Bon, prenons le temps de bafouiller un peu.
Mon Cannes 2015 a duré 5 jours, 4 films par jours en moyenne. (Ah et puis je mets aussi ceux que j'avais pu voir avant.)
En Compétition:
TALE OF TALES Drôle d'objet que voilà. Trois contes différents sans (quasi) aucun lien entre eux sont racontés en parallèle (et de manière aléatoire/rien à battre). Ces histoires sont parfois (un peu) amusantes et/ou (un peu) surprenantes, mais on comprend aussi rapidement qu'on en a en fait rien à battre tellement c'est creux. Et long... On sauve deux trois moments et une direction artistique assez réussie, mais globalement ça n'a quasi aucun intérêt. 2,5/6
MIA MADRE Relative déception ici aussi. Le personnage principal est assez beau et superbement interprété par Margherita Buy, les scènes comiques avec Turturro sont de fait assez poilantes (mais répétitives) et ce que ça raconte sur la famille est assez touchant, mais l'ensemble est finalement assez banal, ça manque de "génie". 3/6
SON OF SAUL Une pure claque. Bon, techniquement c'est sincèrement stupéfiant (la mise en scène qui colle non-stop au personnage en plans-séquence de OUF, mais aussi le travail sur le son). Cette radicalité formelle, certes suffocante, garde néanmoins sa cohérence totale, tellement elle est liée au parcours "émotionnel" du mec et au discours sur le sujet. La fin est extraordinaire. C'est vraiment magistral de bout en bout et c'est certainement l'un des films les plus importants jamais faits sur le sujet. 5,5/6 et prix majeur en vue.
MON ROI Derrière cette relation amoureuse passionnelle mais aussi toxique et destructrice (racontée en flash-backs à coups de souvenirs) se cache un grand film sur l'amour, sur le couple, sur la guérison. Tous les comédiens sont géniaux (même Garrel (même Norman)), c'est un rollercoaster d'émotions, c'est bourré de vie et je prends du plaisir à chaque scène. Le film va diviser, comme toujours avec Maïwenn, mais moi je suis pour. 5/6
MOUNTAINS MAY DEPART Je ne veux pas trop spoiler mais en gros y a trois parties. La deuxième c'est pas mal. La première, c'est assez banal. La troisième se vautre dans de la sitcom. Quelques rares beaux moments mais pour moi c'est assez raté (par rapport à l'ambition du truc, mais aussi dans la mise en scène, le jeu...). On est très loin de la force de A Touch of Sin. 2,5/6 (oui en plus ça vieillit pas bien)
MACBETH Grande douche froide avec cette transposition (adaptation n'est pas le bon mot) littérale de la pièce qui n'offre aucun angle original. Ca ne fonctionne tout simplement pas et on s'emmerde dès les 5 premières minutes. Fassbender crève évidemment l'écran, Marion ça passe tout juste. La photo est exceptionnelle et la musique déchire, mais ça ne sauve pas le film. Gros gros ratage selon moi, mais sans doute que certains aimeront beaucoup. 1,5/6
J'aurais bien voulu les voir: le Kore-Eda, Carol et le Audiard...
En Hors-compétition:
AMY Remarquable documentaire très bien construit et fait à 99,9% d'images d'archives. C'est tellement prenant qu'on ne peut qu'être bouleversé (larmes au menton et gorge nouée pour mo mais j'étais loin d'être le seul) par ce très beau portrait de cette Amazing Amy/Gone girl, que l'on soit fan ou pas. Avec aussi ce terrible sentiment de gâchis. Un vrai choc aussi sur les ravages de la célébrité, l'alcool, la drogue, la boulimie.. Bref, c'est du costaud et les 127 min passent comme un rien. Le meilleur docu musical que j’ai pu voir depuis euh… Buena Vista Social Club? 5/6
A Un certain regard:
AN Un Kawase plus accessible mais moins fascinant que Still the Water l’an dernier. J’ai du mal à y voir un grand film mais c’est vraiment joli, tout simple, touchant… 4/6
RAMS Le début fait un peu peur mais j’ai vite été pris par ce conte islandais sur deux frères ennemis sur fond d’épidémie parmi leurs moutons. On croirait voir l’adaptation d’un roman graphique. La fin est belle. A découvrir. 4/6
LAMB C’est Le Chien Jaune de Mongolie en Ethipie et en moins bien. C’est mignon et dépaysant mais déjà vu mille fois, sans aucune surprise et un peu trop gentil. Du world cinéma pour les nuls. 2/6
NAHID Drame iranien au rayon Farhadi-wannabe. C’est pas nul mais assez banal. Je l’ai déjà quasi totalement oublié. 3/6
A La Quinzaine des Réalisateurs:
