Forum de FilmDeCulte

La bande-annonce m'avait à la fois navré et intrigué et puis l'apparition de Sabine Azéma avait fini par me convaincre que, en bon suicidaire, il fallait faire le déplacement. Pour voir.

Et j'ai vu.

Bon, soyons honnêtes : la bande-annonce est vraiment merdique (tout comme l'immonde affiche) et reflète très mal le film. D'ailleurs elle intègre même une scène qui me semble-t-il est absente du montage du film (celle que l'on suppose être un mariage blanc entre Bulle Ogier et Bakary Sangare (à noter que Sangare n'a pas droit à son nom de personnage sur allocine, c'est le seul dans ce cas, va savoir pourquoi)... la b-a tente d'ailleurs de faire croire à cette piste tout le long, c'est assez étrange...).

Le film, en vérité, s'il est effectivement régulièrement hystérique, l'est paradoxalement sur un mode ultra-mollasson. Ceci d'abord à cause du très certainement pire travail de montage de l'année (Emmanuelle Castro, excellente monteuse de Bye Bye Blackbird, se gamelle méchamment ici, avec des espèces de jump-cuts d'une laideur effarante, des inserts complètement foireux, des chutes de scène ostensiblement abandonnées au montage intercalées n'importe où, un rythme ultra-défaillant, etc.) mais sans doute également à cause du scénario, qui est extrêmement décousu, s'épuise à partir dans tous les sens pour pas grand chose, est éclaté entre divers personnages un peu gratuitement (les péripéties secondaires des uns et des autres sont connectées artificiellement par la voix off, et sont surtout complètement anecdotiques, de l'ordre de la vignette), ressemble pour tout dire davantage à un bout à bout, une espèce de V1 inégale, avec du bon et du moins bon, qui aurait désormais besoin d'être retravaillée en bonne entente avec un producteur... Syndrôme très français, remember Très bien, merci, par exemple... mais apparemment on n'a pas trop envie d'investir dans le scénario en France, même quand il s'agit d'une corporduction entre cinq partenaires dont un Suisse (je trouve ça hallucinant qu'on puisse faire un tel montage financier sur la base d'un scénario si mal fichu).

La comparaison avec le Cuau ne s'arrête d'ailleurs pas là : la photo, la lumière, comme dans Très bien, merci, sont d'une grande laideur, et les cadrages sont absolument immondes (à l'exception relative près des séquences oniriques super-lourdaudes, notamment celle d'Hitler, qui est enfin un peu mise en scène). C'est assez violent, même, la laideur que ça atteint parfois...

Qu'est-ce qui fait que pour autant ce n'est pas non plus complètement irregardable? Les acteurs, d'abord, et notamment les seconds rôles, qui sont tous très bons. Je dis notamment les seconds rôle parce que j'exclus Marielle, que je trouve particulièrement décevant ici. Disons que là où les autres inventent vraiment qqch pour leur personnage, Marielle fait du Marielle, en roue libre, et il n'est pas bon.

Mais les autres atteignent parfois une certaine grâce, qui surprend, surtout quand il s'agit de rôles presque dispensables scénarisitiquement (comme Arié Elamleh, par exemple, qui fait surtout acte de présence, et parvient quand même à être très beau, très attachant...). Il y a une chose que les acteurs font très bien dans ce film, c'est mineur mais c'est intéressant, et c'est sourire, et rire. Les sourires sont vrais, sont chaleureux, sont beaux, illuminent les visages qui les portent. Elmaleh, donc (la belle manière dont il sourit affectueusement à chaque fois que Bulle Ogier devient imprévisible), Bakary Sangare (très beau, très tendre, et ce sourire entre la grimace, la douleur et la joie la plus complète), Azéma et Bruni-Tedeschi (l'une pimpante, l'autre plus impétueuse, toutes deux très sensuelles), Judith Chemla (magnifiques sourires attendris et gênés dans la scène de la cafétaria)... Tout ça respire une certaine joie de vivre, qui sauve le film de la nullité qui le menace.

Mention aussi pour Nicolas Maury, décidément toujours excellent, qui en une seule séquence rend son personnage inoubliable. Chapeau.

Mais bon, de bons acteurs, de beaux sourires, ça fait pas un film... Ca permet pas d'oublier les nombreuses plages d'ennuis, de gags nullissimes qui tombent à plat, de conventions narratives mal détournées (les rêves -- ok, c'est sans doute le premier film à montrer Hitler à poil, la bite à Hitler, et alors? -- l'ultra-grotesque séquence de l'accouchement, où j'ai eu honte pour le film... etc.), de détours narratifs sous-dramatisés au possible (l'escale en Suisse, quelle démission scénaristique!)...

