Forum de FilmDeCulte

J'étais intrigué par le pitch de ce film que je trouve pas mal. Une femme va en prison et son mari, prof de français lambda va tenter de la faire s'échapper. Et puis les critiques étaient plutôt bonnes donc ça m'a motivé pour tenter le coup.

Et bien c'est pas terrible du tout. On sent en permanence le premier film avec toutes les erreurs grossières que ça comporte comme des trucs interdits du style on entend en voix-off un truc que le personnage a dit avant et qui important juste maintenant. Des plans sursignifiants pathos en veux-tu en voilà sur des photos posées sur des tables de nuit. Des acteurs assez horribles (l'enfant abominable mais aussi le flic, le père etc...). Des flash-backs hyper bateaux qui en trois plans te résolvent toute un pan du scénar. Bref c'est très maladroit. Et moi qui pensais (au vu du titre) que le film se centrait plus sur l'histoire d'amour (ce que le trailer faisait un peu penser), c'est plus le côté thriller qui est mis en avant et c'est vraiment pas terrible.

Mais bon tout n'est pas à jeter. Vincent Lindon qui s'improvise gangster est plutôt pas mal puisque dès qu'il a un flingue dans la main il est plus du tout crédible . Quelques scènes pas mal surnagent. Et puis il y a une bonne BO de Klaus Badelt. Mais c'est à peu près tout. Comprends pas bien l'indulgence de la critique.

2/6

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CroqAnimement votre

Tiens c'est marrant ça... On m'a parlé des bonnes critiques sur ce film. J'en ai lu que des mauvaises (Inrocks, Libé...).

C'est pas si à chier que ça : j'y allais pour passer le temps, sans grande conviction et ma foi, j'ai trouvé ça plutôt pas mal : les défauts que souligne Art Core sont bien présents mais ça reste regardable, je suis entrée facilement dedans et ça passe vite : 3.5/6

Serais-je le plus enthousiaste sur ce film ?

Je l'ai vu dans l'avion et c'est passé comme une lettre à la poste.

Petit film de suspense super carré, pas long, presque tout le temps bien joué, bien écrit, où mon bullshit detector s'est jamais mis en route... Nan nan ça le fait assez.

Rien de génial mais c'est super honorable je trouve.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

D'accord avec le Jinn. Et pas du tout avec Core On s'en fout que le flashback révèle quoi que ce soit, l'intérêt est ailleurs.

Le film ne tient pas à grand chose au niveau des enjeux et c'est justement tenu sur toute la longueur, grâce à de superbes comédiens (Lindon au top, mais surtout les seconds rôles... le flic est génial en 4 scènes) et à une mise en scène qui fait dans l'efficace.

Un film de genre basique (et TF1!) qui coule tout seul et qui sait être percutant quand il faut.

J'ai particulièrement savaté A bout portant (2/6) malgré la sympathie du truc, mais je reconnais volontiers que celui-ci est meilleur. C'est fait avec de gros sabots, mais il y a pas mal de bonnes idées pour tenir les 90 minutes de "suspense" et c'est techniquement potable. Lindon est plus crédible que Lellouche, faut dire. Cavayé et Valette sont très proches, même si ce second semble plus à l'aise avec le bizarre.

4/6

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I think we're gonna need a helmet.

Quel plaisir de se retrouver face à un petit film qui, sans atteindre des sommets, évite la majorité des erreurs habituelles dans les premiers films de genre français. Pas de frime, pas de violence inutile, pas de montage syncopé, pas de flic chauve qui s'appelle Marco. Au lieu de ça, de vrais personnages, qui existent, interprétés par d'excellents acteurs (même Diane Kruger est supportable, c'est dire) qui évoluent au gré d'un scénario carré, qui ne s'embarrasse pas de trop de conneries (l'enquête des flics n'était peut-être pas forcément utile, on aura pu rester sur l'unique point de vue de Lindon). Il y a vraiment de bonnes choses (la famille émouvante de Lindon, le coup du co-voiturage...) et ça fait plaisir. Après, c'est vraiment tout petit et ça manque peut-être de profondeur et d'intensité.
3.5-4/6

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

A la rigueur, cela ne me choquerait pas vraiment si le metteur en scène avait la poigne nécessaire pour insuffler une vraie intensité. Un film au scénario ticket-de-métro, ça peut donner de très bonnes choses. Mais Cavayé, s'il est rigoureux (dans ce film), est aussi un peu limité.