EMBRAZO DEL SERPIENTE L’histoire en parallèle de deux explorateurs qui ont parcouru l’Amazone avec le même indigène. Le N&B est assez magnifique (Salgado-style) mais le trouve l’écriture à la ramasse, c’est répétitif et très vite assez chiant, et ce ne sont pas quelques éclairs qui vont me réveiller de l’ennui. Il y a une drôle d’ambiance mais ce n’est pas ma tasse de thé. Je ne vois pas trop ce qu'on a voulu me raconter. 2/6
MUCH LOVED Une plongée dans le milieu de la prostitution à Marrakech, en mode Bande de filles mais sans le style et sans personnages un peu attachants. Le film manque d’enjeu (mais pas de vulgarité). C’est raté. 2/6
LES MILLE ET UNE NUITS - EPISODE 1 Un supplice. Un énorme foutage de gueule. D’abord, pendant 25 minutes, t’as des images de bateaux et de pompiers, avec en off un déluge de paroles d’ouvriers (c’est CHIANT après trois minutes), et aussi Gomes himself qui raconte pourquoi il fait ce film. Puis le film commence enfin. Cool, des histoires! Ah non, c’est tout nase en fait. Une histoire pourrie sur des bureaucrates en costume qui ont une trique d’enfer, puis une histoire chiante sur un coq qui chante la nuit. Puis après t’as trois fois un mec en gros plan qui cause pendant un quart d’heure, blablablabla… C’est juste insupportable, et je ne parle même pas des effets de styles complètement tosgra de pose ultime. Je me réjouis le lire les branlettes sur cette pure supercherie. Plutôt mourir que de voir les épisodes 2 et 3. La critique de FDC résume bien l’affaire (avec des mots plus gentils). 1/6 pour l’effort.
MUSTANG Le gros coup de coeur de la sélection. C’est solaire, drôle, super touchant, porté par une bande de filles formidables. C’est brillamment écrit et réalisé, et c’est jamais plombant malgré le sujet. Et ce sentiment réjouissant de découvrir un nouveau talent. A voir! 5/6
A La Semaine de la critique:
LA VIE EN GRAND C’est pas mal, les comédiens sont bons (surtout Guillaume Gouix), c’est un film pour les écoles, de quoi traiter le thème de la délinquance et des mauvaises fréquentations. C’est beaucoup trop gentillet pour marquer mais ça se laisse regarder. 3/6
Au marché:
EL CLUB (Larrain) Je comprends qu’on puisse trouver ça très fort mais moi ça m’est passé au dessus. En plus d’être très malaisant et désagréable (c’est voulu je suppose), je trouve ça très laid et foutraque sur le fond. Vraiment pas ma came. 1/6
TANGERINE Fun fact: c’est entièrement tourné sur un iPhone 5: c'est dire le budget du film. Mais on l’oublie assez vite. Ca se passe dans une banlieue de Los Angeles, celle du quartier des prostitué(e)s travelos blacks. On y suit deux héro(ïne)s parcourir les rues à la recherche du mec (mac) qui aurait trompé une des deux, bref une histoire de meuf, une intrigue prétexte pour dépeindre un milieu tout simplement jamais vu au cinéma. Il y a aussi un taximan arménien qui se tape des travelos durant ses heures de service, une pute « blanche » complètement paumée. Ca paraît glauque vu comme ça mais c’est débordant d’énergie et de vie, c’est de plus en plus hystérique, c’est souvent très drôle d’ailleurs. Heureusement, la fin est une respiration assez touchante. C’est un peu insortable comme film, mais c’est une chouette surprise. Content de l’avoir vu. 4/6
UN MOMENT D’EGAREMENT Langmann produit le remake d’un film homonyme de son père avec Vincent Cassel dans le rôle de Jean-Pierre Marielle. C’est les vacances en Corse et durant un moment d’égarement (ils sont bourrés à un fête), il se tape la fille de son meilleur pote, François Cluzet (qui reprend le rôle de Victor Lanoux mais surtout son rôle dans les Petits Mouchoirs). C’est un film d’été sympathique, Cassel est plus HOT que jamais et assez bon, Alice Isaaz est bien, l’autre joue moins bien mais c’est une bombe atomique. Content que ça ne tombe pas dans le vaudeville grotesque ni dans la comédie beauf… Bon, ça ne raconte pas grand chose mais ce n’est pas désagréable et la fin est réussie. 3/6
+ une (moitié de) comédie française toute moisie: je me suis enfui. Agnès Jaoui et Eric Ramzy y sont en couple, ça vous donne une idée du taux de crédibilité.
+ deux films encore inachevés donc je ne vais pas en parler.
_________________ Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"
Dernière édition par Arnotte le 26 Mai 2015, 09:00, édité 1 fois.
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