Forum de FilmDeCulte

QGJ tu touches à tout ce que je déteste en effet dans cette époque Twitter où tu te dois d'avoir une position claire et définitive sur tout et où en effet comme tu le dis bien nuance=complicité. C'est assez désespérant mais ça touche tous les sujets. Pour revenir aux César si tu oses dire qu'Aïssa Maïga a fait un sketch embarrassant, tu passes limite pour un raciste qui n'a pas compris son exposé pour plus d'inclusivité. Dans la tête de certains c'est impossible de s'être planté et en même temps de donner un message d'inclusivité important (même si elle a mal choisi son année, il y a sans doute jamais autant eu de "racisés" qui ont gagné cette année). Il faut que tu sois toujours, tout le temps, en permanence du "bon côté" décrété par une masse woke indistincte et qui n'autorise pas la réflexion, la réserve ou même l'intelligence.

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CroqAnimement votre

Cela donne envie de revoir M le Maudit tiens.

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There is no such thing in life as normal

Pourquoi on continue à parler de cette bien-pensance de Twitter sérieux ?
J'ai l'impression que c'est l'argument qui vous fait botter en touche, en mode "oh twitter c'est relou, alors je vais à contre-courant".

On parle de cas bien concrets, d'un système bien en place, de victimes bien réelles.
Rien à foutre de s'aligner ou pas avec Twitter, l'important c'est de réagir.

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Lesquelles ?

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There is no such thing in life as normal

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En tout cas la victime de Polanski elle-même ne croit pas dans les vertus des opérations perfect storm, et ne joue pas les procureur médiatiques face aux situations comparables...on peut penser que ce mouvement lui force la main. Et parler d'omerta pour une affaire médiatisée depuis 45 ans c'est un peu fort de café. Même Matzeneff faisait débat dans les années 90, il suffisait s'ouvrir des revues comme Lire pour en savoir autant qu'aujourd'hui.
Maintenant que les positionnistes se positionnent, c'est dans l'ordre des choses.

Non mais la question, encore une fois, ce n'est pas Polanski et Samantha, mais pourquoi parler des agressions sexuelles étaient si difficile à l'époque et pourquoi il faut que cela change.

Quand Adèle Haenel met aussi longtemps à parler du cas Christophe Ruggia, quand le monde du patinage se réveille enfin alors que plein d'histoires circulaient déjà quand j'écrivais pour la presse sportive... Cela va plus loin que le cas Polanski. Mais ce dernier est symptomatique du refus, non pas de le condamner, mais au moins d'admettre le malaise en ne le récompensant pas à titre individuel.

Billy Budd, s'il n'y a pas d'autres victimes que Samantha, comme tu le dis, c'est juste qu'elles n'ont pas eu le courage de parler au moment des faits. Il y a eu un cas à mon travail (pas à Paris Match mais à Europe 1), je t'assure qu'on a eu le droit à la même défense - elles sont folles, elles veulent faire parler d'elles, des contrats, c'est un complot... heureusement, elles ont parlé au présent. Et en 2020, grâce à une enquête, des preuves ont été apportées. Cela ne veut pas dire que Roman Polanski est coupable de viol et d'agression sexuelle, cela veut dire qu'il faut, aujourd'hui, que la parole se libère au présent, donner l'impression d'une société et d'une justice qui écoutent la parole des victimes pour pas que celles-ci se taisent.

Non mais la question, encore une fois, ce n'est pas Polanski et Samantha, mais pourquoi parler des agressions sexuelles étaient si difficile à l'époque et pourquoi il faut que cela change.

Quand Adèle Haenel met aussi longtemps à parler du cas Christophe Ruggia, quand le monde du patinage se réveille enfin alors que plein d'histoires circulaient déjà quand j'écrivais pour la presse sportive... Cela va plus loin que le cas Polanski. Mais ce dernier est symptomatique du refus, non pas de le condamner, mais au moins d'admettre le malaise en ne le récompensant pas à titre individuel.

