisté à l'une de ses interventions et il avait dit à quelqu'un qui le contredisait (pour mener le débat, rien de plus) qu'il devait avoir "une sale gueule" (un projecteur l'empêchait de voir le type).

lol, je savais pas du tout. Mais je réagissais surtout sur le truc "le mec avait qu'à bouger son cul et pas attendre la bagnole".

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CroqAnimement votre

Quel que soit son âge, c'est con de toute façon de lui reprocher ça.

Il a quand-même écrit "le Lièvre de Patagonie", un livre important, où il semble remarquablement franc envers lui-même, et fait un film où il défend le chef du Judenradt de Teresienstadt, ce qui est très loin d'être une position lénifiante, consensuelle et moralement évidente à l'extérieur comme à l'intérieur de la communauté juive. Ses réserves sur le "Karski" de Haenel me semblaient assez fondées (se demander s'il n' ya un certain révisionnisme qui peut tirer vers les négationnisme à l'oeuvre derrière l'idée de faire de Roosvelt le complice de la Shoah...qui est venu au pouvoir en 1938 quand les puissances européennes étaient inactives depuis 6 ans, et avait une opinion publique isolationniste, n'est pas une mauvaise question).
Par ailleurs pas vu le fils de Saul, mais difficile de faire abstraction du contexte politique pas très glop en Hongrie, où le pays est travaillé par le populisme et l'extrême-droite , un retour des questions de minorités linguistique façon crise des Sudètes II , où Orban s'aligne sur le Jobbik qui exploite les préjugés antisémites et anti-musulmans et s'organise en milice, et met en oeuvre une politique de force et d'intimidation contre les réfugiés (il serait intéressant de savoir comment il a été reçu par le public et le pouvoir là-bas).

Le film est déjà sorti en Hongrie et il a super bien marché..

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

je vais sûrement SPOILER
Je laisse pas souvent d'avis mais là, je sens le cas particulier...
Je rentre pas dans le débat du film sur la Shoah, on peut me reparler du même fait 1000 fois tant que le film est bon et qu'il me raconte une histoire intéressante.

Et c'est là dessus que je bug... je trouve le film très peu intéressant...

Je passe d'abord sur les qualités évidentes du film. Putain de mise en scène, photo sublime, utilisation du son et du hors champ virtuose. Interprétation impeccable. Bref, tout ça j'ai rien à dire, c'est du travail d'orfèvre. Puis j'adore les films qui collent aux basques d'un personnage (Le Fils des Dardennes est un de films de chevet). Et j'adore les immersions "physiques" à base de long plans,je surkiffe Mungiu et un film tel que Dans La Brume m'avait mis par terre (en voila un plan séquence d'intro d'enculé)

Par contre, concernant ce que ça raconte, je suis resté perplexe. J'ai bien compris l'idée hein: l'obsession d'effectuer un acte de dignité dans cet enfer. Le chemin de rédemption/de croix d'un homme qui dont la tâche est de commettre l'horrible à longueur de journée. Idée qui me plait beaucoup. Mais qui n'était que prétexte à mes yeux pour enchainer une succession de tableaux. Je vois l'écriture du scénario simplement comme ça:
Donc je comprend l'idée de le faire passer par tous les stades de l'enfer, mais j'ai vraiment eu au final une vulgaire impression de "diaporama d'un camps d’extermination", avec le "fils" comme justification pour que le héros ait une raison d'aller à gauche et à droite et qu'il n'y a pas plus d'histoire que ça. Le personnage n'existe pas autrement que dans la quête de son acte, pas d'évolution, pas de doutes, pas d'hésitations, pas de constat de ce qu'il provoque et fait risquer aux autres. Il va juste à gauche et à droite en demandant si y'a un rabbin, donc il m’intéresse pas du tout, un perso qui ne doute pas, n'hésite pas, chez qui il ne se passe rien... me fait chier, tout aussi fort puisse-t-être le contexte dans lequel il évolue.

Je suis d'une génération éduquée à cet événement, comme vous tous, comme lu public de Cannes et les critiques, et je "sais" (notez les guillemets hein!) comment fonctionne un camps d'extermination. Donc les différents tableaux du film ne m'ont rien appris (à part les cendres dans la rivière). Je demande pas à un film de m'apprendre quelque chose, mais si j'ai pas un personnage avec un arc intéressant (donc une histoire) et qu'en dernière issue, j’apprends rien non plus ... alors je sais pas pourquoi je regarde le film. La qualité technique ne me suffit pas du tout à m'immerger dans le bordel si elle n'est pas au service d'une histoire. Du coup j'ai pas ressenti grand chose... Presque rien d'ailleurs, alors que je suis une vraie tata et une grosse éponge émotive. Putain, j'ai même pas ressenti le danger.

Donc une magnifique exécution (vraiment!) pour walou. J'ai vraiment du mal à comprendre l'enthousiasme général. A mon grand regret car sur le papier c'est exactement le genre de film qui m'emmène tellement loin.

Ce que tu reproches au film n'est tout simplement pas son projet. Le récit du film ne s'écrit pas par un développement narratif traditionnel où le personnage évoluerait au fil de ses rencontres et des évènements, il s'écrit purement et simplement dans sa trajectoire physique. Une fois que tu as compris ça, le film devient autre. Devient une expérience non pas intellectuelle, mais purement physique. Le choix absolument génial de faire du personnage le centre de la mise en scène, le regard qui nous fait voir l'horreur nous donne comme point de fuite son corps dans le plan. C'est lui qui est sans cesse en jeu du tout premier plan (qui indique d'ailleurs très judicieusement les règles du jeu) au dernier
Le film n'est rien d'autre que ça, que cette tentative de raconter l'horreur non pas par des mots, par le didactisme d'un récit historique, mais par une expérience de cinéma. C'est gigantesque pour moi.

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CroqAnimement votre

Excellente citation d'Ophir Levy (historien du cinéma) à propos du film dans le Libé de mercredi :

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CroqAnimement votre

Au-delà de l'épreuve physique, il y a aussi une quête de l'humanité retrouvée.

Une catastrophe ce film. Honnêtement, le film le plus soporifique que j'ai pu voir. Une caméra braquée sur les visages, mal filmé, peu d'action, peu d'émotion, un thème - la Shoah vu et revu - bref, un film pitoyable. On ressasse encore et encore la même période de l'histoire qui est surrexploitée alors que l'Histoire des hommes est riche et si diverse. Ce sont les deux heures sur la Shoah de l'année, histoire de pas oublier. Bref, film peu intéressant sauf pour les descendants de déportés qui ont droit à leur commémoration c'est normal. Pour les autres, passez.

Au contraire, je suis 100% d'accord avec ce que tu décris. J'ai très bien compris le projet, et c'est le projet que je critique directement. Je lui demande pas de le faire autrement. Je dis juste que je trouve justement le projet et la démarche inconséquents à mes yeux.
La trajectoire purement physique, quand je la compare à celle du Pianiste (qui justement ne repose pas que la dessus) je la trouve faiblement présentée. Je n'ai pas été plus ému que si j'avais assisté en plan séquence à un film sur un mec qui court un marathon. Je vais le voir souffrir, je vais même surement comprendre sa stratégie de course, je vais avoir de l'empathie et tout...mais ça va très très vite me faire chier.

Mais je suis content de voir que les gens y trouvent leur compte. J'ai pas détesté. Ca fait d'ailleurs longtemps que j'avais pas pu me questionner comme ça sur le pourquoi je trouvais un tel film relou. Je suis content de l'avoir vu.