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Making-of trèèèèèèès intéressant (comme sur les films de Marchal d'ailleurs) de près d'une heure.

Zem et Lellouche (réalisateurs tous les deux par ailleurs) engueulent Cavayé parce qu'il a trop tendance à sucrer des scènes du scénario pour aller vite, inquiet de son plan de travail. Il leur a vendu un film d'1h45, et Lellouche gueule parce que des scènes disparaissent au fur et à mesure, pour lesquelles il avait signé, et qui allaient dans l'intérêt du projet. Pour plaisanter, Lellouche lui fait remarquer qu'à force de renoncements, son film va se finir au bout de 1h18. Il plaisante, mais il le pense.

Au final, le film fait 80 minutes, générique inclus.

Cavayé d'ailleurs qui dans l'ensemble - et assez curieusement - passe un peu pour un tocard, pas sûr de lui, prenant des décisions sans cesse remises en cause par l'équipe. C'est peut-être une fausse impression, mais c'est ce qui filtre des images du tournage, où il est fixé derrière son combo à jouir comme un gamin, à 10 mètres des acteurs. Maladroit dans sa direction d'acteurs, sous-traitant sa mise en scène, se contre-disant lui-même, il apparaît sympathique mais totalement faiblard et hermétique à l'énergie des comédiens. Parce que Lellouche par exemple est assez gaillard, et semble en vouloir plus que lui, quitte à se foutre ouvertement de sa gueule devant l'équipe lorsque sa direction d'acteur est aberrante - "tu me dis d'imaginer mon enfant mort, puis de lever les yeux sur la droite pour ressentir de l'exaltation, et enfin de tourner la tête sur la gauche en paraissant excité... tout ça dans le même gros plan, en regardant une vitre où y a rien... désolé mais je suis pas le mime Marceau moi...".

Ou encore Zem et Lanvin qui sur le plateau, en pleine direction d'acteurs, mettent les pieds dans le plat des incohérences du scénario, ça fait super mal... Zem qui dit "le mec a un silencieux, mais juste avant y a une déflagration et tout le monde s'en fout, je comprends pas..." et que Cavayé lui répond "mais si tu verras, fais-moi confiance". Ou quand Lanvin lui dit "je sens pas mes répliques là, pourquoi je reste là sans bouger à les balancer, alors que ça devrait aller plus vite, puisque ce sont des professionnels ?", et qu'il répond encore "mais si tu verras, fais-moi confiance"... au final ses comédiens avaient raison : le coup que personne n'entend est un détail qui fait décrocher sur le moment (d'autant que plus tard dans le scénario, 200 flics rappliquent sur un coup de feu) et la théâtralité de Lanvin est à jeter à la poubelle. Et c'est comme ça à chaque décision. "ok elle est bonne, la suite !" - "euh non Fred, faut la refaire, regarde c'est mal fait là" - "ah bon tu trouves ?" - "ben ouais".

Comme en alternance des images de tournage, Cavayé est interviewé tout seul, après le tournage, il revient sur ces moments d'affrontements. Et se les explique par le fait qu'il était le seul à tout avoir dans la tête... mais euh... non Fred. Ils avaient raison. Le gag des convoyeurs est pourri, ça marche pas, c'est naze. Tout le monde te l'a dit, personne n'y croyait. Mais tu as insisté, et tu l'as voulu. Et c'est naze. Bravo.

Drôle de portrait, vraiment.

Le mec reste assis pendant les installations, paraît assez étranger et déconnecté du tournage, presque handicapé, ne s'intéresse au fond qu'à son combo.

Pas du tout ma came. Je serais sur le plateau, ce serait difficile de me retenir d'en placer une, ou de jouer de connivence avec ceux qui penseraient comme moi... ce pourquoi j'ai soigneusement évité de me retrouver confronté à ce genre d'expérience (j'ai déjà raconté ici comme j'ai bossé avec des gros nazes à la réa en école de cinoche, et y a rien de plus pénible). Alors que la mise en scène et le travail d'équipe, c'est sans doute ce qu'il y a de plus formidable. Après humainement, sur ce qui transparaît, le mec a un humour de merde, une voix dégueulasse, et semble un peu crétin.

Ouais, mon commentaire est grave à charge, j'avoue. Mais bon, c'est dit sans haine, et je ne fais que constater ce qui est inclus OBJECTIVEMENT dans cet excellent making-of.

