Forum de FilmDeCulte

Oui, enfin, vu l'atmosphère actuelle, l'ouvrir, c'est en aucun cas une preuve de courage, c'est suivre le mouvement, hein.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Je crois pas avoir parlé de courage. Quand j'utilise le verbe "oser", c'est plutôt pour charrier QGJ et le genre de figure qu'il tend à représenter aka le privilégié qui est agacé par tout ce qui remet en question the way things are/were.

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Je crois pas que ce soit ça qui le dérange, non. Tu sors toujours cette caricature, mais elle est inexacte. Quand je le lis, je le trouve agacé par la vision du monde en noir et blanc, sans nuance, des SJW, où il y a des Bons et des Méchants. Ce qui est, je trouve, d'un manichéisme de maternelle.

(cela étant dit, j'ai du mal à voir où il veut en venir avec Polanski)

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

J'ai dit que c'était pour charrier donc j'ai conscience de la caricature.


Littéralement quelque chose contre lequel j'ai gueulé hier...chose qu'il ne fera jamais sur Twitter. Homme blanc cis hétéro sans couilles!

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Bonne punchline qui attaque où ça fait mal.

https://www.liberation.fr/debats/2020/0 ... OaAMpESe48

Là je plaide coupable ! La vie est trop courte pour s'infliger ça.

Aujourd'hui je voyais des gens s'énerver sur l'interview de Claire Denis dans Le Parisien (!). Les gens sont à fleur de peau sur ces questions, ils sont d'un absolutisme qui est fatigant.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

'Ohlala mais qu'est-ce qu'elle croit elle? Qu'en gueulant, il n'y aura plus de viol?"

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Vous la sentez poindre l’étape suivante des César, à savoir la fin de l’anonymat des votes ?

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There is no such thing in life as normal

J'aime bien Despentes et ça fait un moment qu'elle "gueule". D'ailleurs sa brand de féminisme est moins aseptisée que celle qui sévit généralement de nos jours (alors que paradoxalement King Kong Theory a dû être pas mal lu). Son article a le mérite de balayer le sujet de manière un peu globale en liant considérations économiques, esthétiques, sociales.
Après les Césars, c'est une cérémonie par essence ridicule et symptomatique de l'entresoi qui règne dans le cinéma français. Il est gênant de voir Aïssa Maïga verser dans les complaintes racialistes infondées (sa remarque sur Cassel) car le problème me semble encore plus profond.

C'est quoi le problème avec l'interview de Claire Denis ?

Le problème, il est évident, c'est qu'elle a un discours à contrecourant de Twitter&co. Mais c'est un discours intelligent qui fait du bien (même s'il semble froid, mais c'est de ça dont on a besoin dans cette époque où tout hystérisé jusqu'à l'absurde).
Quelle honte Foresti qui appelle Polanski Popol ou Atchoum quand même (imaginez à l'envers un mec qui donne un nom péjoratif sur le physique d'une femme...) :

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CroqAnimement votre

Parmi les (nombreux) trucs qui m'énervent dans l'argumentaire habituel de QGJ, c'est le côté "pourquoi on s'en offusque seulement maintenant ?".
Et bien, il y a toujours eu des personnes qui s'en offusquaient à l'époque, c'est juste qu'on les écoutait pas.

La seule chose qui a changé, c'est que maintenant la conversation est sous le feu des projecteurs médiatiques, que les langues se délient de plus en plus. Mais le malaise a toujours été là, c'est juste qu'on le mettait sous le tapis.

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Intervention salubre et bien formulée de Claire Denis en effet.

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Sur un secrétaire, j'avise deux statuettes de chevaux : minuscules petites têtes sur des corps puissants et ballonés de percherons. Sont-ils africains ? Étrusques ?
- Ce sont des fromages. On me les envoie de Calabre.

Jean-Paul Sartre

Ce qui me gêne, c'est que c'est comme si on était désormais "obligés" de s'offusquer. Comme dirait ta pote Thatcher: "There is no alternative". Comme je disais, j'ai toujours su que Polanski avait violé. Et il était évident qu'il y a/avait une omerta dans certains milieux là-dessus. Est-ce que voir son film à l'époque ou se dire "Ah oui la Palme pour LE PIANISTE c'est mérité !" ça nous rendait davantage complice à l'époque que maintenant ? Aujourd'hui il y a comme cette suspicion de complicité ou la moindre parole de nuance ou de contexte est systématiquement rejetée.

Si tu vois son film c'est parce que "tu t'en fous des violences sexuelles" (Slate), si tu le récompenses lui tu "craches à la gueule de toutes les victimes" (Haenel), si la seule victime à avoir porté plainte contre lui dit que les gens peuvent se réhabiliter, on dit qu'elle a "le syndrome de Stockholm". Aujourd'hui on va te dire que la prescription ne sert à rien et qu'on doit s'en débarrasser. On va te dire qu'il faut par défaut "croire toutes les femmes" (non, il faut que toutes les victimes puissent être entendues de manière safe par la justice). Aujourd'hui on va te name-and-shame ceux qui ont signé la lettre appelant à sa libération en 2009, sans aucunement tenir compte du contexte judiciaire inique de la justice américaine sur cette affaire-là. On va te dire que l'interview raisonnable et censée de Claire Denis est "bien pourrie". On va se moquer d'Isabelle Huppert pour cinq secondes d'interview hors-contexte. Et forcément la tribune de Despentes sera mille fois plus relayée que n'importe quelle parole de nuance, car dans ce climat la nuance = la complicité.

J'ai l'impression que le soulevage de couvercle (nécessaire car en effet omerta il y a eu) + les réseaux sociaux ça créé un perfect storm qui annihile toute pensée complexe sur ces questions-là. A partir du moment où on fait du "prix de gros" sur ces sujets, ça conduit à un glissement que je trouve gênant (car où est-ce qu'on trace la ligne ?) et qui n'aide ni à guérir le passé, ni à avancer.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

C'est là où tu te plantes.
Il faut cette perfect storm pour tracer la ligne à venir. Les victimes, elles n'en peuvent plus de cette omerta et de ce "je m'en foutisme". Il faut tracer une ligne, et vite, tant pis pour la pensée complexe, on est sur des questions vitales de société.

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