Et puis il y a cette autre chose, qui plombait déjà Demain, on déménage d'Akerman, qu'on a évidemment souvent en tête devant Faut que ça danse! (même humour complètement imprécis, même galerie de personnages atteint d'une folie douce censément charmante et drôle, mais en réalité souvent sinistre, même Jean-Pierre Marielle), cette volonté de rendre le film grave, responsable, je ne sais quoi, de dire je fais une comédie, oui, mais je sais qu'il y a eu la Shoah, qui ressemble tellement à une contrainte que s'est fixée Lvovsky, que ça en devient une entrave complète au film. Le passage au musée de la guerre est assez navrant, embarrassant (la vision des ados de Lvovsky est nulle, quand je dis nulle c'est autant au sens propre que figuré du terme), son dénouement censément gagesque est embarrassant...

En fait, il y a un côté Dupuy et Berbérian dans ce film, et c'est bien le problème. J'ai jamais vraiment compris l'intérêt des BD de D&B, ça m'a toujours échappé. Le dessin est souvent fainéant, les scénars sont des lieux communs, il y a bien cette espèce de légèreté, de fraîcheur, qui fait qu'on peut en lire quelques pages, de temps en temps, mais ça reste complètement anecdotique... Tiens, d'ailleurs, c'est Monsieur Jean de Dupuy & Berbérian, qui est adapté par Baroux avec Ce soir, je dors chez toi (amuse-toi maintenant à relever les très interchangeables titres de films français disséminés dans ce texte...)...

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Sans doute parce que AlloCiné est raciste.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

ça doit être ça

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Et du coup de quoi ça parle ce film?
Bon, oui je suis allée lire sur Allociné du coup, mais ce serait bien quand on ouvre un fil comme ça on sache en 3 mots ce qu'il se passe concrètement dans le film.

Bon, au final la vraie question qui m'intéresse: ça donne quoi les cours de claquette de Marielle?

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ça donne que dalle, c'en est honteux d'ailleurs : vu que Lvovsky cadre n'importe comment (apparemment, elle aurait déclaré qu'elle ne regarde jamais dans "l'oielleton" de la caméra...), elle ne cadre pas les pieds. Débile, hein? La plupart des cadres sont au-dessus du genoux, ou bien à la taille, du coup y'a juste rien à voir. Et puis, "les" cours... faut mettre ça au singulier, hein...

de quoi ça parle?

bonne question.

les histoires d'un vieux juif, qui déteste évoquer le passé, et qui n'a pas envie d'admettre qu'il est vieux et qui veut rencontrer la femme de sa vie, en dissimulant son âge ; de sa fille de 41 ans censément infertile qui soudain tombe enceintre ; de son ex-femme (enfin, techniquement, ils sont encore mariés) qui est folle et ne peut pas être autonome, mais pour qu'elle puisse rester chez elle, elle a un aide-soignant noir très serviable et très gentil.

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C'est honteux...

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

mais grave, et la meuf a fait la fémis, quoi...

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lu sur le forum des Cahiers :

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Ok. Donc même pas de tricherie pour faire croire que Marielle danse comme un Dieu en lui accolant des pieds qui ne sont pas à lui. Halalalalalalala... Au moins Anconina il "dansait" pour de vrai...
Putain filmer une scène de claquette sans filmer les pieds c'est quand même super honteux!

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On est en France mon amie...

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Eh bé, elle descend grave dans mon estime, là...

Ha mais oui je sais bien. Les films français avec de la danse, à part Le Défi, c'est tout de la daube quoi (ceci dit j'aime quand même regarder ces films pour être sûre).
Mais ce que je ne comprends pas c'est que je trouve que c'est quand même le B-A-BA que un des trucs les plus important des claquettes ce sont les pieds non? Je veux dire pas forcément faire un gros plan sur les pieds mais au moins filmer en plan large quoi.

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Ouais enfin on va pas être obligé de faire des synopsis pour chaque avis qu'on met sur un film...

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Zad s'emporte un peu là, parce que ont les voit bien en plan large d'ailleurs, tous en groupe avec le prof, et plein de vieux qui apprennent à danser.

Pourquoi ne vas-tu pas voir Across the universe? C'est du cousu main pour toi