Forum de FilmDeCulte

Dans une ville portuaire du nord de la France, des habitants isolés s'habituent peu à peu à la violence. Leur quotidien va cependant être soudainement bouleversé par l'art et l'amour. Jésus et Poussin doivent organiser une fête pour la fille adolescente de leur patron, patron qui traîne dans des affaires pas très claires. De son côté, Jacky, un autre homme de main, va découvrir le théâtre auprès d'une femme dont il tombe amoureux. Neptune, lui, se met à déclamer de la poésie.


J'aime bien Benchetrit, même si son cinéma est inégal. En général, ses meilleurs films sont ceux où ils ne se prend pas au sérieux, où règne un doux sens de l'absurde et de la poésie. Dans cette catégorie, je recommande les excellents J'ai toujours rêvé d'être un gangster et Asphalte qui sont pour moi ses deux meilleurs films. Bien heureusement Cette musique ne joue pour personne est dans cette veine, même si il est légèrement inférieur à ces deux opus. Déjà, on ne va pas se le cacher, on prend un énorme pied devant le casting qui ne déçoit pas : François Damiens, Bouli Lanners, Ramzy, Joey Starr, Bruno Podalydès, Gustave Kervern, Vincent Macaigne, Vanessa Paradis et Valeria Bruni-Tedeshi. Il y a plus dégueulasse comme acteurs et actrices mais surtout cette petite troupe se marie parfaitement à l'univers fantaisiste de Benchetrit et c'est un plaisir de les voir à l'écran.

Dans la droite lignée de Asphalte, Benchetrit déroule une suite de tableaux drolatiques et totalement barrés. Si on résume le fil conducteur, on est projeté dans un petit univers de malfrats, de gangsters à l'ancienne dont les vies vont être chamboulées par l'amour, le théâtre et la poésie. Il faut voir le gangster au grand coeur composer des poèmes pour draguer la caissière du carrouf ou Kervern, irrésistible dans le rôle du tueur à gages qui n'hésite pas à liquider des acteurs pour être le seul candidat pour jouer Jean-paul Sartre dans une pièce de théâtre loufoque où joue Vanessa Paradis, dans le rôle de Simone de Beauvoir, dont il est amoureux.

Le film comporte quelques longueurs mais est très attachant. On pense à du Kaurismaki dans ce mélange entre tendresse et fantaisie absurde. On arrive à un mélange entre violence et humour qui fait mouche. On aura chacun ses petites scénettes favorites. Mention pour la réincarnation indienne de Vincent Macaigne qui confine à du grand n'importe quoi où à l'organisation sous menace de la boum. Bref, joli petit film et séance très plaisante.

4/6

J'ai beaucoup d'affection pour le cinéaste et l'écrivain. C'est jamais totalement réussi (mais j'aime beaucoup J'ai toujours rêvé d'être un gangster et je garde un très bon souvenir d'Asphalte, alors que j'avais peu apprécié à la sortie), mais il y a beaucoup de charme, d'humour, d'inventivité. Le problème, et c'est flagrant dans Chez Gino, c'est qu'il a énormément de mal à se canaliser.

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Anthony Sitruk - Bien sûr, nous eûmes des orages
(168 pages, 14.00€)
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Oui je suis d'accord avec toi. Benchetrit, c'est soit totalement raté, soit un cinoche assez attachant. Là, il réussit assez bien à jouer sur les situations barrées et le comique de situation. Mate le, c'est pas totalement réussi, ça a ses faiblesses mais in fine le résultat est sympa.

Pareil, film que je revois à la hausse et les 10 premières minutes sont parmi celles que je préfère chez Benchetrit.