Baptiste a écrit:
Chabrol c'est bien lui qui disait que Mort a Venise etait ridicule? Ok
Quelques petites sorties du père Chabrol sur ses pairs.
Sur les seuls cinéastes américains intéressants en 1997:
"Dans le temps il y avait une trentaine de cinéastes américains intéressants, maintenant il y en a deux. [...] Pour moi c'est Scorsese et Tim Burton. Les autres ne m'intéressent pas... De Palma c'est moins bien qu'Hitchcock: il imite et il fait moins bien. C'est pas sérieux"
Sur Bergman:
Ah! Je ne suis pas hostile, mais il est un peu chiant! C'est vrai que je préfère Dreyer au
Septième Sceau. Fanny et Alexandre c'est bien, il y a beaucoup de choses formidables, des scènes magnifiques dans chacun! Dans
Le Visage il y a des choses très biens mais c'est chiant comme la lune, une espèce de gravité qui devient une pesanteur!"
Sur Antonioni:
"Ce qu'il y a d'intéressant avec Antonioni c'est l'intelligence formidable de sa propre connerie. Ce type qui a parlé toute sa vie de l'incommunicabilité finit par ne plus communiquer lui même ce qui est fascinant. Et c'est tout simplement une analyse très intelligente de sa propre connerie - ce qui est très beau, ce n'est pas du tout un reproche que je fais."
Sur Melville:
"Ce qui me gène une tout petit peu en ce moment, c'est la surestimation des derniers Melville -
Le Samouraï,
Le Cercle Rouge...- que je trouvais autoparodiques: les films d'un type qui fait un espèce d'autoportrait complaisant. je préfère le Melville maladroit au Melville roublard."
Sur Godard:
"Je ne lui reproche qu'une seule chose: ne pas avoir saisi l'occasion de
Détective pour repartir pour quinze ans. Il se serait donné un peu de mal en faisant la pute, une espèce de nouvel
A bout de souffle, il était peinard pour quinze ans. Alors que là il rame quand même pas mal ce qui l'amuse peut-être."
Sur Truffaut:
"François de voyait pas au cadre quand ce n'était pas beau. Alors que moi je le vois. Je me souviens que dans
La mariée était en noir, il y a des poignées de portes à hauteur d'oreille qui sont absolument inimaginables (rires)! Par contre il y avait des choses que je n'ai jamais su faire, loin de là. Dans les films de François, il n'y a pas de longueurs. Or c'est le défaut de 90% des films. Chez lui il peut y avoir des scènes plus intéressantes que d'autres, mais jamais de longueurs. Ce qui est amusant, c'est que son presque moins bon film,
Le Dernier Métro, a été son plus gros succès. Je dis "presque" car j'aime encore moins
L'argent de Poche.
Sur Bresson:
"Je ne suis pas idiot, c'est un cinéaste énorme, mais je trouve qu'il s'est trompé de A à Z. C'est mon opinion personnelle qui relève d'un antagonisme esthétique. Lui doit penser que je suis un petit trou du cul... Mais je trouve qu'il est le cinéaste le plus putassier qu'on puisse imaginer. Je reconnais cependant qu'il n'est pas Philippe Clair (rires)."
Numéro hors série Chabrol des "Cahiers", octobre 1997.
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