Vieux-Gontrand a écrit:
Les crises communautaires, calculs electoraux et l'absence de réel gouvernement pendant 1 an n'aident pas à affronter la crise.
Il peut y avoir un aspect communautaire derrière ce problème de masque (l'armée qui stockait les masques est nationale, la politique sanitaire c'est moins clair, il peut y avoir potentiellement plus de conflits de compétences entre les niveaux de pouvoirs nationaux et régionaux).
Comme elle était membre d'un gouvernement d'affaires courantes, elle donne l'impression d'agir en ne se sentant pas responsable et comptable de ses décisions. Des partis minoritaires électoralement comme le sien peuvent ainsi se maintenir au pouvoir, tandis que les partis populistes qui font des bons scores électoraux restent eux délibérément à l'écart du pouvoir, pour maintenir, lorsqu'ils parlent au niveau national, un discours protestaire.
D'une manière générale je crois que les partis populistes ont joué un rôle dans la gravité de la crise en installant un climat de paralysie politique dont on t
V
constate douloureusement qu'il pppfragilise les sociétés.
Par ailleurs les tension régionales affaiblissent par nature l'état des services publics et leur fonctionnement.
Ce n'est pas un hasard si les pays européens qui souffrent le plus de la crise, l'Espagne et l'Italie, font face à des crises régionales, qui ont monopolisé l'attention politique depuis des années au détriment de la bonne administration des institutions et services.
On constate bien souvent en Belgique que régionaliser revient à fermer des administrations qui fonctionnaient tant bien que mal et à en créer trois autres plus petites qui n'ont pas la taille pour être efficace et dépensent beaucoup trop d'énergie pour se coordonner entre elles. Il y a à la fois une logique nationaliste et économiquement libérale (mais ce n'est pas un libéralisme idéologique, tourné vers la promotion des capitaux privés, c'est plutôt une hostilité de principe à la notion de service publique et à l'idée que l'état doive compenser les inégalité sociales voire même les inégalités naturelles - et finalement constituer lui-même une partie de la société) qui, paradoxalement, augmente le coût économique du fonctionnement des administrations publiques.
Quel ramassis d'idéologie...
C'est d'ailleurs pour ça qu'en Espagne et en Italie, ce sont les régions les plus riches qui sont touchées. Et que le pays le plus centralisateur d'Europe, la France, est juste derrière ces pays.
France qui a certainement été très solidaire quand elle laissait ses stations de skis ouvertes quand sur les autres versants des montagnes, on fermait tout...
Et que l'Allemagne, profondément fédérale, s'en sort mieux et fait preuve de solidarité européenne. A l'instar de... la Suisse.
Et puis, c'est évident que ces affreux réflexes communautaires affaiblissent les Etats-Nations par la désunion alors que parrallèlement, ils travaillent à l'intégration à l'Union Européenne. Bizarre ton modèle de désintégration des solidarités.
Mais UE qui révèle son impuissance en tant de crise parce que... les Etats-Nations reprenant justement les choses en main en se la jouant égoïste...
Alors elles commencent où ? Et s'arrêtent où tes solidarités ? A tes vieilles frontières des Etats-Nations (d'autant que le Royaume de Belgique...hum... c'est un résidu d'impérialisme anglais, un peu précuseur des Etats-Nations africains d'ailleurs, le truc totalement artificiel pour foutre la merde... Reste que je considère pour les Wallons que c'est une chance qu'ils aient pu éviter de finir en France) ?
Et jusqu'à quand ? Jusqu'à ce que les affreux pays fédéralistes, une fois en confiance avec leur gestion de la crise, viennent prêter main forte à la France, modèle de centralisation ? SUivant ta logique, la France aurait pourtant du être la mieux préparée à affronter la crise, non ?
Reste que les services publics sont affaiblis partout en Europe, quelque soit le régime. Bien que l'exemple britannique depuis 20 ans -sur la crise, on va en juger assez vite- démontre bien qu'on peut améliorer le système de santé tout en pratiquant la dévolution. Qui n'est pas la "décentalisation" qui ne veut rien dire en dehors de la France, ce terme cachant justement la recherche d'une économie d'échelles disproportionnées avec les changements administratifs et démocratiques. Les régions françaises n'ont quasiment aucun pouvoir si ce n'est récupérer des prérogatives sur les départements , ce que font aussi les métropoles, qui sont bien plus puissantes que les régions. Parce que, pour la France en tout cas, tout ce qui a trait à la "décentralisation" est en effet une arnaque à la baisse des crédits en parrallèle d'une hausse des obligations. Et ça permet à l'Etat de bien se dédouaner d'ailleurs, tant son idéologie centralisatrice est bien ancrée dans les esprits (t'en es la preuve).
L'Etat français a la "décentralisation" d'un côté et "Bruxelles" de l'autre ("Bruxelles", bien sûr pivot du complot cherchant à détruire la RF). C'est bien pratique.
On se demande bien en quoi tes réflexions ont à voir avec la choucroute.
Faut arrêter de comparer les choux et les carrottes, la situation "fédéraliste" belge n'a absolument rien à voir avec celles en Espagne ou Italie. Historiquement, géographiquement, socialement.
A la limite, ça serait plus intéressant si t'avais des chiffres à avancer pour les Wallons, les Bruxellois et les Flamands sur la gestion de la crise.
A la limite.
Parce que dans le fond, on commence à avoir assez de recul pour constater que ce n'est pas le centalisme, ou la démocratie, ou la dictature ou quoi que ce soit de politique, qui est efficace contre la pandémie mais d'une part, des moyens mis à disposition aux services sanitaires en amont, et de l'autre une stratégie cohérente de réaction à la crise.
Et la réalité d'un naufrage économique européen. INELUCTABLE. Maintenant, reste à savoir comment on pourra sauver le plus de meubles dans le futur.