Forum de FilmDeCulte

Mon dieu mais tu es une fille.

Donc j'ai déjà vu des spectacles de danse, ben oui!

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Preso en la carcel del amor oscura

Mais ouais t'es fraîche!

Une photo?

Que pour les intimes, désolée...(au fait, d'où vient ton avatar? on devrait faire un fil pour ça mais ça a sûrement été déjà fait; avec tous les changements qu'il y a en ce moment, on a du mal à s'y retrouver)

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Preso en la carcel del amor oscura

je suis encore sous le choc du film et donc j'insiste, mais ça me parait en effet l'essentiel. Wiseman a tourné aussi quelque chose sur la Comédie Française, je ne sais pas si c'est aussi passionnant (si quelqu'un l'a vu..?)

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Preso en la carcel del amor oscura

Lol

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Ce qui me sidère direct, c’est le début du film, des plans cash qui partent des toits de Paris pour foncer jusque dans les sous terrains de l’Opéra, des plans courts, très cut, qui ensuite détaillent des éléments triviaux du lieu, cordes et outils, comme pour dire qu’on est dans le monde du travail avant tout. Et c’est vrai par la suite qu’on est dans une mise en scène assez physique quand même, parce que bon distance et tout ça ok, mais j’ai été surpris par cette caméra à l’épaule qui fonce dans l’espace de répétition, dézoome sur un porté pour rezoome direct, n’a pas peur du flou, y’a une assez belle énergie, on n’est pas en train de filmer un musée. Bon c’est pas les frères Dardenne, mais là où une caméra sur pied aurait permis de composer des jolis plans avec ces alignements de tutus et ces gestes symétriques, on a affaire à une caméra très mobile, qui cadre et décadre souvent, se permet de composer ses plans mais au passage, à la suite, sans s’attarder forcément, et se balade autour des danseurs pour choper la tension entre geste technique et création d’une émotion ou d’un rythme.
Il y a bien une mise à distance dans la mise en scène, mais elle ne se fait pas au détriment d’une certaine présence de la caméra dans l’espace et de son élan à aller chercher le geste ou l’ensemble.

Ce début, c’est aussi une manière d’affirmer une narration qui s’axe principalement sur une topologie des lieux, avec ses couloirs, ses secrets (les sous sols) et ses endroits poétiques (les abeilles). C’est aussi nous dire qu’il y a un haut et un bas, une hiérarchie dans tout ça, et c’est bien sûr une vision politique de l’institution, où les danseurs « cadres » s’occupent de création dans des chorégraphies modernes, et où les petits rats se font torturer et s’emmerdent dans des gammes sur Casse Noisettes, puis se font tâter les côtes par la directrice artistique qui demande « t’as maigri non ? » (bien sûr les corps étranges d’athlètes sans âges, Wiseman est très précis là-dessus, la violence d’une pointe ou d’un reflet, c’est bien qu’il n’insiste pas là-dessus, d’ailleurs il insiste sur rien, c’est un film très fin et sensible).
L’Opéra est décrit comme un univers clos, un univers des hauteurs, hors du monde, pratiquement pas de spectateur visible à part les gros donateurs à 25 000 € qui se font chouchouter. Le peuple n’existe pas, c’est un monde pour et par l’élite. Plus tard un black passe l’aspirateur dans les travées, et c’est comme un rappel du vrai monde, un corps étranger au milieu des velours rouge. L’étrangeté, c’est aussi la scène frappante d’incongruité où un type explique aux danseurs que le régime de retraite va changer, et la directrice de faire un speech totalement creux sur l’excellence internationale de l’Opéra de Paris, speech applaudi immédiatement par les danseurs qui visiblement n’ont jamais vu un syndicaliste de leur vie.

Mais si l’institution est malmenée, il y a un regard amoureux de Wiseman sur la danse, dans les répétitions et les représentations, séquences nombreuses et longues, filmées avec douceur et attention, qui installent un temps différent, un monde qui a sa propre singularité, ses propres enjeux, qui fonctionne en lui-même, et qui si il sait se faire violent (la scène de Médée) ou politique lui aussi (la scène de « La Maison de Bernarda Alba »), travaille en premier lieu à la beauté, résultat de toute une entreprise d’Etat, mais au final dégagé de ses considérations

5/6

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Pré Carré