Forum de FilmDeCulte

Oui, hier j'étais à un 4 franc en sortant de la salle, là je tombe vers le 3,5. Bientôt vers le 3.
Et pourtant j'ai franchement apprécié la première moitié, j'y trouve assez peu de défauts.

Mouais, même la première m'a emmerdé (le gros lourd...)
Comme disait je sais plus qui sur le forum en face, ça manque d'un point de vue, au-delà de la vision glacée assez convenue.

C'était comment, Versailles ?

Bizarre, moi aussi ça me fait pareil à l'échelle de 6 mois.

Grosse impression sur le coup, et maintenant j'ai du mal à me rappeler des + et des - du film.

_________________
Liam Engle: réalisateur et scénariste

C'était vraiment pas mal, même si pareil le film est un magma dans ma tête.

_________________
Liam Engle: réalisateur et scénariste

Et dans trois ans, on le retrouvera parmi les jaquettes des boutiques de DVD d'occasion, et on aura un petit flash "putain c'était quoi ça déjà", et un vague souvenir un peu périmé cantonné à son actualité ressurgira mollement, et on passera au suivant.

CE FILM VA MOURIR.

Oui, il va finir au milieu des films politiques oubliés genre PRESIDENT.
On en parlera comme d'une énième "tentative".

Le masque et la plume avec Rocard et NKM... Forcément, celui qui aime est rangé des voitures

http://www.telerama.fr/cinema/nathalie-kosciusko-morizet-et-michel-rocard-debattent-de-l-exercice-de-l-etat,74475.php

Je suis plus ou moins d'accord avec NKM (comme quoi...)


La réponse de Schœller, qui confirme plus ou moins mon ressenti :

C'est un peu ce que je reproche au film : malgré toute la finesse qu'il emploie dans l’exécution, son idée de base est un peu caricaturale et limitée à partir du moment où elle étendue à la classe politique entière (le personnage de Michel Blanc esquisse une exception, mais c'est bien le seul). A partir du moment où le personnage de Gourmet est d'emblée fermé, distant, incompréhensible, inhumain, il ne peut y avoir aucun dialogue avec cet idée du pouvoir dévorant, qui nous permettrait de nous faire une place dans ce tableau. On se retrouve posés devant une vision arrêtée qui tourne en boucle.

Vision de NKM très idéaliste et et quasi-propagandiste. Quand on fréquente un peu les ministères, on cherche assez vainement le sens derrière les décisions, qu'elles quelles soient. Elles ressemblent plutôt des compromis entre plusieurs vagues de lobbying simultanées, en essayant de favoriser celle qui est la plus influente médiatiquement/électoralement.
Pas vu le film non plus mais Schoeller se goure aussi dans sa vision marxiste. Le pouvoir politique parisien a abandonné des pans entiers de souveraineté, par la décentralisation d'abord, la privatisation ensuite, et le transfert de compétences à l'Europe enfin. Il l'a fait sans trop y réfléchir, et si la plupart de ces transferts étaient nécessaires, tous n'ont pas été bien pensés et techniquement réussis.
La privatisation des gares sinon, c'est un drôle de sujet. C'est très technique mais l'enjeu m'échappe. Tous les aéroports sont privés et cela ne gène personne...

C'est justement évoqué dans un dialogue du film, cette incapacité d'agir réellement. Il n'en reste pas moins qu'en France, les mêmes personnes s'agrippent au pouvoir depuis des décennies. C'est qu'il doit y avoir quelque chose.
Quand à la privatisation des gares je pense que c'est un moyen pour Schoeller de confronter le personnage de Gourmet à une lutte plus musclée, vu la combativité des syndicats de cheminots.

Bon sinon NKM, elle est gentille...

J'ai cru comprendre (au-delà du côté gentillet, certes) que cette vision la gênait dans la perspective d'une carrière. Effectivement, tu comprends pas le sens de l'engagement de ce type, ne serait-ce qu'à la base, c'est un trou noir volontairement absent du film. La sensation de moulinage de vide qui en ressort fait du coup un peu "artificielle", trop facile.

CA SPOILE :

Pas accroché.
Je pense comprendre ce que veux dire le film et qui est parfaitement conforme avec son titre, la description du quotidien d'un ministre et du fonctionnement du microcosme politique mais il me semble quand même que le film échoue à nous raconter quoi que ce soit. Il y a de vagues fils rouges que l'on abandonne en cours de route (le bus, une histoire de "municipales" - j'ai rien compris à ça d'ailleurs), et d'autres qui ressurgissent (le stage du chômeur, la privatisation des gares etc...). C'est sans doute à l'image justement du quotidien d'un ministre que d'être sur tous ses fronts en même temps sans jamais n'y être impliqué profondémment (car au final il n'est qu'une vitrine, tout se joue ailleurs) mais le résultat m'a semblé assez raté, déconstruit et bordélique. On a du mal à cerner le personnage principal, à lui définir une silhouette, une carrure, une posture politique même. Comme lui dit Zabou Breitmann il est "flou" et il le restera jusqu'au bout. Encore une fois cela est peut-être (sans doute) l'expression de l'ambivalence du politique, de son aspect purement abstrait, deshumanisé mais moi ça m'a fait chier. Nul surprise que la meilleure scène du film est le repas chez le chômeur avec le personnage de Josépha et la scène qui suit avec Gourmet bourré.

Le reste me semble presque purement théorique et désincarné et ça ne me parle absolument pas même si la mise en scène est loin d'être dégueulasse (cf scène de l'accident, de l'enterrement etc...) et que Gourmet est vraiment excellent (nomination aux César limite obligée). C'est con parce que j'avais bien aimé Versailles, étrangement totalement humain face à celui-ci presque purement théorique. Même défaut cependant, Schoeller ne sait pas comment finir ses films. Là plusieurs fois je pensais que c'était fini et à chaque fois on repartait pour un tour (l'accident, l'enterrement, Gourmet sur les chiottes) et finalement la toute fin est un peu déceptive.

3/6

La photo que tu as mis dans ton post est quand même vachement spoiler Tom (j'ai attendu cette scène tout le film).

_________________
CroqAnimement votre

Lol, c'est pas loin d'être la pire pour moi ...

Ah ouais ? Moi j'ai trouvé ça bien. Pour une fois le personnage de la prolo est un personnage intelligent qui sait s'exprimer même si on retombe très vite dans le travers "les politiques vous comprenez rien, vous y connaissez rien etc...". Mais c'est surtout le plan de Gourmet torse poil qui fait du béton que j'ai trouvé génial.

_________________
CroqAnimement votre

Oui, ils abusent totalement de l'utiliser comme ça pour la promo. Enfin je comprends l'idée, mais si j'étais Schoeller ça me ferait chier.

_________________
Liam Engle: réalisateur et scénariste