A vrai dire, l'équipe ne dresse de louanges qu'à un seul homme : Alain Duplantier, le cadreur et chef op... et quand tu vois la crème que c'est, casse-cou et généreux, tu comprends qu'il a dû être essentiel à la bonne mise en boîte du film.

Je me ferai le commentaire audio si j'ai le courage (Cavayé et son scénariste).

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I think we're gonna need a helmet.

OK ça a l'air génial.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

J'ai arrêté le commentaire audio après une demi-heure de conneries plus grosses les unes que les autres, même si parfaitement sincères.

"je cherche à être réaliste, mais pas crédible" - "hum c'est l'inverse, non ?" - "euh je sais plus"

Pour le coup, si tu me dis que tu écris un film de ce genre en un après-midi, je veux bien te croire.

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I think we're gonna need a helmet.

Ça a l'air passionnant ton truc !
Après, la question du combo seule (en-dehors de l'attitude générale du mec), c'est quelque chose qui m'a toujours intrigué : ça m'étonnerait pas que beaucoup de grands réals restent un peu derrière leur combo.

Question d'ignare : d'après ce que vous dites, faut pas trop rester derrière le combo pendant la prise c'est ça ? Pourquoi, ça fausse la vision du truc ?

Bah c'est assez déplorable vis à vis des acteurs, qui ont besoin d'un regard. Il vaut généralement quand même mieux être au centre du bordel du tournage, plutôt que de s'en protéger au chaud derrière son petit écran... Ne serait-ce que pour pas être dans la reconstitution méticuleuse et maniaque du plan voulu à la base, et voir ce que peut offrir la matière qu'on a sous les yeux.

Tu peux faire les deux, être près des comédiens et regarder le cadre au combo. Cela dépend souvent de la disposition des lieux : quand tu tournes dans une pièce, avec l'installation des projos et de l'équipe caméra, il y a des chances pour que tu jartes dans une pièce à côté. Mais du coup, faut savoir garder le lien avec tes comédiens. Dans le making-ok d'A bout portant, ce qui est amusant, c'est de voir quand ça foire, c'est-à-dire que le comédien ne comprend rien aux directions : du coup le réa enlève son casque, se lève de sa chaise, traverse 15 mètres de câbles et de techniciens en intimant des recommandations à son comédien, qui l'accueille fraîchement.

Après, y a pas mal de mecs qui cadrent eux-mêmes, ce qui leur assure un cocon comprenant la caméra ET les comédiens dans un court périmètre. C'est sans doute plus facile de faire naître ou de protéger une intimité sur les intentions de jeu, les dialogues etc. Tout en attrapant le cadre exact dont tu rêvais.

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I think we're gonna need a helmet.

Dans mes archives, j'ai retrouvé ça :

Patrice Chéreau : "Le combo m’a fait comprendre une réalité toute bête : le plan n’existe que dans l’œilleton, pas ailleurs. Mais il ne faut jamais perdre le contact avec les comédiens. Si on se met à 3 Km derrière une armoire comme Claude Berri, et qu’on ne voit qu’une main qui sort de l’armoire pour dire « Coupez », les comédiens ont envie de dire : « T’es gentil, mais maintenant, tu viens là ». Et on a envie de traîner le metteur en scène au pied de la caméra. Moi je me débrouille pour me planquer derrière la caméra en gardant un contact visuel avec le comédien, il sent mon regard sans que ça lui pèse. Le combo et le comédien sont tous les deux dans mon champ de vision pour veiller à tout."

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I think we're gonna need a helmet.

Voilà, c'est l'idéal... J'avais vu Chéreau et Gauthier, parler d'un combo "portable" qu'ils utilisaient sur Gabrielle. Je trouve que c'est la solution parfaite : tu peux être assis à un mètre des acteurs, bien plus près que la caméra, et regarder alternativement eux et ton cadre. C'est mon rêve.

Pour le coup y a des retournements de situation, des "couches" narratives, qui prennent du temps à mettre en place avec un minimum de cohérence.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

J'en parle justement, c'est ce qui nuit au film : tu crées plusieurs points de vue (3 ici, puis 4 dans le climax) que tu embrouilles artificiellement en montage alterné. Plus y en a et plus tu donnes l'impression de faire un film complexe (ou tendu), alors qu'en réalité chaque partie est un Taxi 3 en puissance de 30 minutes dépouillé d'enjeu.

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I think we're gonna need a helmet.

Boorman n'en demandait pas tant

Leur affiche est meilleure.

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L'image marche pas.

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CroqAnimement votre

J'ai édité je pense que ça doit marcher là