Forum de FilmDeCulte

gnagnagna

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6/6

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Plus fort que mes avis d'une demi-ligne !

Oui, autant rien mettre que une ligne, puis tout le monde s'en branle de ce film, donc je vais pas m'égosiller. C'est superbe et contrairement à ce que dit l'acôtédelaplaqueman DPSR, c'est révolutionnaire (enfin c'est un cinéma totalement neuf).

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Alors où est-ce que j'ai mis mon 1J1F...

Alors que tu noteras au passage que mon avis est plus enthousiaste que Jericho qui donne vraiment dans le service minimum.

Lol mais je te taquiiiiine. Oui et puis tu as au moins pris la peine de mettre l'affiche toi, jericho c'est le roi des branleurs.

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C'est bon mon lapinou 19 rue de Garenne c'est noté.

4 < 5

Quand tu veux.

Jericho, développe ton avis sur ce film stp.

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6/6 de Jericho qui vire au 5 après deux jours = 4/6 de DPSR

Je note cette phrase de Gomes: "Ni le documentaire, ni la fiction mais le croisement des deux qui s'opère dans l'esprit du spectateur".
Qui me rappelle celle de Godard: "Le cinéma ce n'est pas une image après l'autre, c'est une image plus une autre qui en forment une troisième, la troisième étant du reste formée par le spectateur au moment du film".
Donc on est au coeur du montage là.
Du même Godard encore: "Je crois que je pars plutôt du documentaire pour lui donner la vérité de la fiction".
"J'ai toujours essayé que ce qu'on appelle le documentaire et ce qu'on appelle la fiction soient pour moi les deux aspects d'un même mouvement, et c'est leur liaison qui fait le vrai mouvement".
Mais ce serait Godard qui fait un film de Rozier.

Donc, voilà quelqu'un qui revient un peu sur ce terrain-là, complètement passionnant et inépuisable.
Le terrain de la modernité, celui qui établi un mouvement perpétuel de balancier entre le documentaire et la fiction.

J'ai pensé aussi parfois au travail d'Akerman, aussi bien celui de la période News from home, que celui de Toute une nuit; donc aussi bien la maîtrise formelle, la rigueur, que l'aspect plus ouvert et sentimental. Mais toujours dans la recherche, l'expérimentation.

Dès les premières minutes, le maîtrise des cadres, le travail sur la durée, placent tout de suite l'ambition du projet (on est loin du docu-fiction à la petite semaine). Déjà c'est un régal pour les yeux, cette lumière qu'il capte, la beauté des plans (toute la séquence de l'incendie etc...). Le risque du trop de maîtrise pointe parfois, mais est complètement contre-balancé par l'absence de peur de la sentimentalité des chansons.
Et puisque le cinéma est une immense toile dont il faut relier les fils, je pense aussi à Garrel quand il dit:
« Souvent, les gens qui souffrent de délire ou de déséquilibre disent que les paroles des chansons sont justes, qu’elles disent dans leur simplicité ce qu’est la vie ».

Ou bien encore, j'ai pensé à Eustache, aussi bien celui des deux Rozières de Pessac que celui d'Une sale histoire.
Donc aussi bien le théoricien que celui qui se rêvait comme "un cinéaste sentimental, qui souhaitait faire pleurer les ouvrières ou les midinettes" et qui aurait aimé écrire sur sa porte: "Jean Eustache, cinéaste pour noces et banquets".

Je cite tous ces noms, non pas pour faire de l'ombre au travail de Gomes, mais au contraire parce qu'il s'inscrit dans une filiation, tout en trouvant sa voix propre. Mais son film, il n'est qu'à lui.
J'ai été d'autant plus surpris que j'ai eu un peu peur de l'épuisement sur la durée, mais en fait au contraire, il trouve son rythme, les couplets s'organisent, et le film gagne en densité.
Même ce qui frôle parfois l'idée théorique, tels que les dialogues entre Gomes et le producteur tiennent, en partie grâce à cette sorte d'humour à froid tout à fait bienvenu.

Et puis c'est un film qui commence avec un plan sur un poulailler (pourquoi pas?) et qui s'achève sur une discussion sur le son, et qui a la noblesse de mettre en valeur l'ingénieur du son presque contre le reste de l'équipe dont le réalisateur. Et ça c'est très beau.

Bon, je me suis perdu en route dans ce que je voulais dire, mais c'est pas grave...(et désolé pour les citations).
Mais un film avec pleins d'idée ça fait du bien.

(Et oui, la surimpression c'est juste magnifique).

au moins 5.5/6

Je savais peu de choses du film. Alors j'ai très aimé le documentaire qui s'avançait comme n'ayant pas de sujet à part une sorte d'ambiance d'été, un film en vacance qui enchaîne les séquences très belles et sans but, qui fait ses enchaînements et ses raccords comme bon lui semble, dans une logique principalement poétique (la fanfare, puis les motos avec le son de la fanfare, puis le camping avec les son de la fanfare et des motos, ou la caméra qui joue au ballon avec les gosses par exemple).
Puis en fait ces images ont une fonction, les repérages d'un film de fiction qui semble se faire malgré tout. Du coup un peu déçu de voir que tout ça avait une "utilité". Mais le film continue d'être beau, il garde sa liberté, gonflé à bloc par sa première moitié qui refait surface de temps en tant (la chaîne de pliage du journal ou les accordéonistes chantants) et trouvant en plus le moyen de développer une poésie dans sa mise en scène et ses personnages comme le scène du feu ou la scène du baiser sur le pont ou la "battle" à l'accordéon.
Le générique en forme de manifeste est très fort aussi.
Je suis très client de ce genre de film qui n'hésite pas à creuser son sillon, qui travaille sa propre forme sans trop frimer ou tomber dans le formalisme pur.
Y'a bien quelques longueurs mais c'est un film généreux et très touchant.

5/6

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Pré Carré