Z a écrit:
En fait on brasse deux choses ; ce qui se traite et s'organise sur le lieu de travail (moi je parle prioritairement de ça), et ce qui se traite et s'organise devant la justice (qui ne m'intéresse pas plus que ça, tellement c'est loin et incertain).
Que David Moreau ne puisse pas finir son film, ça choque quelqu'un ?
c'est quand même très lié.
4 ans après, il n'y a ni mise en examen ni non-lieu.
s'il y a mise en examen, le temps d'un procès, le temps de l'appel, il est probable qu'un jugement définitif soit prononcé 10 ans après les faits. plus sa peine.
donc 10 ans pour que la victime soit reconnue comme telle, pour des faits signalés le lendemain, alors que le procès et la peine doivent servir comme étape essentielle de la reconstruction.
pour le coupable, 10 ans d'une pré-peine de mort sociale et professionnelle, suivi de la vraie peine, suivi du temps de reconstruction soit dans la réalité sa vie active toute entière, une peine qui n'a plus aucun sens social à part la destruction définitive des gens.
et s'il y a non lieu, tout ce temps perdu pour la plaignante qui devra admettre que son experience manifestement traumatisante doit être conçue et vécue autrement que comme un viol et donc se reconstruire autrement. et pour l'ex accusé, à qui on aura pris son film injustement : tout cet impact professionnel et humain qu'il trainera à vie.
donc non, en soi ça n'est pas extremement choquant (bien que les arguments de paprika se tiennent), mais les institutions pratiquent une telle violence supplémentaire (et j'en suis bien persuadé, parfois aussi dévastatrice que les faits eux-mêmes, le doc sur l'affaire le roux que je viens de regarder le dit parfaitement) contre les plaignantes et les accusés, contre les victimes et les coupables que ça pose des questions sur la violence des réactions sociétales aussi.