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lol

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

J'ai toujours une méfiance pour les films de genre français, surtout les polars et consorts, qui tendent à tous se ressembler, mais j'ai décidé de rattraper les deux Cavayé avant de voir le troisième en salle.

Découverte tardive donc de ce film dont j'ai déjà vu le remake que j'avais trouvé moyen et je salue la tentative honorable de ne pas tomber dans le Marchalisme avec ce pitch "M. Tout-le-monde devient criminel pour sauver sa femme". Tout ce qui touche à l'exploitation de ce pitch est plutôt correctement assuré (l'organisation, tout ça) même si l'ensemble paraît quand même un peu facile (par ex : le mec qui le suit sans raison valable pour lui proposer des faux papiers) ou parfois poussif (l'excursion chez le dealer aurait pu être plus crédible).

Le souci, c'est que le film perd parfois l'humain au bout du compte. J'apprécie les quelques scènes, assez touchantes, qui exposent bien la tristesse de la situation (Kruger et son fils en taule, Lindon et son père, Lindon à bout) mais j'aurai aimé en voir davantage. Je pense pas qu'il soit très judicieux d'ellipser aussi bourrinement les 3 années d'emprisonnement au début, par exemple. Toute l'intro me pose problème de toute façon. Je trouve dommage d'inclure un flashback qui, au bout de 15 minutes, disculpe Kruger. Le remake avait au moins l'intelligence de le foutre à la fin, gardant l'ambiguïté tout le long, ce qui est nettement plus intéressant dans le traitement du protagoniste.

Certes, Lindon ne sait pas ce que le spectateur sait mais on ressent jamais vraiment que cela puisse être une quelconque question. Il y a une très courte scène où Lindon engueule un peu sa mère parce qu'elle sous-entend qu'il est normal de douter de l'innocence de sa femme, mais c'est tout. On pourra dire que c'est justement la manière qu'a le scénario de représenter la foi sans faille du mari envers sa femme, il n'empêche que je trouve que le film passe un peu à côté de ce qu'il aurait pu raconter. "Qu'est-ce qu'il serait prêt à faire Pour elle?"

L'autre problème, c'est que c'est formellement pas folichon. La mise en scène est des plus fonctionnelles, manquant même de tension quand il en faut. J'espère que Cavayé s'améliore par la suite.

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Pas de chance, Pour elle est le meilleur des trois, et Mea culpa le moins bon (voire mauvais).

je suis en boucle là-dessus mais tu ne peux pas sortir un film de 45 en 65, un film de 65 en 85, si tu sors un film de 85 en 2005 c'est un extraterrestre, mais celui là date de 2008 et tu remplaces un petite poignée de détails technologiques, de reglages étalonnage - mais même pas d'acteur principal - et ça peut sortir la semaine prochaine.

il y a un aspect que je trouve triste pour le cinéma français qui fait globalement du surplace esthétique et artistique, mais en soi c'est plutôt positif pour l'histoire, qui elle aurait surement pu être écrite en 1985 dans un petit roman sympa. c'est ultra basique, universel, sympa.

mais c'était aussi rigolo de le voir avec un peu de recul, pour la carrière bizarre de cavayé, qui aurait pu être un joël dicker du cinéma mais ça s'est cassé la gueule, sans même parler de son virage malavisé vers la comédie.
et ça n'est pas absurde parce que y a plein de petits trucs sympas là-dedans mais ça manque quand même singulièrement d'imagination et de cette petite touche de folie, perversité, d'efficacité qui fait les bons thrillers. le coeur en est ce gros segment sur la préparation d'évasion, où il ne se passe pas grand chose à part une succession de poncifs et qui exploite le pitch au lieu de le mener ailleurs. la gestion de la crédibilité est aussi problématique, le festival de trucs pratiques pour le scénariste à la fin étant vraiment irraisonnable (les flics qui enquêtent et trouvent en 2 heures chrono, le coup grostesque des poubelles...).

donc ça fait à la fois un sympathique divertissement, et en même temps le cap que ça ne passe pas indiquait dès le départ qu'on ne pouvait pas esperer mille choses de lui, malgré les vraies qualités.