Billy Budd, s'il n'y a pas d'autres victimes que Samantha, comme tu le dis, c'est juste qu'elles n'ont pas eu le courage de parler au moment des faits. Il y a eu un cas à mon travail (pas à Paris Match mais à Europe 1), je t'assure qu'on a eu le droit à la même défense - elles sont folles, elles veulent faire parler d'elles, des contrats, c'est un complot... heureusement, elles ont parlé au présent. Et en 2020, grâce à une enquête, des preuves ont été apportées. Cela ne veut pas dire que Roman Polanski est coupable de viol et d'agression sexuelle, cela veut dire qu'il faut, aujourd'hui, que la parole se libère au présent, donner l'impression d'une société et d'une justice qui écoutent la parole des victimes pour pas que celles-ci se taisent.

Ah mais je suis d'accord, la réaction de Haenel était magnifique et il faut taper dans la fourmillière

Ce que je reproche à la pensée Twitter c'est pas du tout une bien-pensance, c'est au contraire un étouffement de la moindre tentative de discussion, de nuances. Encore une fois l'exemple Aïssa Maïga me semble un bon exemple, elle est incritiquable parce que noire et qu'elle a fait un discours sur l'inclusion. Pourtant son sketch était nulle, afficher Cassel c'était nul, ça va rien faire avancer du tout son sketch mais comme elle est noire et que son message est important elle devient intouchable. C'est ridicule.
Pour revenir à Polanski c'est pareil, le mec était nommé, c'était prévisible qu'il gagne des prix, il en a déjà gagné auparavant. Bien sûr que cette victoire reflète des votes profondément réactionnaires et qui sont une insulte à toutes les femmes qui osent parler (dont évidemment Haenel) mais à en lire certains on a l'impression que c'est soudainement l'antéchrist. Si on s'amuse à remonter des TL Twitter on va trouver combien de tweets qui encensent les films de Polanski chez ceux qui hurlent aujourd'hui ?

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CroqAnimement votre

Pourquoi. Parce que la révolution sexuelle des année 60 a été mal perçue. Et que l'on est dans une époque où le champ social est de moins autonome du champ judiciaire, les conflits étant de plus en plus perçus comme des agressions intentionnelles à solder par un mélange de contrainte et de transaction. Il y aussi un prestige symbolique associé au statut de victime qui renforce les manipulations et projections intéressées (et dilue la parole des vraies victimes dans du bruit).
Pas plus loin que sur son forum on a quand même eu des cas de gens qui pouvaient assez loin dans l'injure, le dénigrement et la provocation et menacer de porter plainte contre les personnes qu'elles embrouillaient. Ce n'est pas le même niveau de gravité, mais cela est représentatif du climat de l'époque et des logiques de groupes derrière internet.
Et si ce type de logique se maintient pendant des années et c'est bien qu'il s'agît d'une économie où le plaisir joue un rôle en dépit de l'indignation apparente.

Ce n'est pas l'impression que cela donne.




Cela, personne ne le conteste.




A quelques exceptions près, ce ne sont pas vraiment les réactionnaires qui avaient pris la défense de Polanski ces dernières années.

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There is no such thing in life as normal

Oui, c'est surprenant d'ailleurs l'évolution sur ce point.

Pas vraiment non.
Il n'y a pas si longtemps, c'était la droite qui s'érigeait comme garante de la morale au nom des valeurs chrétiennes traditionnelles. Aujourd'hui, c'est la gauche, au nom de la vérité absolue qu'elle détiendrait.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Non.

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There is no such thing in life as normal

ça c'est un des mantras/slogans les plus débiles de ces dernières années mais j'ai l'impression qu'on en revient progressivement.

disclaimer : je ne dis pas qu'il ne faille pas croire les victimes mais doit-on s'infliger des slogans aussi simplificateurs et pareillement faux ? Evidemment non.