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Un riche avocat séduit après stratagème une femme mariée et l'invite à le rejoindre chez lui le soir même, pendant que son mari est prétendument en sortie avec un client...

Jusqu'ici le seul Guitry que j'avais vu était le Roman d'un tricheur que j'avais trouvé absolument jubilatoire... mais je ne sais pas si ce sont sur les adaptations de ces pièces que je dois me jeter en premier lieu. En plus ici j'ai de vagues souvenirs de Pierre Arditi laborieux sans doute zappé par morceaux un soir en seconde partie de soirée sur France 2.
La pièce a été jouée pour la première fois vingt ans avant la réalisation de ce film, avec pourtant également Raimu et Guitry dans les mêmes rôles... seule l'actrice (épouse du moment) change bien sur...

Le générique est bien sur amusant, mais j'ai du mal à trouver l'intérêt au prologue prétexte à bons mots et défilés de caméos (Arletty, Michel Simon...), en espèce de faux plan-séquence pendant une réception. Finalement pour gagner en efficacité, Guitry n'a qu'à retranscrire sa pièce au ressort minime mais efficace et surtout remplir de lui-même tout l'espace pour que ça décolle : c'est tout à fait parlant par son irruption dans le premier acte, après une scène un peu longuette entre Raimu et l'excellente Jacqueline Delubac.

On dirait un monstre lancé dans l’arène qui ne s'arrêtera plus de parler et de s'agiter jusqu'à la fin, dans une espèce performance hallucinée à l'énergie limite flippante. Les presque 25 minutes où Guitry est seul à l'écran à attendre sa maîtresse en simulant son parcours jusqu'à son appartement et en s'énervant au téléphone sont prodigieuses, et restent le cœur du film : on a le sentiment que la mise en scène , sans qu'on est vraiment le temps de s'arrêter précisément dessus au-delà de plusieurs regards caméras, n'est qu'au service de lui-même... et de fait dans le dernier acte, ça retombe gentiment dans un plus convenu sentiment de sympathique retransmission, restant sur sa nature de gentil boulevard même si c'est parfaitement ciselé et malin (et le plaisir immédiat du cinéma pour Guitry, comme il le laisse entendre dans un bon mot, c'est peut-être d'abord de se priver des entractes, ne pas laisser le temps au spectateur de respirer).

N'empêche, pour rendre Raimu un peu fadasse il faut le faire!

Vois ceux avec Michel Simon.

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