Forum de FilmDeCulte

C'est assez ouf le niveau de détestation revendiqué du cinéma français chez les twittos de droite voire centre, en effet.
Les Césars c'était sans doute nul mais on sent que c'est juste un prétexte.

Les intermittents ils sont mal barrés c'est un secteur qui ait déjà beaucoup aidé, alors qu'il y a une dizaine d'années encore les gouvernements français voyaient le cinéma et la scène comme des vecteurs de soft power. Sarkozy et Hollande étaient maqués avec des artistes, la mère de Mazarine était scénographe, c'est pas la même chose avec Macron ni l'extrême-droite. Si Bolloré decide de ne plus produire pour un secteur à gauche et de mettre cela ailleurs (genre un présentateur de BFM ou de Canal qui ferait de la politique) c'est cuit.
En Flandre le COVID a pu renforcer la tendance lancée avant par la NVA pour étouffer un milieu culturel politiquement critique (par essence) et non rentable économiquement, en tablant sur une rationnalisation et la lassitude des gens. Et en Wallonie ce n'est pas mieux.

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Sur un secrétaire, j'avise deux statuettes de chevaux : minuscules petites têtes sur des corps puissants et ballonés de percherons. Sont-ils africains ? Étrusques ?
- Ce sont des fromages. On me les envoie de Calabre.

Jean-Paul Sartre

Ce qui est probablement un vœu pieu, faudrait voir comment ça participait-participe en effet au rayonnement de la France à l'international.
Intermittent est un mot fourre-tout de toute façon qui englobe quantité de situations différentes. Comme le métier de prof, il concentre une part d'animosité de la part d'un certain nombre de concitoyens, mais il ne s'agit évidemment pas tout à fait de la même chose.

Je ne vois pas trop le rapport entre les intermittents et les profs, si ce n'est que la crise des intermittents est devenu structurelle depuis 20 ans et qu'ils perdent leur combats syndicaux.

Dans les années 70- 80 Chereau montait le Ring à Bayreuth, le Royal de Luxe avait une audience internationale, le off du festival d'Avignon n'était pas encore le salon provençal du stand-up, donc oui la scène française était plus prestigieuse qu'à présent. Et cela ne va pas sans techniciens ou artiste qui doivent être payés sur des événement saisonniers et ponctuels.
En cinéma Ran de Kurosawa était produit par Toscan du Plantier.


Feu Marc Fumaroli avait écrit une critique de "droite" de cet état culturel (et de la vision meta-historique grandiloquente de Malraux qui l'inspirait d'après-lui) mais avec des arguments autrement plus intéressants et dérangeants que les pamphlétaires de droite actuels (avec l'idée notamment que Malraux
avait une vision officielle à la Nietzsche de la culture que le gaullisme exploitait pour venger ou faire oublier l'humiliation militaire de la défaite de 40)

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Sur un secrétaire, j'avise deux statuettes de chevaux : minuscules petites têtes sur des corps puissants et ballonés de percherons. Sont-ils africains ? Étrusques ?
- Ce sont des fromages. On me les envoie de Calabre.

Jean-Paul Sartre

Je disais juste qu'ils sont pareillement traités de fainéants subventionnés (quoique un statut soit beaucoup moins précaire que l'autre) par une frange de la population, surtout les patrons de pme et les libéraux à tout crin.
Sinon, en évoquant le festival off d'Avignon, dont je ne sais pas s'il est devenu ce que tu dis (ma seule incursion là-bas date d'il y a douze ans et le panel de choix était plutôt ok), tu n'évoques pas le statut d'intermittent mais la qualité de l'offre. Bigard, comme Deneuve, feu Ticky Holgado, Fabrice Éboué, Shirley & Dino, comme Arthur, directeur d'une compagnie de théâtre et prestataire en EHPAD, ou Lina, cracheuse de feu, sont des intermittents. Citer des épiphénomènes, comme Chéreau, qui va exercer son talent en Allemagne dans un des festivals les plus sélects au monde, ou une coproduction internationale, et en fait japonaise, où personne ne bénéficie du statut d'intermittent relève du cherry-picking ou en fait du hors-sujet (on subventionne d'ailleurs toujours des stars à grand frais, metteurs en scène, Warlikowski par exemple, ou auteurs/metteurs en scène comme Joël Pommerat, mais ce sont des gouffres financiers dont les retombées financières ou symboliques sont assez douteuses - à moins de croire que Paris est resté le hub des arts ces quarante dernières années).